Chocolatière En Argent Par Jean Deharchies, Paris, 1736-1737

-  Chocolatière
-  Argent martelé, fondu
-  Par Jean Deharchies, maître-orfèvre de 1718 à 1766
-  Paris, 1736-1737
-  Dim : 25 cm ; Poids : 751g
-  Bon état, belle patine, manque au manche en amarante
-  Provenance : famille Cabot de la Fare en languedoc, 

-  Chocolatière à la panse unie, campée sur trois bas pieds à enroulement ou « rouleaux », aux attaches en forme de coquille stylisée. Le bec, non couvert, pris sur flanc est bordé d’une moulure soulignée de filets dans le prolongement de la bordure du col. Le couvercle en dôme est bordé d’une moulure en joncs enrubannés, une terrasse plate en feuilles d’acanthe tournoyantes surmontée d’une graine en escargot montée sur pivot cache l’ouverture du moussoir. L’appui-pouce est une coquille à enroulement finement ciselée. Le manchon latéral cylindrique à bord mouluré est soudé au corps par une rosace filetée en écho aux deux filets du couvercle. Le manche en amarante se visse sur le manchon. Armoiries d’alliance sur la panse du XIXe siècle : d’azur avec trois chabots d’or accompagnés de la devise « Semper cor caput cabot « pour la famille Cabot de la Fare.

-  Beau modèle typique de la production parisienne des années 1730, avec l’introduction d’éléments naturalistes de la rocaille : une coquille déchiquetée avec de larges moulures en appui-pouce, une bordure en joncs enrubannés du couvercle, élément caractéristique que nous retrouvons aussi bien sur les terrines du service Penthièvre de Thomas Germain datée de 1733-1734 que celles de Jean-Baptiste de Lens de 1736-1737 . Ces deux éléments se retrouvent sur une pièce de notre orfèvre datée de 1744, un pot couvert sur plateau des collections du musée des Arts Décoratifs de Paris dont la coquille déchiquetée se retrouve en bordure du plateau et le jonc enrubanné en bordure du couvercle.    

-  Poinçons (sous le corps et les parties rapportées) : Maître : I, quintefeuille, D, surmonté de deux points de remède et d’une couronne à trois pointes, pour Jean Deharchies [Nocq, T.II p26-27] ; Jurande : V couronné, Paris, du 13 octobre 1736 au 7 septembre 1737 [BP, n°378]; Charge : A couronné, Paris, du 15 octobre 1732 au 1^er octobre 1738 [BP, n°368] ; Décharge (en bordure du corps) : un cheval, décharge pour gros et moyen ouvrages, Paris, du 15 octobre 1732 au 1^er octobre 1738 [BP, n°370] ; contremarque (sur la moulure du corps) : un lézard, contremarque des ouvrages d’or et d’argent, Paris, du 1^er octobre 1738 au 1^er octobre 1744.
-  Jean Deharchies : Reçu maître-orfèvre avec trente-neuf autres aspirants, selon les lettres patentes par arrêt du Conseil du 9 juillet 1718, il fait insculper son poinçon le 29 janvier 1720 avec la caution de Jean-Baptiste de Lens, il demeure place Dauphine, puis en 1742, rue de la Draperie, en 1748, rue du Petit-Bourbon-du-Louvre, il disparaît de la communauté en 1766. La production de cet orfèvre est relativement rare mais de qualité, elle est représentative de l’évolution stylistique du style régence vers la rocaille.  

-  Réf. : [BP] Bimbenet-Privat, Michèle & de Fontaine, Gabriel : « Les poinçons de l’orfèvrerie parisienne », Paris Musées, Paris, 1995 ; [2] Bimbenet-Privat, Michèle & Fuhring Peter : « Orfèvrerie française, collection Jourdan-Barry », J. Kugel, Paris, 2005 ; [8] Mabille, Gérard : « Orfèvrerie française des XVI^e, XVII^e, XVIII^e siècles », Musée des Arts Décoratifs, Paris, 1984 ; [9] Perrin, Christiane : « François Thomas Germain, orfèvre des rois », Editions d’Art Monelle Hayot, Paris, 1993

- Notice complète disponible