"Exposition "MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE : LUMIÈRE SUR UN PATRIMOINE HAVRAIS" du 8 mai au 31 mai à l'Hôtel Dubocage de Bléville du Havre"
Nous remercions le Musée du Havre pour son achat : Voir l'exposition "MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE : LUMIÈRE SUR UN PATRIMOINE HAVRAIS" du 8 mai au 31 mai à l'Hôtel Dubocage de Bléville du Havre
Argent martelé, fondu et repoussé, manche en ébène
Par Bruno Gorlier, maître-orfèvre reçu en 1750
Arras, 1768-1769
Dim : 26cm de hauteur ; Poids (brut) : 788g
Très bon état
Un modèle très proche, à la taille et au fretel près, est conservé au château de Laarne, Coll. d’Allemagne, (Belgique) [3, p.192]
Verseuse piriforme à côtes droites est formée de six pans plats alternés de six pans à doucines. Les mêmes pans se prolongent sur un couvercle en cloche, bordé de filets. Le fretel est une petite graine stylisée sur une terrasse à godrons. Les attaches violonées des trois pieds sont unies avec filet, les pieds en sabots de biche remontant sur des tiges biseautées. Le bec couvert et à canaux se termine par un culot en forme de tête d'esclave. L’anse, en ébène, s’attache au corps par des hottes en forme de coquilles stylisées en argent amati. Sous le bec, est gravé un chiffre «JLC» dans un cartouche rocaille surmonté d’un mortier de magistrat.
Poinçons (sous le corps): Maître-orfèvre:BG, surmontées d’une couronneà trois pointes, pour Bruno Gorlier ([3], p.297) ; Maison commune: P sous une couronne à griffes, Arras, 1768-1769([3], p.297); Reconnaissance d’Arras: AR avec deux points de remèdes surmontés d’un rat couronné d’une couronne comtale à sept boules, Arras, 1767-1782([3], p.297); poinçons du 2d coq, du vieillard et de la minerve en bordure du corps.
Modèle à pans et doucines que nous retrouvons dans l’ensemble de la Généralité de Lille produit dans les années 1732-1785. Il s’en distingue, pourtant, par le culot du bec en forme de tête d'esclave noir, élément d’exotisme à associer à la nature de la boisson contenue, le café; décoration que nous retrouvons sur aucune autre pièce de la Généralité. Cette tête évoque les manches à la tête d'esclave noir que nous retrouvons sur les théières de la Généralité - Saint-Omer, Maubeuge, Bergues, Dunkerque, …- de la première moitié du XVIIIe siècle,en se différenciant de cette cafetière par le port d’un collier et d’une boucle d’oreille, en argent, signes distinctifs du serviteur habituellement représentésur les portraits de l'époque.
Réf. :[1] Helft, Jacques : "Les poinçons des provinces françaises", 1968; [2] Cartier, Nicolle : "Les orfèvres de Lille", 2004; [3] Cartier, Nicole: «les orfèvres de la Jurande d’Arras », 1983