Les Chambres des Merveilles

L’exposition itinérante du Centre des monuments nationaux « Les Chambres des Merveilles » est présentée pour la première fois au domaine national du château d’Angers.
Les ducs d’Anjou étaient de fabuleux collectionneurs. Louis Ier possédait plus de 3000 objets rares et précieux et des tapisseries, dont la tenture de l’Apocalypse, une création unique au monde. Le roi René, quant à lui, avait accumulé une incroyable et extravagante collection de livres, œuvres d’art, armes, instruments scientifiques ou de musique… venus de contrées éloignées et exotiques.

Dans cette filiation s’inscrivent les « chambres des merveilles » ou les cabinets de curiosités, qui, de la fin du Moyen Âge au XIXe siècle, rassemblent planisphères, globes célestes, bijoux, coquillages, pierres précieuses, minéraux, statues, mais aussi dragons, sirènes ou licornes…

Baignée d’ambiances visuelles et sonores, cette exposition vous entraîne à la découverte de créatures fantastiques, d’instruments scientifiques, d’objets rapportés de terres lointaines, de petits décors composés de minéraux et coquillages ou de palais miniatures animés.

Un volet de l’exposition est consacré à la présentation d’une partie de la fabuleuse collection d’un angevin ainsi que d’objets extraordinaires, des curiosités naturelles aux instruments scientifiques, exceptionnellement sortis des réserves de l’Université catholique de l’Ouest.

Voyagez au cœur des mondes cachés, au milieu des curiosités, des monstres et des prodiges, entre une corne de licorne et le microscope optique de Monsieur Charles…

Le parcours de l’exposition

Introduction

À la Renaissance, la conquête du Nouveau Monde et la redécouverte de l’Antiquité déversent sur l’Europe une quantité de curiosités exotiques et de trésors anciens qui viennent enrichir les collections des princes. Elles donnent naissance à partir de 1560 aux « chambres d’art et de merveilles » qui contiennent à la fois des sculptures, des tableaux, des armures, des armoires et des coffres renfermant horloges, automates, objets d’orfèvrerie ou de joaillerie, coraux, fossiles, plantes ou animaux exotiques. Avant tout signe de pouvoir et de prestige des princes, leur contenu n’est dévoilé qu’à des privilégiés.

À partir du XVIIe siècle, les cabinets de curiosités, aussi bien privés que publics, se multiplient dans toute l’Europe. Créés par des amateurs, des savants, des lettrés, ils rassemblent toutes sortes d’objets curieux ou étranges, rares ou précieux et participent à approfondir la compréhension du monde. Les collections se rationnalisent à l’époque des Lumières.

Au cours du XIXe siècle, le principe du cabinet de curiosités disparaît au profit de la création des musées et des muséums. De nos jours, la part de rêve et de mystère inhérente aux chambres des merveilles séduit à nouveau les esprits.

Les collections des ducs d’Anjou

A 25 ans, Louis Ier d’Anjou (1339-1384) possède déjà une collection de plus de cinquante tapisseries. Elles sont classées dans son inventaire par dimensions décroissantes de 42 à 3,5 mètres. Ces tapisseries sont armoriées ou représentent des scènes de l’Ancien Testament, la vie des Saints, l’amour courtois, les héros de l’Antiquité ou du Moyen Âge. Les comptes du château évoquent une « chambre de la tapisserie » à la Porte des champs : c’est sans doute là qu’elles sont conservées, rejointes plus tard par la tapisserie de l’Apocalypse.

L’inventaire de l’orfèvrerie et des joyaux comprend lui plus de 3600 objets d’or et d’argent, garnis de pierreries, de perles, de cristal ou émaillés, qui ont tous disparus, fondus pour financer les campagnes italiennes du duc d’Anjou.

Le roi René (1409-1480) possède plus de 200 livres aux sujets variés : théologie, droit, histoire, philosophie, littérature, sciences. Un tiers sont enluminés ; quelques-uns sont imprimés, technique toute récente (milieu du XVe siècle). Les ouvrages sont écrits en différentes langues : hébreu, arabe, allemand, italien, latin ou grec. Sa bibliothèque n’est pas dans une pièce à proprement parler mais plutôt sur des étagères, des lutrins et dans des coffres.

