Le contraste entre mouvement et immobilité, entre extériorité et intériorité, confère à l’ensemble une force expressive remarquable. Le modelage est nerveux et spontané, animé par des stries et reliefs puissants qui traduisent à la fois la structure plumée et la présence intérieure des oiseaux.
La patine brune, enrichie de reflets chauds, fait vibrer les volumes et révèle la richesse tactile de la matière. L’œuvre est montée sur une base en marbre brun veiné, qui souligne la noblesse silencieuse de la composition.
Deux Marabouts africains est répertoriée dans la monographie Guido Righetti de Poletti & Richarme (UDB, 2007), p. 81, sous le numéro 52. Ce tirage, réalisé en Italie du vivant de l’artiste, est antérieur aux éditions posthumes produites au XXIe siècle par l’Univers du Bronze. Il constitue ainsi une version historique et rare, fidèle à l’intention originelle de l’artiste.
Sur le plan stylistique, l’œuvre s’inscrit pleinement dans le courant moderniste animalier du début du XXe siècle. Comme Rembrandt Bugatti, son contemporain, Righetti capte la vitalité singulière de ses sujets sans les idéaliser, préférant une expressivité brute et sensorielle. L’influence de leur maître commun, Paolo Troubetzkoy, se manifeste dans le modelé impressionniste, spontané et intuitif.
Deux Marabouts africains est un témoignage poignant du regard poétique de Righetti sur le règne animal—à la fois moderniste, naturaliste et profondément sensible.