Napoléon Ier ou la légende des Arts 1800 – 1815

Regardez l’Empire tel que vous ne l’avez jamais vu ! Au lieu de célébrer la fin d’une épopée, nous vous proposons de découvrir les arts du Premier Empire sous des angles surprenants.
Au service de la gloire de Napoléon Ier, entre 1800 et 1815, ils ne peuvent être réduits à cette seule image. Dans les arts décoratifs, la peinture et la sculpture, des motifs originaux aux coloris inédits, des formes innovantes et fonctionnelles apparaissent. Entre néo-classicisme, style troubadour ou pré-romantisme, de grands noms scandent cette époque: David, Prudhon, Girodet ou Géricault.

Joseph Chinard (1756-1813), Juliette Récamier (détail), 1798, plâtre patiné, 72 x 36 x 25,5 cm Lyon, musée des Beaux-Arts, © Lyon MBA / photo Alain Basset
Joseph Chinard (1756-1813), Juliette Récamier (détail), 1798, plâtre patiné, 72 x 36 x 25,5 cm
Lyon, musée des Beaux-Arts, © Lyon MBA / photo Alain Basset

Un goût nouveau se répand dans la société française et dans toute l’Europe, notamment dans le Grand-Duché de Varsovie, et sera une source d’inspiration jusqu’au XXe siècle.
Le palais de Compiègne en collaboration avec le château royal de Varsovie propose de montrer l’originalité, la richesse et la modernité de cette époque, à partir d’une sélection d’oeuvres provenant des principales collections publiques françaises, enrichie à Varsovie par des oeuvres des collections polonaises.

Jacques Louis David, Apelle peignant Campaspe en présence d’Alexandre, vers 1812, huile sur bois, 96 x 136 cm, Lille, Palais des Beaux Arts (©Rmn-Grand Palais / Philipp Bernard).
Jacques Louis David, Apelle peignant Campaspe en présence d’Alexandre, vers 1812, huile sur bois, 96 x 136 cm, Lille, Palais des Beaux Arts (©Rmn-Grand Palais / Philipp Bernard).

Napoléon Ier 1815 n’incarne pas seulement la fin d’une épopée, mais aussi l’instauration d’un nouvel équilibre européen, pacifique et respectueux des gouvernements en place. Deux cents ans plus tard, comment appréhendons -nous l’époque napoléonienne? Par delà les événements politiques et militaires, c’est aussi un grand moment de la création artistique et de l’histoire du goût. Mais le «style Empire» est souvent perçu en lien étroit avec la personnalité de Napoléon Ier. Si l’on n’y voit que le reflet de la volonté ou des goûts d’un souverain, ne risque-t-on pas d’occulter une part de son originalité ? Autrement dit le «style Empire» n’est-il pas plus riche et subtil qu’on ne le croit habituellement ?

Napoléon Ier ou la légende des Arts 1800 - 1815
Napoléon Ier ou la légende des Arts 1800 – 1815

Certes la politique artistique du Premier Empire, grâce à une efficace administration, a cherché à contrôler les différents domaines de la création. Les arts, entre 1800 et 1815, furent au service du prestige national et de la gloire impériale. L’image officielle qui en résulte apparaît comme puissante et monumentale. Pourtant, les arts de cette période représentent aussi une brillante conclusion au néo-classicisme du XVIIIe siècle, et se révèlent, dès le Consulat, source d’inspiration jusqu’au début du XXe siècle, tant leur rayonnement est important dans la société française et en Europe.

En matière de peinture et de sculpture, les créations sont multiples. Entre les limites chronologiques des événements historiques et de la création artistique, il y a des décalages qu’il convient d’analyser, révélateurs d’une époque. Ainsi le style troubadour, né avant la Révolution, se poursuit-il sous l’Empire pour s’éteindre sous le Second Empire. Un pré-romantique comme Prud’hon n’est-il pas aussi important, pour l’histoire du goût de l’époque, que David ou Gros ?

Pierre-Benoît Marcion, athénienne, 1811, platane, 85,5 x 53 cm (Compiègne, château. ©Photo de presse RMN).
Pierre-Benoît Marcion, athénienne, 1811, platane, 85,5 x 53 cm (Compiègne, château. ©Photo de presse RMN).

Dans le domaine des arts décoratifs, une politique de commandes aux grandes manufactures et aux ébénistes permet de remeubler les principales résidences impériales, qui incarnent la grandeur du règne. Les harmonies de coloris y apparaissent aussi audacieuses que subtiles, de nouvelles formes voient le jour à Sèvres, tandis que le mobilier se révèle d’une surprenante modernité.

L’exposition s’articule en trois principaux chapitres. Le premier s’attache à explorer la diversité des sources stylistiques. L’héritage du XVIIIe siècle prend différentes formes : si le néo-classicisme, dans son rapport à l’Antiquité ou à l’Egyptomanie, connaît ses heures de gloire, la peinture classique du XVIIe siècle est également reconsidérée.

Le second chapitre présente le «style Empire» au travers ses nouvelles orientations, tant en peinture que dans le mobilier ou les objets d’art. Une troisième partie privilégie la « modernité » des créations de la période, comme les nouveaux types de meubles. Les prémices du style Restauration sont déjà perceptibles dans différents domaines décoratifs.

Parmi les nouvelles tendances, on note un intérêt certain pour la simplicité des formes mais aussi pour de nouveaux matériaux ou d’essences de bois. Ce dernier volet se termine par l’évocation des mouvements artistiques qui transcendent cette époque comme le style troubadour ou le pré-romantisme qui trouvent un nouveau souffle dans les décennies qui suivent.

L’exposition s’appuie sur des prêts de musées français (collections de peintures et de mobilier du château de Versailles, musée du Louvre, musée des Arts décoratifs, Mobilier national et d’autres institutions françaises comme Lyon, Nantes, Montpellier…). Les collections du palais de Compiègne sont largement sollicitées, notamment en ce qui concerne le mobilier, les objets d’art (bronzes d’ameublement, pendules…) et les porcelaines de Sèvres.

Par-delà les idées reçues, l’exposition vise à montrer l’originalité des arts de la période napoléonienne. Si le souffle épique au service de la gloire de l’Empereur constitue l’un des moteurs de la création, les oeuvres présentées permettent de suivre l’évolution des formes qui, en décalage avec l’histoire, annoncent bien souvent des inventions du XIXe ou au début du XXe siècle. L’art du Premier Empire reflète un goût nouveau, qui se répand dans toute l’Europe, reçu, il est vrai, avec plus ou moins d’enthousiasme. Sans aller jusqu’à la Russie d’Alexandre Ier, l’exposition évoque la façon dont il est perçu dans le Duché de Varsovie.

Napoléon Ier ou la légende des arts sera également présenté au château royal de Varsovie du 11 septembre au 13 décembre 2015. Pour cette étape, des œuvres conservées dans les collections nationales polonaises viendront enrichir le propos. La rencontre de Napoléon Ier et de Marie Walewska en 1807 ainsi que plusieurs événements de l’histoire de la Pologne seront notamment évoqués.

En savoir Plus:

Jusqu’au – 27 JUILLET 2015

http://palaisdecompiegne.fr/

Vous aimez aussi