Louis XV, passions d’un Roi

A l’occasion du tricentenaire de son sacre, le château de Versailles rend hommage au roi Louis XV avec une exposition exceptionnelle. À travers plus de 400 œuvres, découvrez Louis XV au-delà de sa fonction de monarque et apprenez-en plus sur ses passions, sa vie de famille et son influence sur les arts de son temps.

Né en 1710 à Versailles, Louis XV est le fils du duc de Bourgogne et de Marie-Adélaïde de Savoie, ainsi que l’arrière-petit-fils de Louis XIV. Dauphin à la mort de son père, il devient roi à seulement cinq ans à la mort du Roi Soleil, le 1er septembre 1715. 

L’homme privé

L’exposition s’ouvre sur une rencontre avec Louis XV en tant qu’homme et revient sur ses relations avec sa famille et son entourage. 
Son enfance rythmée par le deuil contraste avec sa future vie de famille bien remplie où il se réjouit de son rôle de père. Les femmes comme son épouse Marie Leszczynska, sans oublier ses nombreuses maîtresses dont certaines ont marqué leur époque, ont elles aussi une place de choix dans la vie du roi. L’exposition reviendra également sur la nature discrète et mélancolique de Louis XV qui préfère l’intimité de ses appartements privés où il reçoit son cercle proche en qui il voue toute confiance.

Goûts et passions du roi

La visite se poursuit avec les passions du roi pour les sciences, la botanique, la chasse ou encore son goût pour les bâtiments et l’influence de tous ces domaines dans sa politique.
Sa curiosité et son insatiable soif de recherche le pousseront à financer de grandes expéditions maritimes, à faire de Trianon un jardin d’expérimentations botaniques, à commander des objets scientifiques à la pointe de la technologie ou encore à ordonner la cartographie du royaume.

Louis XV et les arts de son temps

Cette dernière section de l’exposition s’attachera à montrer l’épanouissement des arts sous le règne du “Bien-Aimé”. 
Plusieurs chefs-d’œuvre de l’art rocaille permettront au public de connaître les fondements de ce style qui, libéré de toute symétrie et règle formelle, a bouleversé la création artistique du XVIIIe siècle.

La pendule astronomique de Louis XV Pendule astronomique de Louis XV, Claude-Siméon Passemant (1702-1769), ingénieur ; Louis Dauthiau (1713-après 1769), horloger du roi depuis 1751 ; Jacques (1678-1755) et Philippe (1714-1774) Caffieri, sculpteurs, fondeurs et ciseleurs, Paris, 1749-1753, bronze ciselé et doré, émail, acier, laiton, cuivre, verre et peinture.
© Château de Versailles, Dist. RMN © Christophe Fouin

les passions du roi

le goût des bibliothèques

Louis XV compte parmi les princes les plus instruits de son temps. Il aime les livres, lit lui-même, en français, italien et latin, fait semble-t-il peu appel aux lecteurs dont c’est la charge, manifeste une vaste culture qui étonne ceux qui ne le connaissent pas. Tout au long de son règne, il fait aménager, dans toutes ses résidences, de nombreuses bibliothèques. Exposés tels des tableaux, l’exposition présente une vingtaine d’ouvrages des bibliothèques royales, éditions somptueuses façonnées par les plus grands maîtres relieurs.

Le roi et les sciences

Louis XV aime les sciences non seulement comme souverain – il les protége et les encourage – mais également par goût personnel. Astronomie, mécanique, optique, horlogerie, botanique, nombreux sont les domaines qui passionnent le Roi. Tout au long de son règne, il recherche la compagnie des savants: les astronomes Cassini, les frères Lemonnier, l’un astronome et l’autre médecin-botaniste, les célèbres Buffon et Jussieu, le chirurgien La Peyronie et, parmi les courtisans, le duc de Croÿ et le duc de Chaulnes, inventeur d’instruments de précision.

Les collections royales comptent ainsi de prodigieux instruments scientifiques, conçus par les meilleurs savants et réalisés par les plus grands artistes: pendules astronomiques, globes mouvants, microscopes ou encore télescopes qui, pour plusieurs, se retrouvèrent dans les cabinets du roi à Versailles. En outre, il disposait de cabinets du tour où il s’adonnait à cet exercice alliant dextérité et sciences mathématiques.

