Officier & gentleman au XIXe siècle. La collection Horace His de La Salle

L’importance du rôle des collectionneurs privés dans la constitution des collections publiques de dessins en France est bien connue grâce, notamment, à de nombreux hommages rendus à Everard Jabach, Pierre-Jean Mariette, Étienne Moreau-Nélaton ou Philippe de Chennevières.

Pourtant, seule une petite présentation au musée des Beaux-Arts de Dijon en 1974 a évoqué l’action déterminante d’un des plus généreux donateurs des musées français, toutes époques confondues, Aimé Charles Horace His de La Salle (1795-1878), connu comme amateur de dessins, mais aussi de sculptures et d’objets d’art.

Théodore Géricault (1791-1824),
Officier de carabiniers entraînant ses troupes
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot

Parmi d’autres musées français, c’est avant tout le musée du Louvre qu’il a souhaité enrichir, avec les dons et legs de 21 tableaux et de près de 450 dessins de toutes les écoles.

Nicolas Poussin (1594-1665), Le Mariage de la Vierge, plume et encre brune, lavis brun. Paris, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot.

Afin de donner une image fidèle du goût du collectionneur, son caractère interdisciplinaire est mis en avant avec la présentation d’oeuvres conservées par quatre des huit départements du Louvre : les Arts graphiques (73 dessins, 1 miniature, 3 estampes), les Peintures (5 tableaux), les Sculptures et les Objets d’Art (9 plaques et sculptures de la Renaissance).

Nicolas Poussin (1594-1665), Renaud abandonnant Armide, plume et encre brune, lavis brun, Paris, musée du Louvre, © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot.

Ce fonds majeur est complété par plus d’une quarantaine d’emprunts de pièces graphiques à d’autres musées d’élection d’His de La Salle : Alençon, Dijon, Lyon, l’École des Beaux-Arts. Quelques feuilles sont demeurées depuis le XIXe siècle dans le marché de l’art, la Fondation Custodia peut en montrer trois beaux exemples et une autre a pu être retrouvée dans une collection privée.

Francesco Botticini (1446-1498), Tête de Vierge, pointe de métal, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de blanc sur papier préparé rose. Paris, musée du Louvre, © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry le Mage.

Envisagée comme un hommage à l’extraordinaire et néanmoins méconnu collectionneur que fut Horace His de La Salle (1795- 1878), cette exposition présente une large sélection d’oeuvres lui ayant appartenu, avant qu’elles ne viennent enrichir divers musées français, le Louvre en particulier, au travers de nombreux dons et legs.

Antoine Watteau (1684-1721), Guitariste assis, Paris, musée du Louvre, © Musée des Beaux-arts et de la Dentelle, Alençon.

Cette sélection témoignant de la diversité de ses intérêts, fait la part belle aux arts du dessin, passion maîtresse qui poussa His de la Salle à rechercher et à acquérir toute sa vie les plus belles feuilles des plus grands artistes, Poussin, Géricault ou Prud’hon notamment.

Théodore Géricault (1791-1824), Épisode de la campagne d’Égypte, Paris, musée du Louvre © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michèle Bellot.

Organisée en sections thématiques reflétant les périodes et sujets pour lesquels il avait le plus d’intérêt – des feuilles de la Renaissance italienne et paysages italiens du 17ème siècle aux sujets militaires, en passant par les compositions orientalisantes de ses contemporains –, cette exposition est ainsi l’occasion de faire redécouvrir des dessins d’une qualité exceptionnelle, tout autant que de donner à mieux connaître la personnalité et le goût de celui qui les rassembla et grâce à qui ils sont entrés dans les collections publiques françaises.

En savoir plus:

Musée du Louvre

Jusqu’-au 10 février 2020

https://www.louvre.fr/

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