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Lucien Victor Guirand De Scevola (1871-1950) - La Princesse Au Diadème, 1897

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Lucien Victor Guirand De Scevola (1871-1950) - La Princesse Au Diadème, 1897
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Description de l’antiquite :

"Lucien Victor Guirand De Scevola (1871-1950) - La Princesse Au Diadème, 1897"
Lucien-Victor Guirand de Scévola (Sète, 1871 – Paris, 1950)
La Princesse au diadème, 1897
Panneau d’acajou pyrogravé et peint avec incrustations de cabochons et morceaux de verre taillés
26,5 x 21,5 cm
48 x 43 cm avec le montage et le cadre
Signé et daté « Guirand de Scevola . 97 » en haut à droite.

Né en 1871 dans l’Hérault, à Sète, au sein d’une famille de négociants en vin, LucienVictor Guirand de Scévola est envoyé tout jeune à Paris pour faire ses études au Lycée Colbert. Le jeune homme travaille quelques temps en tant que commis aux forges de Commentry en Auvergne, mais désireux de s’adonner pleinement à la peinture, il démissionne et parvient à intégrer l’École des Beaux-arts à Paris. Après un passage dans l’atelier du peintre Pierre Dupuis, puis dans celui de Fernand Cormon, il expose pour la première fois au Salon des Artistes français en 1889. Le jeune artiste pratique assez tôt le portrait mondain avec lequel il s’assure un succès durable, exécutant notamment le portrait du duc de Massa, de la duchesse d’Uzès, de la duchesse de Brissac, de la comtesse de Pomerson, ou encore de la grande duchesse de Hesse-Darmstadt. Dès 1894, ses œuvres témoignent de son intérêt prononcé pour la veine symboliste qui s’épanouit alors sur les cimaises des différentes manifestations artistiques. Cette courte période idéaliste de Guirand de Scévola, particulièrement estimée, se caractérise essentiellement par la représentation de visages féminins retranscrits dans une atmosphère moyenâgeuse, évoquant les princesses et sorcières du temps jadis. Sa solide formation académique ne l’empêche pas d’exploiter cette nouvelle veine esthétique à travers de multiples expérimentations graphiques, participant par là même au décloisonnement qui s’opère alors entre les techniques dans les dernières décennies du XIXème siècle. Outre le pastel, propice à une expression plus diffuse des formes et des couleurs, Guirand de Scévola emploie l’aquarelle pour ses représentations symbolistes, comme en témoignent celles qu’il présente à l’Exposition Universelle de 1900 : Adoration, Sœurs, Vierge (cat. n° 970, 971 et 972). À partir de 1902, l’artiste délaisse le Salon des Artistes Français pour le Salon de la Société Nationale des Beaux-arts, jugé plus libéral, et se consacre à de nouveaux sujets. Paysages bretons, vues de Versailles et bouquets de fleurs accompagnent peu à peu ses portraits. Artiste à la mode, il bénéficie d’importantes expositions personnelles en 1904 à la Goupil Gallery de Londres et en 1912 à Buenos Aires avant d’être nommé officier de la Légion d’honneur en 1914. Ses succès ne l’empêchent pas de participer à plusieurs reprises à des manifestations beaucoup plus avant-gardistes, tel les Indépendants ou le Salon d’Automne en 1905 et 1906, au sein duquel ses œuvres sont encore une fois très remarquées. Appelé sur le front à l’automne 1914, Guirand de Scévola joue un rôle de premier plan dans l’invention du camouflage militaire aux côtés de son ami le décorateur Louis Guignot et du soldat Eugène Corbin.

Réalisée en 1897, l’œuvre que nous présentons s’inscrit dans la période symboliste de Guirand de Scévola, alors à son apogée. Si son iconographie rejoint les variations autour du thème de la femme idéalisée, le plus souvent dans un cadre médiéval, elle se distingue nettement par un procédé de réalisation particulièrement singulier pour l’époque : la pyrogravure. Employée depuis l’antiquité (et la découverte du fer par l’homme), cette technique connut de considérables développements à la toute fin du XIXème, surtout à partir de l’invention en 1888 du premier appareil à graver par Manuel Périer. L’utilisation d’une technique aussi récente témoigne là encore de l’intérêt qu’avait Guirand de Scévola pour toute sorte d’expérimentations plastiques. Elle illustre également la capacité de l’artiste à adapter son style empreint d’un archaïsme assumé aux nouvelles découvertes de son temps. Guirand de Scévola a ainsi finement gravé sur un panneau d’acajou la représentation en buste de face d’une jeune femme richement vêtue, parée d’un diadème et de gemmes précieuses. Outre l’imitation de ces dernières par des incrustations de cabochons et de morceaux de verre taillés, l’artiste a ajouté au pinceau de la couleur à son panneau et s’inscrit en ce sens parmi les premiers peintres à effectuer cet alliage, comme le souligne Jean Clousset en 1903, dans un ouvrage de référence consacré à la pyrogravure : « Depuis quelque temps, des artistes de valeur s’en sont occupés sérieusement et ont eu l’idée d’y joindre les charmes de la couleur . ». S’il laisse apparaître pour une grande part de sa composition les nervures du bois ciré en réserve, Guirand de Scévola a offert une teinte rousse à la chevelure et légèrement ombré certaines parties du visage pour accentuer les modelés de la chair. Il a également pris le soin de faire contraster l’or du diadème avec le noir des ornements sophistiqués et comme sculptés d’une coiffure dominée par un chignon. Jaillissant en rayons de part et d’autre du visage, ils semblent tout autant évoquer les plumes d’un paon que l’aspect organique et vivant d’une plante exotique, rejoignant ainsi les préoccupations contemporaines propres à l’art nouveau. Sans doute considérée par l’artiste comme l’image la plus à même de traduire ses aspirations idéalistes, la femme constitue en soi le sujet de prédilection de Guirand de Scévola : saintes, fées et princesses moyenâgeuses aux longues chevelures, parées de robes colorées, de rubans et de pierres précieuses se multiplient au sein de son œuvre

Si l’on sait que le peintre puisait le plus souvent ses sujets dans les contes et légendes du passé, dans les mythologies antique et wagnérienne, bon nombre de ses œuvres présentent encore une iconographie quelque peu mystérieuse. S’inspirant directement de la Renaissance italienne et des préraphaélites, la femme représentée ici, dépourvue d’auréole mais laissant apparaître un voile sombre tombant derrière ses épaules, paraît difficilement identifiable. Figurant à la base du cou sur le col, les motifs polychromés des deux serpents encadrant ce qui ressemble à un insecte peuvent suggérer de multiples interprétations. Quoi qu’il en soit, le regard droit, distant et extatique, partiellement recouvert par de lourdes paupières, paraît inévitablement renvoyer à l’univers légendaire, onirique et toujours énigmatique si cher à Guirand de Scévola.

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Lucien Victor Guirand De Scevola (1871-1950) - La Princesse Au Diadème, 1897
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