La galerie des beautés de Louis XIV. Collection de Versailles à Bussy-Rabutin

Cette exposition a pour but de faire dialoguer les collections de Bussy-Rabutin et celles de Versailles sur le thème du portrait, et plus particulièrement sur les portraits commandés par Louis XIV aux cousins Beaubrun pour être placés dans les diverses résidences royales et notamment à Versailles. Cette « galerie des beautés » de Louis XIV, où se côtoient princesses de la famille royale et grandes dames de la cour, répondra donc naturellement aux autres beautés dont le comte de Bussy-Rabutin orna les murs de son château.

Henriette-Anne d’Angleterre, duchesse d’Orléans (1644-1670)
Ecole française du XVIIe siècle
vers 1665
Huile sur toile
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Le comte de Bussy-Rabutin

Cousin de Madame de Sévigné, le comte Roger de Bussy-Rabutin (1618-1693) partage avec elle le goût de la correspondance et la critique de leurs contemporains, ce qui lui vaut d’être chassé de la cour et renvoyé sur ses terres pour avoir commenté ironiquement les amours de Louis XIV et de Marie Mancini. Incorrigible, il y écrit l‘Histoire amoureuse des Gaules, une chronique satirique évoquant les mœurs de la  cour, qui l’envoie à la Bastille pendant seize mois, puis dans un exil quasi définitif.

Il en profite alors pour aménager l’intérieur de son château en rassemblant quelques trois cents portraits marquant ainsi son intérêt pour l’histoire de France et ses grandes familles, tout en célébrant également sa propre généalogie. Dans le cabinet de la Tour dorée, il expose des portraits envoyés par ses amies de la cour sous lesquels il ajoute des commentaires parfois caustiques.

Françoise de Rochechouart de Mortemart, future marquise de Monstespan (1640-1707)
Ecole française du XVIIe siècle
vers 1663
Huile sur toile
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Les galeries des beautés

C’est à l’évocation de la mode des « galeries de beautés » née en Italie à la fin du XVe siècle et qui gagna la cour de France vers 1660, que se consacre cette nouvelle exposition.
Douze portraits (sur la vingtaine conservée à Versailles) de princesses de la famille royale et de dames de la cour viennent répondre aux autres « beautés » qui ornent les murs de la Tour dorée et de la chambre du château bourguignon.

Anne-Marie Martinozzi, princesse de Conti (1637-1672)
Charles Beaubrun (1604-1692) et Henri Beaubrun (1603-1677)
vers 1663
Huile sur toile
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Les portraits de Versailles

Parmi ces portraits féminins dont certains furent commandés par Louis XIV lui-même pour ses résidences, et notamment Versailles, beaucoup ont été réalisés par les cousins Henri et Charles Beaubrun, talentueux portraitistes très en vogue au début du règne. Un double portrait des artistes, au centre de l’exposition, nous fait entrer dans leur atelier et permet d’évoquer leur étonnante manière de travailler en commun, au point qu’il était impossible, disait-on, de les distinguer l’un de l’autre.

Anne de Rohan- Chabot, princesse de Soubise (1648-1709)
Ecole française du XVIIe siècle
vers 1665
Huile sur toile
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Si l’absence de signature systématique ne permet pas d’attribuer de façon certaine aux Beaubrun bons nombre de ces tableaux, la série présente néanmoins une évidente cohérence stylistique dans le traitement des étoffes, des coiffures, des bijoux et des compositions.
Les derniers tableaux exposés (Anne d’Autriche et Marie-Thérèse et le Dauphin par Simon Renard de Saint André, et Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche dont l’auteur anonyme a simulé deux gravures) illustrent des modes de représentation moins courantes : le détournement de l’iconographie religieuse pour le premier, le trompe-l’œil allégorique pour le second.

À partir des années 1670, les portraits quittèrent progressivement les appartements royaux pour être relégués dans des résidences de moindre importance ou même mis en réserve. Leur trace se perd parfois. En créant le musée de Versailles en 1837,  Louis-Philippe en rassemble une vingtaine, aujourd’hui exposée au premier étage de l’aile du Nord.

L’exposition donne l’occasion de mesurer la place que ces femmes ont pu tenir dans un siècle dont elles ont été non seulement l’ornement, mais aussi l’âme.

Louise Boyer, duchesse de Noailles (1632-1697)
Ecole Française du XVIIe siècle
vers 1665
Huile sur toile
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

En savoir plus:

Lieu: Château de Bussy-Rabutin 21150 Bussy-le-Grand

Date: Jusqu’au 17 octobres 2018

Site:  http://www.chateau-bussy-rabutin.fr

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