Charles Despiau (1874-1946), Étude, baigneuse

Charles Despiau (1874-1946)
Étude, baigneuse
Crayon noir sur papier
Signé du cachet en bas à droite
36,5 x 25,5 cm


Charles Despiau compte parmi les sculpteurs français les plus en vue de l’entre-deux-guerres, aux côtés d’Aristide Maillol et Antoine Bourdelle. Originaire de Mont-de-Marsan où un musée lui est aujourd’hui consacré, il rejoint Paris en 1891. Admis à l’École des Beaux-Arts en 1895 dans l’atelier du sculpteur Louis-Ernest Barrias, Charles Despiau s’émancipe rapidement de l’enseignement officiel pour se former seul au contact des oeuvres conservées dans les musées parisiens. Il fréquente notamment les salles du Musée du Louvre consacrées à la sculpture des XIIe et XIIIe siècles ainsi que le Palais du Trocadéro où il s’imprègne de l’art Khmer. Charles Despiau s’inscrit ainsi en adéquation avec les artistes de son temps, engagés dans les problématiques modernes.

Remarqué au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts par Auguste Rodin alors en quête de praticiens doués, Charles Despiau intègre l’atelier du maître en 1907 (où il demeure jusqu’en 1914). Artiste intransigeant n’entendant pas se plier au style de Rodin, Charles Despiau travaille à ses côtés dans un esprit de reconnaissance mutuelle. La fréquentation du maître lui donne foi en lui et éveille chez le jeune sculpteur la volonté de créer son propre style, opérant une synthèse qui concilie héritage antique, influence Rodinienne et théories de La Bande à Schnegg.

À force de recherches et de déconstruction analytique, Charles Despiau atteint la simplicité dépouillée en privilégiant les grands rythmes et les jeux de lumière. Cela donne lieu à une sculpture puissante où bustes et figures en pied apparaissent de façon radicalement épurée, ramenés à leur seule présence plastique.

Charles Despiau se préoccupe exclusivement de la figure humaine. La pratique du dessin préparatoire demeure assez isolée chez le sculpteur. Le dessin que nous proposons est une esquisse exécutée à la hâte représentant une baigneuse de face où seule la partie inférieure du visage apparaît. En effet, l’attention de l’artiste est davantage portée sur la position des bras de la figure qui semblent s’animer sous son crayon.