"Pierre Ambrogiani (1907-1985) Nu Expressionniste"
Tableau grande huile sur toile signée en haut Pierre Ambrogiani. Belle composition expressionniste vers 1950 figurant une femme nue assise, le contraste avec la modernité du traitement accentue l'ambiance onirique qui émane de ce tableau animé par une alchimie des couleurs à la palette vive et ensoleillée telle que le jaune souffre, le vert d' eau, le bleu mer et le rouge vif rythmés par des touches de peintures fournies et vigoureuses disposées au couteau en haut relief qui offre un subtil jeu d'ombre et lumière. On ressent une force aux accents quasi chamaniques et primitifs avec une allusion à Degas que l'on sent dans le traité de la posture du corps d'une danseuse de l'opéra. Cadre d'origine en bois doré. Très bon état général. Dimensions : 78 cm X 63 cm / A vue : 61 cm X 46 cmPierre Ambrogiani peintre né en Corse, il s'installe à Marseille et c'est au cours d'Estienne d'Orves que l'artiste installe son atelier, il devient rapidement l'une des plus étonnantes figures de la Provence artistiques du XXe siècle , baptisé le gourmand des couleurs il « maçonne » ses oeuvres au couteau de couleurs juxtaposées, sa peinture se situe, entre le fauvisme, pour l'intensité de ses couleurs, et l'expressionnisme, pour l'extrême force de sa vision de la nature réaliste. Le Musée d'Art Moderne de Paris a acquis quelques unes de ses oeuvres. La Vieille Charité à Marseille a rendu hommage à 50 ans de vie artistique. « Je rêve de peindre avec les couleurs du Soleil ». Son œuvre passionnée a incarné la poésie d'un coloriste enthousiaste et populaire, gourmand de natures mortes aux fruits d'été, bâtisseur de paysages à l'architecture puissante, donnant l'impression d'une troisième dimension. Il cultive aussi le nu, propice à toutes les recherches de trait et d'occupation de l'espace par le sujet, dans lequel il ne cessera de travailler et d'exceller. Avec ses amis peintres et artistes du Cours d'Estienne d'Orves à Marseille (Antoine Serra, Antoine Ferrari, René Seyssaud, Auguste Chabaud et d'autres), ils se rassemblaient à l'heure apéritive devant le comptoir du bar du « Péano », où le poète improvise sa chanson, le peintre l'éclairait de sa palette solaire et le journaliste accumulait des notes et bons mots sur son carnet de route. Son lien d’amitié avec Chabaud et Seyssaud, si différents dans leur peinture, fut indispensable aux novations à venir. Son nom est indissociable de ceux de Pagnol, Giono, Carco, Utrillo, Pignon, Buffet, Malraux, qui ont été ses jalons et référents. Tout au long de sa carrière artistique à Marseille, Paris ou ailleurs, il côtoie Rouault, Soutine, Chagall, Friesz, Picasso, Audibert, Desnoyer et d'autres personnages talentueux. Il fut présent à de nombreuses expositions collectives d'art français contemporain en France et à l'étranger de 1948 à 1980, comme à Paris, Marseille, Toulouse, New-York, Londres, Oxford, Philadelphie, Turin ou Zurich. Il devient au fil des années une notoriété hexagonale et une personnalité de taille internationale, qui porte haut les couleurs de la modernité en Provence.