"Jacob Ferdinand Voet (1639-1700) Portrait de femme"
Jacob Ferdinand VOET(Anvers 1639 – Paris 1700)
Portrait de femme
Huile sur toile, H.66 cm ;L. 57,5cm
Provenance : Collection privée, Paris
Fils de peintre, Jacob Ferdinand Voet naît au cœur d’une ville emprise de la peinture au XVIIe siècle: Anvers. Son apprentissage reste inconnu comme une grande partie de sa carrière, et c’est pour cela que ses quarante premières années ne sont mentionnées dans la principale biographie réalisée de son temps par Arnold Houbraken (peintre et biographe). En 1679 il gagne l’Italie où il séjournera durant cinq ans entre Rome, Milan et Turin. Il vit sur place avec les nombreux artistes de sa génération, pour la plupart considérés comme des bamboccianti, peintres originaires pour la plupart des Pays-Bas du nord et du sud. Cette communauté se retrouvait à Rome, notamment au sein d’une confrérie abritée par une auberge où Voet dépeint sur les murs à la chaux les portraits de ses membres.
Dès 1686, Jacob Ferdinand Voet rejoint Paris où il réalisera ses plus célèbres portraits aux costumes et à la touche si reconnaissable. Ses tableaux les plus célèbres sont évidemment ceux représentant les sœurs Mancini, nièces du grand cardinal Mazarin que ce dernier fera venir à la cour de France. Ces beautés italiennes et leurs riches costumes feront la renommée du peintre qui se verra attribuer de nombreuses commandes jusqu’à sa mort dans la capitale française en 1700.
Notre portrait s’inscrit très certainement dans la période italienne de Voet, où sa technique est brute, épaisse, à la manière des maîtres de ce pays dont il tâche de se rapprocher. L’apprêt ocre qui sert à maintenir la peinture en est un témoignage puisqu’à son arrivée en France ses apprêts changent de teinte pour adopter la mode française où les portraits ne peuvent avoir cette teinte sombre ressortant des légers glacis. Cette femme somptueusement parée laisse entrevoir l’Italie de la seconde moitié du XVIIe siècle, bien moins connue que celle de la Renaissance.