Emile Louis Picault (1833-1915), L’offrande De La Reine Nitocris, Retour D’égypte

Exceptionnel et intéressant bronze d’Emile Louis Picault (1833-1915)
L’offrande de la reine Nitocris
Bronze signé sur la base « Picault », au dos est apposée la marque du fondeur G. Servant (G le dessin d’une abeille et un S) suivi de médaille d’or 1867.

Dimension bronze : H : 72 cm base carrée de 19,5 cm
Dimension avec socle : Largeur 42,5 cm P : 25 H : 20 cm
Hauteur totale 92 cm

Un socle a été réalisé pour venir sublimer le bronze. Il s’agit probablement d’une création sur mesure réalisée par le Fondeur Georges Servant. Nous n’avons retrouvé aucune trace de ce modèle de socle. En revanche, Georges Servant a fait beaucoup de pendule sur le thème du retour d’Egypte et on retrouve des socles reprenant les mêmes tons et les mêmes matériaux. A savoir le marbre, le bronze et la pierre.
Voir la vente de Sotheby’s New York du 23 octobre 2008, lot 193 pour voir un socle dans le même style. A noter quelques manques sur notre socle comme vous pouvez le constater sur les photos. Une plaque noire a été recollée.

Remarque :

Notre bronze forme une paire à l’origine avec un modèle représentant le roi Menthuophis

Il s’agit d’une des œuvres les plus recherchées d’Emile Louis Picault sur le marché de l’art celles du moins qui atteignent les plus gros records. Ici il s’associe avec l'un des meilleurs bronziers de sa génération. Médaille d’or obtenue à l’exposition universelle de 1867.

La date au dos de 1867 est très intéressante car elle nous permet de dater exactement la fonte de l’œuvre ce qui est rare pour un bronze. Le fondeur eu le droit d’apposer sa marque suivie de « médaille d’or 1867 » uniquement sur ses créations de cette année-là. La médaille d’or qui lui a été décernée montre ses très bonnes qualités d’artisan, ce qui coïncide avec ce beau travail de qualité, vous remarquerez la grande finesse de la ciselure.

On note quelques usures à la dorure mais le bronze est dans un superbe état.

Émile-Louis Picault (1833-1915) formé par le sculpteur hollandais Louis Royer et a exposé un large éventail d'œuvres aux Salons de Paris entre 1863 et 1909 ; Ses œuvres les plus populaires s'inscrivent dans la tradition de l'art ethnographique en France de la seconde moitié du XIXe siècle.

Georges Emile Henri Servant (1828-c. 1890) succède à son père en 1855 à la tête de la direction de la fonderie familiale située rue Vieille-du-Temple à Paris, Georges-Émile-Henri Servant développe un goût prononcé pour les oeuvres de style égyptien et néo-grec. Ces styles devenus très populaires dans la seconde moitié du XIXe siècle lui assurent un véritable succès. Il participe à l’Exposition Universelle de Paris en 1855 et en 1867 à l’occasion de laquelle il remporte la médaille d’or. Ses oeuvres sont également admirées à l’international, notamment en Angleterre lors de l’Exposition Universelle de 1862 et aux États-Unis. 

Notre sujet 
Pour comprendre notre sujet il faut évoquer son pendant, la figure masculine est traditionnellement identifiée comme le Pharaon Menthuophis, souverain de l'Égypte, qui a été assassiné vers 2200 avant JC Il est remplacé par la reine Nitocris (notre bronze), qui était considérée comme sa femme ou sa sœur. Elle serait la première femme Pharaon.
Selon la légende, son règne de six ans a été témoin de deux événements importants : l'achèvement de la troisième pyramide de Gizeh (la petite) et la vengeance dramatique imposée aux meurtriers de Menthuophis. Cherchant à venger la mort du pharaon, la reine organisa un banquet pour les complices dans une chambre souterraine qu'elle avait spécialement construite pour l'événement. Au plus fort de la fête, Nitocris a soudainement inondé les chambres avec de l'eau apportée du Nil au moyen d'un tuyau caché. Tout le monde s'est noyé à l'exception de Nitocris, qui ne s'est échappée

Egyptomania
Le style Egyptien, très à la mode depuis Napoléon Ier et ses célèbres campagnes militaires d’Egypte, entreprises dès 1799 et inaugurant le fameux style “Retour d’Egypte”, fut redécouvert en France dans les années 1830 et surtout vers 1860. Plusieurs artistes Français de grande renommée, tels les sculpteurs et bronziers Guillaume Denière (1815-1903), Emile Hébert (1828-1893), Emile Louis Picault (1833-1915) et Georges Servant (1828-1890) réalisèrent spécialement pour les Expositions Universelles de Paris de 1867 et 1878 des objets d’art de style Egyptien, présentés sur de luxueux stands qui leur étaient réservés.

Référence pour notre modèle, quelques exemples

Christie’s New York, 2 MAI 2001, lot 73, 110 500$ la paire (Même dimension, Cachet de fondeur non signalé, patine différente)

Christie’s New York, 23 avril 2002, lot 39, 59 750$ la paire (Même dimension, Cachet de fondeur non signalé)

Christie’s New York, 19 avril 2006, lot 68, 114 000$ la paire (Même dimension, même fonte, patine différente)