"Jatte Ronde Festonnée, Argent, Compiègne Par Charles Huart, 1714-1726"
Argent martelé et fondu
Compiègne, 1714-1726
Par Charles Huart, reçu maître-orfèvre à Paris pour Compiègne en 1714, décédé en 1752
Bon état, usures et rayures d’usage, une petite ancienne soudure (seulement visible au dos)
Dim : 24.8 cm de côté, hauteur: 5 cm ; poids : 272g
Jatte ronde à côtes au contour festonné et à la bordure à filets.
Souvent groupé par paire(s), ces jattes, peu profondes, étaient destinées, selon les inventaires, au service du fruit en compote ou sec et des salades. Ce modèle typique de Paris et des régions limitrophes est produit vers les années 1710-1730. Ces jattes sont des éléments classiques du grand service, dit à la française. Nous retrouvons une jatte identique dans la vente David David-Weill du 24 novembre 1971 n°45 par Nicolas Mahon (Paris, 1726) et dans les collections du Metropolitan Museum de New York de Philippe-Jacques Langlois (Paris, 1728-1729)
Poinçons(sur la moulure) : Maître-orfèvre: C, H, un croissant, surmonté d’une fleur de lys couronnée [5]; Marque: poinçon inconnu; Jurande : T couronné, Compiègne, après 1714 avant 1726 [Poinçons non décrits]. L’almanach des monnaies donne la date de 1667 pour l’établissement de la communauté des orfèvres de Compiègne. Il semble que le premier poinçon de la marque soit déposé au greffe de la Cour le 5 octobre 1680 par les orfèvres un «A surmontant un trèfle», nous pouvons supposer l’utilisation d’un poinçon de jurande depuis cette date. En 1726, le manque de suivi dans l’insculpation des poinçons oblige la Cour à exiger des orfèvres la nomination d’un garde, Charles Huart, pour faire appliquer les lois; un nouveau poinçon de jurande «Acouronné » est déposé à cette occasion.
Charles Huart: né à Compiègne, paroisse Saint-Jacques, vers 1682 d’un père maître-orfèvre nommé Florent, mort le 1er janvier 1688 et d’Antoinette de Billy. Il est issu d’une famille d’orfèvres, son oncle René et son frère ainé Jean sont désignés ainsi lors du décès de son père. Le 21 mars 1714, il présente son chef-d’œuvre, une cuiller, rue de Gesvres en même temps que Jacques Langlois. Il est cautionné par Joseph Tronchy, marchand à Paris et dépose son poinçon: C H, un croissant, surmonté d’une fleur de lys avec deux grains. Il est mort à Compiègne le 27 mars 1752. Mis à part la conservation de cette jatte aucune œuvre de l’orfèvre n’est répertoriée à ce jour.
Réf. : [1] Bimbenet-Privat, M. & Furing P. : «Orfèvrerie française, collection Jourdan-Barry», J. Kugel, Paris, 2005; [2] La Chapelle, Vincent : «Le cuisinier moderne», Paris, 1742; [3] Massialot, François : «Nouvelle instruction pour les Confitures, les Liqueurs et les Fruits », Claude Prudhomme, Paris, 1715 (Bnf. 8-S-9799); [4] Micio, Paul : «La Collection de Monsieur, frère de Louis XIV», Somogy Editions d’Art, 2014; [5] Nocq, Henry : «Le poinçon de Paris. Répertoire des maîtres-orfèvres de la juridiction de Paris depuis le Moyen-âge jusqu’à la fin du 18e siècle », 4 vol. Paris, 1926-1931
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