Les Lavandières à Beaugency (1930)
Huile sur toile
65 x 100 cm
Signé et daté en bas à droite
Jacob Balgley, dit Jacques Balgley, est un peintre et graveur biélorusse de l’École de Paris. Il naît en 1891 à Brest-Litovsk, actuellement Brest en Biélorussie. Fils de rabbin, Jacob Balgley connait dès l'âge de 5 ans les pogroms, les massacres et la peur constante qui harcèle les familles juives. À l'adolescence, il rejoint Saint-Pétersbourg et commence des études de médecine. Pour gagner sa vie, il peint des icônes et décide finalement de se consacrer au dessin. Comme de nombreux artistes de l’École de Paris il décide de s’installer à Paris poussé par le désir de liberté et de peindre comme il l’entend. Il arrive à Paris en 1911 et étudie l'architecture à l'école des Beaux-Arts et la peinture seul dans son atelier au 9 Impasse de l’Enfant Jésus à Montparnasse. De nature solitaire, il fréquente peu les lieux de rencontre tels que le Dôme, la Rotonde et les cafés. En 1914, il s'engage volontairement dans l'armée, mais il est réformé en raison de problèmes cardiaques. Un an plus tard, il s'inscrit aux cours de philosophie et d'histoire à l'École Pratique des Hautes Études, puis en 1920 à l'École des arts décoratifs, où il rencontre sa future femme, Alice Kerfers. En 1924, il obtient la naturalisation française, et le musée du Luxembourg souhaite acquérir un ensemble de cinq toiles. La même année, son mécène, le Docteur Kritchewsky, organise sa première exposition personnelle, la seule de son vivant, à la galerie Barbazanges. En effet, Jacob Balgley refuse de s'exposer et préfère la quiétude de son atelier et son travail solitaire de gravure. Ses autoportraits sont marqués par les émotions profondes de son tourment intérieur. Ses œuvres sont imprégnées de la violence de sa jeunesse et s'inspirent de la vie des ghettos, des cérémonies rituelles et des prophètes. Il souffre d'un manque de confiance en lui et brûle ses premières toiles au moindre doute. En 1928, son style pictural évolue en peignant sa femme et sa fille. Il s’installe à Beaugency pendant les dernières années de sa vie où il peint des scènes rurales et paisibles. Sa palette s’éclaircit et révèle des couleurs pastel. Jacques Balgley meurt d’une crise cardiaque en 1934 à l'âge de 43 ans.