Un inventaire du château, rédigé dans l’hiver 1471-72, décrit, à côté des livres, meubles et œuvres d’art, une multitude de petits objets originaux accumulés par le roi René, le faisant apparaître comme une sorte de collectionneur.
On y trouve des médailles, boussole, échiquier, armes, pièces de harnais, gibecières, étendards… Beaucoup ont une provenance étrangère : verres de Venise, tapis d’Orient, arbalètes de Catalogne ou d’Aragon ou encore cric d’Allemagne, étriers « à la façon de morisque » et « ung grant tableau ouquel sont escriptz les ABC par lesquelx ont peut escripre par touz les pays de chrestianté et sarrasinaisme ».

Au fil des pages, les objets listés font véritablement penser, par leur variété et leur originalité, à un cabinet de curiosité…

La chambre des muses

Un décor inspiré des tableaux de Rubens et Brueghel évoque les cabinets de collectionneurs de la Renaissance à travers une mise en scène d’objets précieux.

C’est dans l’Italie de la Renaissance que l’on trouve avec le « studiolo » la préfiguration du cabinet de curiosités. Des marqueteries en trompe l’œil ornent les murs d’une pièce reproduisant des horloges, des manuscrits précieux, des instruments de musique, des objets de culte. Vers 1498, à Mantoue,
Isabelle d’Este, fait aménager près de son « studiolo » un espace dédié aux Muses imitant une grotte souterraine qui contient des objets précieux dont une corne de licorne, des coraux, des ouvrages d’orfèvrerie, des peintures et des statues inspirées de l’Antique. Les peintures allégoriques de Brueghel et Rubens de 1617 restituent l’atmosphère des cabinets de riches collectionneurs. Si les statues antiques y figurent en bonne place, on découvre également des meubles précieux d’où débordent des colliers de pierreries. Des coffres jonchent le sol et dévoilent leurs trésors, coquillages et minéraux, planisphères et tableaux témoignent de la richesse du monde et du talent des artistes réinterprétant la Nature.

Le cabinet des mondes cachés

Deux boites à merveilles offrent un décor de rêve créé à partir de minéraux et de coquillages à l’image des mirabilia que les princes commandaient aux artistes.
Un cabinet aux tiroirs déployés présente des planches colorées de créatures sous-marines.

Pour les princes d’Europe, des artistes transforment et enrichissent des éléments rares de la Nature pour en faire des objets enchanteurs que l’on nomme à l’époque des mirabilia. À l’exemple de ces petits théâtres précieux créés pour Ferdinand II de Tyrol au château d’Ambras dont les décors miniatures faits de coraux sculptés et de coquillages suscitent l’admiration de ceux qui les contemplent. Les Médicis, quant à eux, grands collectionneurs de coquillages commandent de virtuoses compositions formant des corps et des visages évoquant les portraits d’Arcimboldo. Les minéraux également inspirent d’autres créations tout aussi exceptionnelles. À Dresde, le cabinet d’Auguste Le Fort offre aux yeux des visiteurs ébahis une Chambre des Joyaux dans laquelle les reflets des rubis sont amplifiés par des miroirs. Elle clôture d’une manière marquante un ensemble de salles aux noms évocateurs comme le Cabinet d’Ambre ou la Chambre Vermeil.

La chambre des lointains

Des coffres en bois révèlent d’étranges statuettes et autres objets lointains rapportés de pays exotiques. Près d’une malle d’où s’échappent des sons provenant de contrées lointaines, des animaux apparaissent dans un décor de forêt.

Après la découverte de l’Amérique, une vague d’exotisme déferle sur l’Europe. Grâce aux explorations financées par les princes et au commerce des navigateurs marchands, l’Ancien Monde s’enrichit de curiosités et de merveilles ramenées du Nouveau Monde. Les collectionneurs de raretés emplissent leurs cabinets de plantes, animaux, insectes, objets insolites propres à satisfaire leur fascination pour ces lointains. Certains n’hésitent pas à explorer eux-mêmes ces pays d’ailleurs allant à la rencontre de peuplades nouvelles et ramenant, outre leurs trouvailles, de précieux témoignages. Oiseaux du paradis, becs de toucan, statuettes de divinités inconnues, fétiches en ossements ou plumes…, ces trésors rassemblés sous le terme d’exotica sont mis en scène de manière spectaculaire dans les cabinets et complétés par des catalogues richement illustrés entrainant celui qui les contemple vers une sorte de voyage immobile.

