Le Penseur, Par Alexandre Charpentier

Le Penseur, épreuve en bronze reposant sur une base en onyx. Signé A. Charpentier sur la base. 
Cette oeuvre apparait la première fois dans le catalogue de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1895 comme couvercle d'encrier en étain pour un grès de Delaherche (un exemplaire conservé au Musée d'Orsay). Alexandre Charpentier reproduit sa figure en 1899 pour le magasin-galerie La Maison Moderne. Monté sur un encrier de Maurice Dufrêne en grès flammé de Dalpayrat, il connait un grand succès et apparait sur l'affiche de la galerie dessinée par Manuel Orazi. 

Alexandre Charpentier nait dans une famille modeste, d'un fils employé de voirie. A ses douze ans, il entre en tant qu'apprenti chez un graveur ornemaniste, puis un fabricant de pipes. Aspirant à une carrière plus artistique, il décide de devenir sculpteur. Le rejet paternel l'entraine à plusieurs années de vagabondage et de misère puis entre à l'Ecole des Beaux Arts en 1873, en tant qu'élève d'Hubert Ponscarme, en gravure en médailles, qui l'encourage et le soutient. 
En 1890, il expose au Salon d'avant-garde belge, les XX et connait un grand succès et de nombreuses commandes, l'extirpant de sa condition difficile ; un succès qui se maintient durant toute la décennie.
En 1895, il expose à la galerie de l'Art Nouveau inaugurée par Siegfried Bing, ses oeuvres y sont remarquées puis en 1899 au magasin-galerie La Maison Moderne de Julius Meier Graefe.
En 1896, il est l'un des fondateurs du groupe "L'Art dans Tout" qui organise jusqu'en 1901 des expositions annuelles, ayant pour vocation la remise en cause des hiérarchies des arts majeurs et mineurs et l'accessibilité de l'art aux classes moyennes et ouvrières.
Les années suivantes, Alexandre Charpentier continue d'exposer mais de manière plus ponctuelle. Notons l'inauguration de la Salle Maus au musée d'Ixelles où plusieurs oeuvres de l'artiste y figurent. Le sculpteur s'éteint peu après, en 1909.