Soyer Père et fils, miniaturiste et scientifique au cœur de l’Empire

L’exposition proposée par la ville de Lunéville, dans son espace muséal de l’hôtel Abbatial soutenue par la Fondation Napoléon présente les œuvres de Jean-Baptiste Soyer, miniaturiste, son fils Hubert Félix Soyer Wilemet, scientifique et la vie à Lunéville sous l’Empire dans un intérieur meublé et décoré époque Empire.

Jean-Baptiste Soyer est né sous le règne de Louis XV. Peintre en miniature formé auprès des plus grands peintres lorrains, il exercera ses talents en Lorraine, contrairement à ses confrères.

Soyer Père et fils, miniaturiste et scientifique au cœur de l’Empire


Il se marie sous la Révolution et ses cinq enfants naîtront à Nancy entre 1791 et 1799. Etudier son parcours et celui de son fils Hubert, scientifique reconnu, amène à suivre l’évolution des arts et des sciences de l’Ancien régime à l’aube du second Empire.

La riche période du 1er Empire est celle où Jean-Baptiste est au meilleur de sa carrière et où son fils Hubert entreprend ses études et se prépare à un brillant avenir. Les objets présentés, issus de collections particulières et de la famille de l’artiste, permettent d’évoquer, outre l’évolution des Arts décoratifs, des événements en lien avec la grande histoire.

Soyer Père et fils, miniaturiste et scientifique au cœur de l’Empire

A partir du dernier quart du XVIII e siècle, Paris, capitale des Arts, découvre, émerveillée, les œuvres en miniature de toute une génération de jeunes peintres : François Dumont, Jean Baptiste Jacques Augustin, Jean-Baptiste Isabey, Daniel Saint, Paul Gomien, Nicolas Jacques,
Marie-Marguerite Jaser, Jean-Baptiste Singry, André-Léon Larue dit Mansion, Frédéric Millet, Rosalie Drouot… Parmi tous ceux-ci, nés entre 1751 et 1791 et dont des œuvres vous sont présentées dans l’exposition, seuls F. Millet, D. Saint, P.E Dagoty, et L. Sené ne sont pas Lorrains.


Avec d’autres, ils firent souffler un vent nouveau sur cet art ancien. Sous leurs pinceaux, la miniature n’est plus la simple réduction d’une œuvre en grand. Elle devient, à part entière, art du portrait, composition originale et unique, où se mêlent grâces et émotions. Le visage de l’être aimé se retrouve, comme par magie, souriant pour l’éternité, sous le fin cristal protecteur d’un couvercle de tabatière ou d’un bijou. L’âge d’or des miniaturistes est né, on s’arrache leurs œuvres, chacun les supplie de lui accorder leur talent.

Soyer Père et fils, miniaturiste et scientifique au cœur de l’Empire

L’oeuvre de Jean-Baptiste Soyer est extraordinaire

Sa production a été importante, mais peut-être était-il tout simplement modeste, il n’a pratiquement jamais signé ses œuvres. Nombre de ses miniatures se trouvent, de nos jours, au premier plan des collections les plus prestigieuses. Il n’est pas un ouvrage de référence sur l’art de la miniature qui ne présente pas une œuvre de Jean-Baptiste Soyer, parfois, attribuée à un autre peintre… Cette exposition et la monographie qui lui est consacrée entendent réparer cette injustice et faire reconnaître le talent de cet artiste.

l’hôtel abbatial à Lunéville

L’examen attentif de ses œuvres, notamment celles restées dans sa famille, où l’attribution est certaine, mettent en évidence quelques signes distinctifs. Le premier signe distinctif de cet artiste réside dans l’expression très caractéristique, toujours souriante qu’il donne à ses modèles. La forme accentuée des bouches, des lèvres très ourlées aux commissures relevées,
est tout à fait typique. La seconde réside dans le rendu du brillant des matières.

l’hôtel abbatial à Lunéville

Certes, chaque artiste a sa propre technique bien particulière pour rendre l’éclat d’une étoffe, mais Jean Baptiste Soyer possède la sienne, qu’il maîtrise à merveille et qu’il utilisera dans tous ses portraits de manière éclatante et quasi systématique : chaque pli est souligné d’un trait plus clair, accompagnant avec précision le moindre mouvement de l’étoffe.

Jean-Baptiste Soyer excelle dans les compositions complexes regroupant plusieurs personnages, souvent d’une même famille, en une scène touchante. Les enfants escaladent les genoux de leur mère, les
bras enlacent les tailles, les têtes se penchent tendrement, partout des mains se rencontrent… dans le respect des proportions et de la perspective : le dessin de Jean-Baptiste Soyer est parfaitement maîtrisé.

Espace Muséal de l’Hôtel Abbatial de Lunéville

Exposition jusqu’au 3 octobre 2021

Vous aimez aussi