Charles Guilloux (1866-1946), Printemps en Gouédic, Saint-Brieuc, Bretagne, pastel signé, 1899

Charles-Victor Guilloux (1866 – 1946)
Printemps en Gouédic, aux environs de Saint-Brieuc, Bretagne, 1899
Pastel sur papier
dimensions de la composition : 227 x 320 mm
Signé et daté en bas à gauche : « C. Guilloux 99 »

Encadré, sous verre 
Dimensions avec le cadre : 47 x 58 cm

Montage d'origine, l’œuvre est titrée, certainement par l’artiste lui-même, au crayon sous la marie-louise (voir photographie)

Excellent état

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Confondez-vous avec l’horizon beaux êtres invisibles (Apollinaire)

Charles-Victor Guilloux est un peintre de paysage inspiré par le Symbolisme et par le groupe des Nabis, dont il était proche. Artiste autodidacte, il était employé de la Bibliothèque Nationale et prenait le temps, chaque dimanche, d'aller sur le motif pour ensuite poursuivre son travail dans l'atelier.

Dès 1891, lorsqu'il expose au Salon des Indépendants aux côtés de Georges Seurat et de Toulouse-Lautrec, ses œuvres sont remarquées par les plus fins critiques d'art de l'époque, Roger Marx, Gustave Geoffroy et Félix Fénéon. Un an plus tard, en 1892, et encore en 1896 et 1898, son talent est mis en valeur lors d'expositions personnelles chez l'un des galeristes les plus novateurs de cette période, Le Barc de Boutteville (1837 – 1897), le découvreur des Nabis. En 1901, il expose chez Durand-Ruel.

Dans les vastes horizons qu'il a su créer, l'atmosphère du lieu est saisie dans les moindres détails, au gré des changements des saisons et de la lumière. Lorsqu'il exposait ses œuvres, Guilloux indiquait le plus souvent le moment de la journée qu'il avait représenté, pour guider le sentiment du spectateur face à son œuvre.

Ici, il s'agit d'un jour de printemps en Bretagne, en 1899. Nous pouvons apprécier les influences conjuguées de Gauguin, Sérusier, Dulac et certainement Van Gogh, pour le traitement des arbres. Ce pastel est composé de manière très subtile, laissant la place à un ciel radieux. La ligne d'horizon est suggérée par un halo presque fluorescent, moment certainement magique lorsque l'artiste l'a fait apparaître sous ses doigts. Chaque détail est passionnant, l'éclosion des fleurs blanches, le mouvement coloré des arbres, la perspective qui guide le regard comme le chemin guide les deux silhouettes. Elles tournent le dos et vont se perdre dans le paysage, en harmonie parfaite avec la poésie symboliste de cette époque. Les paysages de Guilloux figurant des personnages sont rares.

Ce pastel a conservé toute sa fraîcheur et son harmonie colorée depuis ce jour de 1899 où Guilloux l'a signé. Sa contemplation est un plaisir sans cesse renouvelé.