Chocolatière, Argent, Jean Schoutheer, Dunkerque, 1754-1755

- Chocolatière
- Argent martelé, fondu et ciselé
- Par Jean Schoutheer, maître-orfèvre de c. 1746-1790
- Dunkerque, 1754-1755
- Dim : 29cm ; Poids : 921g & 975g (brut)  
- Très bon état, quelques manques au frétel
- Provenance : Vente Sotheby’s du 11 mars 1999 n°994, coll. particulière

- Chocolatière unie à la panse ventrue repose sur trois pieds à enroulements. Le corps en argent uni est orné en son col d’une large gorge à filets. Le bec couvert à cinq pans est orné de filets en applique à mi-hauteur, sous lesquels une coquille en relief sur fond amati prend place, il est fermé par un couvre-bec à charnière. Le couvercle à charnière et en cloche, à la bordure godronnée, est orné d’un frétel en forme d’un bouton de fleur feuillagé sur une terrasse à godrons rayonnants. Les attaches des trois pieds sont des coquilles stylisées reprenant la terrasse du fretel, les pieds se terminant par des coquilles enroulées remontant sur des tiges chanfreinées. Le manche en ébène tourné s’attache au corps par une hotte à filets et un manchon renflé.

- Cette chocolatière est le modèle type de la production d’un des orfèvres les plus productifs : une cafetière de 1753, très proche, s’en distingue seulement par la graine du fretel et un manchon cylindrique (Coll. d’Allemagne, Château de Laarne n°167, Pfister & Messiant p.89 photo B). Si le décor du bec est largement inspiré des modèles parisiens de la période, les attaches des pieds et les pieds sont caractéristiques des verseuses de Guillaume Anguilles, de sa veuve et des autres orfèvres dunkerquois. Cette chocolatière se distingue des autres modèles par le manchon renflé et un fretel en forme de bouquet, seuls éléments répertoriés à Dunkerque.

- Né en 1716, il est maître-orfèvre de 1746 à 1790, payant une capitation de 10Lt puis 15Lt à partir de 1773 ; deux de ses fils travailleront avec lui. Les œuvres conservées, nombreuses, montrent une grande diversité de production : cuillers à ragout, couverts, biberon, cafetières, chocolatières, réchauds, et orfèvrerie religieuse…  

- Poinçons :  Maître (sous le corps et dans le couvercle) : une fleur de lys, I, un point, S, surmonté d’une couronne à trois pointes, pour Jean Schoutheer ([1], n°472d, [3] p.87) ; Maison commune (sous le corps) : F sous une couronne archiducale pour Dunkerque, 1754-1755 ([3], p.59); Reconnaissance de Dunkerque (sous le corps) : dauphin couronné pour Dunkerque, vers 1730-1755 ([1], n°467b & [3], p.63) ; à l’intérieur des trois pieds : J S couronné pour le petit poiçon de l’orfèvre ([3], p.87). 

- Réf. : [1] Helft, Jacques : "Les poinçons des provinces françaises", 1968 ; [2] Messiant, G & Pfister-Langanay : "Nouvelles découvertes en orfèvrerie dunkerquoise (XVIIe-XVIIIe siècle)", Revue du Nord, 1992 ; [3] Messiant, G & Pfister-Langanay : "Orfèvrerie en Flandre- Bergues – Dunkerque, XVII^e-XIX^e", Exposition du 4 décembre 1980 au 15 février 1981

Notice complète disponible