Lustre quinquet en tôle peinte

Chaque mois, un objet de Proantic nous livre ses secrets !  Un objet ou un meuble qui présente un intérêt par sa rareté, son usage, son mode de fabrication, son auteur, son contexte historique….

Lustre En Tôle peinte à Quinquet  

Epoque: Second Empire

Galerie: David Balzeau & Pascale Brion sur Proantic

 

 

  1. Antoine Quinquet : créateur et fabricant des lampes à Quinquet.

L’éclairage domestique reposait toujours à la fin du XVIIIe siècle sur le principe ancestral de la lampe à huile à mèche plate en coton plongée dans un bassin. La lumière était faible et gracile, la mèche se consumait, fumait beaucoup et noircissait les plafonds.

_ Les progrès de la lampe à huile vont être déterminants à la fois dans la mécanique et dans l’amélioration des mèches et brûleurs._Vers 1780, le chimiste français PROUST invente la lampe à niveau constant et à réservoir latéral : à l’intérieur du réservoir une sorte de cloche renversée retient l’huile, qui arrive régulièrement au bec situé sur le côté.

_ Par ailleurs, ARGAND propose son bec à double courant d’air : la mèche n’est plus pleine, mais elle devient cylindrique (en forme de tuyau), ce qui permet à l’oxygène de circuler à l’extérieur et à l’intérieur de la flamme. On retrouve un peu le principe de la mèche plate, mais le rendement et la luminosité sont meilleurs. Le résultat est spectaculaire : la lampe éclaire cinq fois plus qu’une lampe ordinaire et ne fume plus, tous les déchets de combustion étant brûlés. Il ajoutera une cheminée de tôle au dessus de la flamme, bientôt remplacée par un verre cylindrique dès que le verre aura atteint une qualité qui lui permet de résister à la chaleur. Ce verre canalise l’air autour de la flamme et assure le tirage.

_ L’ANGE remplace le verre tubulaire par un verre coudé, étranglé au niveau de la flamme, augmentant encore l’effet du tirage. (Ce type de bec sera conservé jusqu’à nos jours ; légèrement modifié, il équipe toujours les lampes à pétrole.)

_ En 1784, le pharmacien Antoine QUINQUET (1745-1803), s’inspirant des inventions précédentes, commercialise une nouvelle lampe connue sous le nom de lampe Quinquet. Elle est équipée d’un réservoir latéral et d’un bec surmonté d’une cheminée en verre. Cette lampe peut être murale ou montée sur une longue tige verticale fixée sur un socle cylindrique. Cette lampe, très populaire, pratique, fonctionnelle et simple, connaît un grand succès, malgré son défaut de projeter une ombre immense à cause du réservoir.

 

2) La tôle peinte: Technique décorative

La technique de la tôle peinte a été créée en Italie et exploitée en applications sur le mobilier en 1740. La France l’a adoptée en 1763. Le travail de la tôle peinte permettait de concurrencer les laques fragiles et coûteuses. Une feuille de fer laminée recouverte d’une fine épaisseur d’étain est enduite de deux à quatre couches de vernis poli après séchage formant la base lisse sur laquelle le décor est peint. L’enduit était destiné à empêcher son oxydation et la rouille.

Les objets utilitaires ont constitué, un domaine privilégié pour les fabricants de tôle peinte.

Sous Louis XV, verrières, seaux à bouteille, bouquetières au fond pastel, bleu céleste, parme, ivoire, tentent d’imiter les porcelaines trop onéreuses. D’autres, sur fond noir, sont ornés de scènes de chinoiseries inspirées des laques orientaux.

La tôle peinte est utilisée pour la réalisation d’objets de table, verrières, seaux à bouteille, plateaux, mais aussi jardinières, bouquetières, tous objets en contact avec l’eau. À ces pièces s’ajoutaient écritoires, vases, brûle-parfums et autres objets décoratifs.

C’est au XIXème siècle durant le Directoire, l’Empire, la Restauration et le Louis-Philippe que la tôle peinte connaît son plus grand succès avec la création de luminaire. De très beaux abat jour de lampe bouillotte en tôle laquée sont fabriqués ainsi que des flambeaux, appliques et lampes à huile.

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