Ce très rare bronze est signé de la fonderie Sommer à Naples. Il date de la deuxième moitié du 19ème siècle.
La fonderie Sommer était spécialisée dans la reproduction en bronze des sculptures découvertes sur les sites de Pompéi et dHerculanum, entre autres sites archéologiques. La patine légèrement croûteuse de ces objets antiques est soigneusement reproduite par ces fontes dites de Naples.
Quoique la sculpture de Canova ne soit pas antique puisqu'elle date du début du 19ème siècle elle devait figurer dans le catalogue de la fonderie Sommer. D'autant plus que Canova fit le voyage à Naples et découvrit les sites de Pompéi et d'Herculanum au moment des premières fouilles.
Ce tirage a dû être produit en petite quantité car c'est le seul sur le marché à notre connaissance.
Plus important sculpteur néoclassique de la fin du XVIIIe siècle, Antonio Canova (1757 –1822) fut considéré par ses contemporains comme le « Nouveau Phidias ». Restaurateur de la beauté de l’Antiquité grecque au sein de l’école italienne, Canova n’eut quasiment pas de rivaux durant sa carrière (à l’exception du sculpteur danois Thorvaldsen). Ses marbres, aux contours purs et aux formes élégantes, revisitent l’Antiquité avec volupté et souplesse. D’une grande virtuosité technique, il cultiva l’idéal, tant dans la représentation physique que morale.
Né dans la province de Trévise, Canova grandit au sein d’une famille d’artisans tailleurs de pierre. Une anecdote rapporte qu’il surprit des invités en sculptant un lion dans une motte de beurre dans sa tendre enfance. Il apprit en effet très jeune à manier le ciseau.
Envoyé en apprentissage à Venise, Canova débute une pratique artistique aux côtés du sculpteur Torretti, qui décèle son talent. Le jeune garçon entre alors à l’Académie des Beaux-Arts. Antonio Canova se distingue par la finesse de son travail. Encore adolescent, il reçoit de premières commandes ambitieuses de sculptures sur des thèmes mythologiques, tels que Orphée et Eurydice ou Icare et Dédale.
Jusque-là, Canova avait plutôt travaillé à partir de l’observation de la nature. À présent, il commence à se forger une solide culture artistique en étudiant les Antiques et les artistes de la renaissance. Ayant ouvert son propre atelier à Venise, le sculpteur commence à se faire connaître. N’ayant que peu de concurrents et ardent travailleur, il se taille facilement une réputation.
En 1779, Canova arrive à Rome et commence à sculpter devant modèle vivant. Jérôme Zulian, l’ambassadeur de Venise, devient son protecteur. Canova est profondément séduit et influencé par la redécouverte de l’Antiquité gréco-romaine qui touche l’Italie puis le reste de l’Europe. À l’occasion d’un voyage dans le pays, il découvre les sites d’Herculanum et de Pompéi. Sous influence de l’Antique, son art devient plus idéaliste. L’artiste part toujours de l’observation de la nature, mais dans le but de la parfaire et de l’épurer à la manière des anciens Grecs.
La nudité héroïque est, pour lui, un sujet de prédilection. Canova commence à sculpter dans d’importants blocs de marbre de Carrare, la plus belle des matières pour un sculpteur. Il livre notamment Thésée et le Minotaure, commandée par la république de Venise. Canova travaille aussi pour l’Église et réalise le monument funéraire de Clément XIV, qui remporte l’adhésion du public et le hisse au rang des grands maîtres.
En 1802, Canova vient à Paris, appelé par le consul Bonaparte. Durant toute la période de l’Empire, le sculpteur sera en faveur et recevra de nombreuses commandes. En 1815, il reviendra en France pour négocier la restitution à Rome et à l’Italie des œuvres artistiques captées par Napoléon. Cette mission diplomatique, durement acquittée, lui assure un grand prestige en Italie et lui valut le titre de Marquis du Pape Pie VII en récompense. L’artiste était si célèbre qu’à sa mort, en 1822, Rome lui éleva un monument au Capitole.