La chambre des songes

Un meuble automate, véritable palais miniature, semble habité d’étranges personnages cachés derrière des miroirs sans tain et autres alcôves communicantes tandis qu’une forêt magique apparait…

La chambre des merveilles est aussi lieu de l’enfance et des songes. Nombre de créations pour les princes sont des jouets mécaniques, des boîtes à secrets, des poupées ou automates, des paysages miniatures… Comme un palais en réduction, le cabinet en tant que meuble fait son apparition à la Renaissance. Parfois surmonté d’un assemblage de minéraux et coquillages sertis d’or ou d’argent, il contient des tiroirs cachés, des miroirs dans lesquels se reflètent de petits décors peints et des marqueteries d’une grande finesse. Lorsque le meuble devient un automate l’émerveillement est total. Tel celui que provoque en 1719 l’armoire à spectacle de Grollier de Servière dévoilant à l’intérieur un château entouré de ses jardins, ou bien cette autre contenant un miroir dans lequel apparaît une tête de mort. Le meuble mécanisé devient, sous la férule de l’ébéniste allemand David Roentgen pour la cour de France, une pièce rare et ingénieuse comme ce « cabinet du Roi » conçu pour Louis XVI, tout à la fois commode, boîte à musique et pendule.

Le cabinet des curiosités

Dans ce cabinet du bizarre et de l’étrange, une momie aztèque trône au milieu d’objets mystérieux : petit sarcophage égyptien, boule de cristal, mandragore, œufs, etc., autant de curiosités évoquant différentes croyances et superstitions.

Le cabinet des curiosités est le théâtre de l’étrange et du bizarre. Certains collectionneurs sont fascinés par tout ce que la nature peut offrir d’aberrant ou de rare et aiment à les transformer en objets précieux. Ainsi des œufs d’autruche, des noix de coco, des cornes de rhinocéros sont gravés ou sculptés de figures mythologiques ou religieuses. Les bézoards (concrétions aux vertus curatives que l’on trouve à l’intérieur de certains animaux) sont enchâssés dans des montures d’or… Quant aux objets rares, ils sont souvent rattachés à des croyances ou des superstitions à l’instar de la mandragore ou des statues de divinités païennes qui côtoient les représentations religieuses. La mort s’invite souvent dans ces cabinets sous la forme de crâne miniature de pierre ou d’ivoire rappelant les peintures de Vanités. L’Empereur Rodolphe II fût un des représentants les plus emblématiques de cette fascination pour le mystère. Il rassembla dans son château de Prague des milliers de pièces rares et curieuses dont les fameuses peintures d’Arcimboldo, faisant de ses collections un ensemble d’énigmes à déchiffrer.

La chambre des monstres et prodiges

Dans un théâtre miniature, une sirène et des créatures aquatiques apparaissent dans un décor sous-marin. Des vitrines présentent des sculptures, objets, fossiles et bocaux de dragons, sirènes et autres chimères. Au fond d’une cuve apparaissent des créatures aquatiques et d’autres images étranges…

Dans les collections médiévales religieuses, à côté des reliques des saints, figuraient des objets insolites : la corne de la légendaire licorne, qui était en fait une corne de narval ; les os d’un géant, en réalité ceux d’une girafe ; ou encore un crocodile « bouilli en huile » suspendu aux voûtes des églises.
Par la suite, les cabinets de curiosités rassemblent à leur tour un bestiaire fantastique composé de, licornes, sirènes momifiées, squelettes de dragons, crocodiles. Nombre d’explorateurs et de navigateurs alimentent par des récits passionnés les croyances en ces créatures improbables. Au XVIe siècle, dans son Monstrorum Historia, le naturaliste bolonais Ulisse Aldrovandi donne corps à une pléiade de monstres considérés en son temps comme de prodigieuses créations de la Nature : hommes sauvages ou velus ; centaures et satyres ; sirènes et tritons…, entre autres. Au siècle des Lumières, le merveilleux et le bizarre cèdent peu à peu la place à la raison. Les créatures chimériques rejoignent le pays des fables et les cabinets se vident progressivement de leurs monstres. Ces derniers ressurgiront plus tard dans les cirques et les fêtes foraines.

Le cabinet des sciences

Dans les niches d’un cabinet des instruments scientifiques, des globes terrestres, des sphères armillaires s’animent évoquant les observations des savants sur l’infiniment grand et l’infiniment petit.

Les instruments scientifiques peuplent à leur tour les cabinets. Objets de précision de plus en plus sophistiqués, ils permettent de plonger dans l’Univers de l’infiniment grand à l’infiniment petit. On observe d’autres mondes alors inconnus. Les sphères armillaires, les globes terrestres, les instruments d’optiques étonnent et émerveillent. Avec ces inventions permettant de reproduire le mouvement des corps célestes, de mesurer le temps, la terre et les cieux, le prince ou le savant est l’interprète de l’harmonie divine. Le globe céleste mécanique cristallise en particulier la volonté de faire du cabinet un microcosme. Celui réalisé pour les Électeurs de Saxe Auguste et Christian Ier comporte une sphère armillaire, une horloge mécanique et un disque indiquant la position de la lune. D’autres cabinets présentent des instruments de physique ou de chimie à l’aide desquels les lois de la Nature sont interrogées. Le visiteur de ces cabinets ne peut être que surpris par de telles « attractions » qui lui dévoilent les secrets du monde.