À Trianon, il créa le plus vaste domaine botanique d’Europe rassemblant plus de 4 000 variétés de plantes provenant de tous les continents. Dans le parc du château de La Muette, un cabinet d’optique et de physique abritait le plus grand télescope existant. À Versailles, la science expérimentale, dite «science amusante», prit toute sa place telle, en 1746, la spectaculaire expérience de l’électricité dans la galerie des Glaces, conduite par l’abbé Nollet. L’exposition présente de nombreux instruments scientifiques de haute précision, livrés pour Louis XV

La collection de vélins du Roi

Sous le règne de Louis XV, les plantes exotiques rapportées par les voyageurs naturalistes contribuent à la gloire du roi en se multipliant dans les serres et dans les jardins royaux. Leurs représentations dans la prestigieuse collection des vélins du Roi sont autant de témoignages de la grandeur du souverain. Lorsque cette collection de peintures d’histoire naturelle sur peau de veau mort-né, un support dont la finesse et la transparence permettent un rendu aussi somptueux que fidèle, vient à être développée sous le règne de Louis XV, elle existe déjà depuis près d’un siècle. Deux artistes à l’exceptionnelle longévité se succèdent pour accroître la collection des vélins : Claude Aubriet, peintre du roi pour la miniature de 1707 à 1742, et Madeleine Basseporte, titulaire de la même fonction de 1742 à 1780.

Formé par son prédécesseur Jean Joubert, le premier initie la seconde puis collabore avec elle dès 1735, celle-ci passant à son tour le relais à Gérard Van Spaendonck. Cette transmission assurée de peintre en peintre contribue au maintien des principes stylistiques établis par le premier d’entre eux, Nicolas Robert : les spécimens sont représentés seuls, d’après nature, et dans un encadrement réalisé à la feuille d’or. L’exigence de vérité dans les représentations, la beauté des dessins et l’unité stylistique des œuvres, qui s’est vérifiée à travers les siècles, font de la collection des vélins, aujourd’hui encore, une référence pour l’illustration scientifique.

Commode de la chambre de Louis XV à Versailles Antoine-Robert Gaudreaus (vers 1682-1746) et Jacques Caffieri (1678-1755), 1739, avec l’aimable autorisation des Trustees de la Wallace Collection, Londres

Louis xv et les arts de son temps

L’art rocaille, indissociable du règne de Louis XV, se développe en France au début des années 1720. L’époque voit un renouvellement complet des formes dû à l’imagination débridée de grands maîtres ornemanistes qui poussent l’invention jusqu’à des formules si audacieuses que ces objets, à l’équilibre instable, n’étaient parfois pas réalisables par les artisans. Le style se caractérise par une prédominance de la courbe, par une polychromie légère associée à des dorures et par un goût pour une ornementation naturaliste: lignes serpentines, spirales, arabesques, ornements inspirés des volutes des coquillages et des rochers, éléments géologiques, végétaux et floraux mais aussi dragons et motifs exotiques. Légèreté, gaieté, lumière, transparence: plus qu’un style, le rocaille devient un art de vivre qui participe au rayonnement de la France.L’exposition présente quelques-uns des plus beaux chefs-d’œuvre rocaille, d’une virtuosité époustouflante.

Table des Chasses, à plateau de stuc avec le plan de Compiègne

Quels objets entouraient le Roi et ses proches au quotidien ? Quelles étaient les tendances de l’art à la Cour ? Quels furent les goûts particuliers du Roi ? Passionné d’architecture, de décor intérieur et d’art décoratif, Louis XV allait découvrir régulièrement les nouvelles productions des manufactures des Gobelins, de la Savonnerie et de Sèvres et demeura fidèle au style des arts décoratifs des années 1720 à 1760.

Il fit exécuter certains des plus grands chefs-d’œuvre de l’art rocaille comme la pendule de Passemant, la commode-médaillier d’Antoine-Robert Gaudreaus placée, aujourd’hui encore, dans le Cabinet d’angle du Château ou la grande commode du même ébéniste, placée dans la nouvelle chambre du roi en 1739. Ce meuble exceptionnel avait quitté le château en juin 1774 et revient aujourd’hui pour la première fois à Versailles.

Exposition jusqu’au 19 février 2023

Château de Versailles

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