Les collections de l’Université catholique de l’Ouest

L’Université catholique de l’Ouest (UCO) est fondée en 1875 par Monseigneur Freppel, évêque d’Angers. Elle abrite dans ses réserves de très riches et rares collections, dont celles de la Faculté des Sciences créée en 1877. A l’occasion de l’exposition « Les chambres des Merveilles » divers objets et ouvrages sont présentés s’appuyant sur quatre collections : le fonds des livres anciens de la bibliothèque, les instruments scientifiques, les collections d’entomologie et celles de minéralogie

Une bibliothèque extraordinaire

La bibliothèque universitaire de l’UCO comporte un fonds patrimonial méconnu mais remarquable. De nombreux ouvrages précieux ont intégré cette collection par le biais de dons d’anciens étudiants, de professeurs et d’amis de l’Université. Les deux grands artisans de l’enrichissement de la bibliothèque sont Monseigneur Charles-Emile Freppel et Monseigneur Henri Pasquier, recteur de 1894 à 1921.

Cette collection patrimoniale comprend des ouvrages du XVe siècle jusqu’au début du XXe siècle. L’UCO conserve ainsi quelques manuscrits anciens, des incunables (ouvrages imprimés entre 1450 et 1500), l’édition originale de la célèbre Encyclopédie de Diderot et d’Alembert mais aussi bon nombre de curiosités qui sont autant de pièces uniques ou étonnantes qui témoignent de l’histoire de l’Université.

Certaines de ces curiosités sont présentées dans l’exposition : le carnet de voyage de Monseigneur Henri Pasquier dans lequel il a rassemblé des souvenirs originaux rapportés de Syrie, de Palestine et d’Egypte (cartes postales ou de visites, notes manuscrites sur papier d’hôtel, photographies…) ou encore une rare édition en deux volumes des Fables de La Fontaine imprimée à Tokyo en 1894 sur papier japonais (papier crêpe) et publiée par Flammarion. Toutes les fables sont illustrées par des artistes de l’ère Meiji, subtile alliance entre l’art japonais et un monument de la littérature française.

De précieux appareils scientifiques

Les collections d’appareils scientifiques de l’UCO (physique, chimie et biologie) se sont constituées à partir des appareils achetés lors de l’ouverture de la Faculté des Sciences. Monseigneur Freppel, sur les conseils d’Édouard Branly, passe commande auprès des plus grands constructeurs : Bourbouze, Bréguet, Brunner, Deleuil, Golaz, Laurent, Lutz et Ruhmkorff.
Les appareils devenus obsolètes ne sont pas éliminés mais conservés dans des réserves. S’y ajoutent des appareils plus contemporains et des dons faits par des établissements secondaires. Cette collection est désormais étudiée et mise en valeur au travers d’expositions.
Un total de 1600 appareils a été analysé : 830 appareils pour la physique, 670 pour la chimie, 100 pour la biologie.

La collection comporte une pièce exceptionnelle, présentée dans l’exposition : le microscope de « Monsieur Charles » fabriqué par l’atelier des frères Dumotiez, sans doute à la fin du XVIIIe siècle ; il est complet et se range, avec ses nombreux accessoires, dans un coffret en acajou. Jacques Alexandre César Charles (1746 – 1823) est un physicien célèbre qui a laissé son nom à une loi sur la variation de pression des gaz.
L’épouse de Monsieur Charles, Julie Bouchaud des Herettes (1784-1817) devint l’inspiratrice de Lamartine, désignée sous le pseudonyme d’Elvire dans de nombreux poèmes des Méditations Poétiques.

Des centaines de tiroirs de collections géologiques

La géologie s’est constituée en une science organisée avec une étonnante rapidité, au début du XIXe siècle. Elle a bouleversé les rapports entre l’Homme et le monde en révélant la durée prodigieuse des temps qui ont précédé l’humanité et en faisant connaître les innombrables êtres vivants qui, avant elle, s’étaient succédé sur la surface de la Terre.

La chaire de Géologie est à l’origine de la constitution d’une importante collection. L’ensemble occupe 1400 tiroirs : 70 sont consacrés à la minéralogie, 360 environ à la pétrologie, le complément à la paléontologie.
Constituée par les professeurs de l’Université pour le besoin de leur enseignement et de la recherche, elle est complétée par les dons de collectionneurs ou géologues renommés et passionnés qui privilégient la qualité et la rareté des pièces.

L’Homme de Tancoigné ou « Homme à la hache de combat » (3356 ans avant J.C.) en constitue la pièce maîtresse.
Ces collections couvrent la totalité de l’échelle stratigraphique et offrent un échantillonnage complet des groupes fossiles animaux et végétaux. Elles donnent une excellente image des diverses formations géologiques du territoire français.
Elles ont été inscrites en 2012 au patrimoine géologique régional.

Animaux naturalisés, herbiers et…vers marins

Par leurs recherches sur le terrain et leurs achats, les professeurs et étudiants de la Faculté de Sciences ont grandement œuvré à la constitution d’importantes collections de biologie animale et végétale.
Les collections animales sont essentiellement composées d’animaux naturalisés, de divers spécimens conservés en éprouvettes (reptiles, animaux marins…) et de collections entomologiques (papillons, insectes…). A noter également, une importante collection de vers marins (Annélides Polychètes) récoltés par des spécialistes de l’UCO, parmi lesquels le célèbre chercheur Pierre Fauvel (1866-1958).

Les collections botaniques sont regroupées sous le nom d’« Herbier Félix Hy » en hommage au premier professeur de botanique de l’UCO. Elles se composent de divers spécimens de plantes, champignons, lichens… et d’une importante collection de characées (algues vertes des eaux continentales douces et saumâtres).
Ces herbiers sont inscrits dans les « Index herbariorum » internationaux sous le sigle « ANGUC ». Ils comportent des espèces locales, régionales, mais également de pays étrangers. Les différents spécimens sont conservés dans deux salles spécialement dédiées, en paquets, boîtes ou flacons. Les espèces sont réparties dans 1600 dossiers et 2300 flacons.

La galerie extraordinaire d’un collectionneur angevin

Qu’y a-t-il de commun entre un œuf de dinosaure fossilisé, un biface de la Préhistoire, une agrafe archaïque chinoise, des bijoux antiques en or, des fibules mérovingiennes, un émail champlevé limousin, un ivoire gothique et une vanité peinte du XVIIe siècle ? Rien, sinon le fil d’Ariane qui les réunit, celui de la sensibilité d’un amateur qui a rassemblé tant d’objets dispersés, au gré de hasards, de voyages et d’échanges qui ont aiguisé son regard et animé sa passion.

Dans la famille de modestes paysans angevins où il est né, pas une antiquité, pas un seul objet d’art qui puissent l’orienter. Mais, à l’adolescence, une retraite chez un oncle curé de campagne lui fait découvrir l’art roman omniprésent dans la bibliothèque du presbytère.
Et puis, un peu plus tard, au musée de l’Evêché à Limoges, l’émerveillement et la fascination devant la vitrine des émaux médiévaux méridionaux.
Ce fut un déclic, le début d’une aventure où la quête de la beauté et de la curiosité conduit à la contemplation, puis à l’étude, à la recherche de l’histoire et des provenances et enfin aux rencontres et aux partages. Le début aussi d’une vie lumineuse d’un amoureux de l’art, qui erre, comme l’écrit Stéphane Mallarmé « après un rêve vague et beau, par les champs où la sève immense se pavane ».

Plongé au cœur d’un intérieur d’amateur, vous découvrirez dans la galerie du 2e étage, une partie de la fabuleuse collection de cet angevin, qui, parmi ses merveilles, a sélectionné les objets de son cabinet de curiosité idéal : coquillages, masque précolombien, dent d’ours des cavernes, hanap de Nuremberg, coupe Seldjoukide, ouchebti égyptien, paire de fibules mérovingiennes, miroirs en bronze chinois, burette de Venise, ivoire de Goa, médaillon romain avec Méduse, ciboire gothique, sirène en os, cristaux de roche, boîte en nacre, bouche à feu en fonte, cabinet en ivoire et ébène…
Un condensé du temps et de l’espace au travers d’objets extraordinaires, dont certains ont été acquis spécialement pour cette exposition.

En savoir plus:

Lieu: Le Centre des monuments nationaux présente l’exposition « Les Chambres des Merveilles » au domaine national du château d’Angers.

Date: Jusqu’au  au 31 mars 2019.

Site: http://www.chateau-angers.fr

 

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