Chirurgie Medecine 1e Empire Lettre Autographe Signée Ambroise Wuillaume Grande Armée Napoléon flag


Description de l’antiquite :

"Chirurgie Medecine 1e Empire Lettre Autographe Signée Ambroise Wuillaume Grande Armée Napoléon"
Lettre manuscrite , ecriture de medecin , difficile a déchiffrer ....
Discours prononcé aux obsèques de Ambroise Willaume : ancien chirurgien en chef de l'hôpital militaire de Metz, président honoraire de la Société des sciences médicales de la Moselle, membre correspondant de l'Académie de médecine

M. AMBROISE WILLAUME ANCIEN CHIRURGIEN EN CHEF DE LHOPITAL MILITAIRE DE METZ, PRÉSIDENT HONORAIRE DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES MÉDICALES DE LA MOSELLE , MEMBRE CORRESPONDANT DE L’ACADÉMIE DE MÉDECINE; Par M. le baron LARREY, Chirurgien ordinaire de l’Empereur, Inspecteur, Membre du Conseil de santé des armées. Président de l’Académie impériale de médecine , AU NOM OU CORPS DES OFFICIERS DE SANTÉ MILITAIRES, LE 22 MARS 1863.

Par M. le baron LARREY, Chirurgien ordinaire de l’Empereur, Inspecteur, Membre du Conseil de santé des armées. Président de l’Académie impériale de médecine , AU NOM OU CORPS DES OFFICIERS DE SANTÉ MILITAIRES, LE 22 MARS 1863. (Extrait du Recueil de Mémoires de médecine , de chirurgie et de 'pharmacie militaires , tom. îx, pag. 248. J PARIS LIBRAIRIE DE LA MÉDECINE, DE LA CHIRURGIE ET DE LA PHARMACIE MILITAIRES VICTOR ROZIER, ÉDITEUR, Rue Childebert, 11. Près la place Saint-Germain-des-Prés. 1863 Imprimerie de Cûssb et J. Dumaïne, rue Christine. 2. DISCOURS PRONONCÉ AUX OBSÈQUES DE M. AMBROISE WILLAUME Ancien chirurgien en chef de l’hôpital militaire de Metz. Messieurs, Si celui dont nous déplorons aujourd’hui la perte était mort il y a trente ans, il eût alors touché déjà au terme d’une carrière noblement remplie ; il eût attiré au bord de sa tombe la plupart de ceux qui axaient vécu avec lui et quelques-uns de ceux qui l’avaient précédé ici -bas : maîtres, collègues et élèves se fussent empressés en foule, afin de rendre un suprême hommage d’attachement, de gratitude et d’admiration à l’éminent chirurgien des armées, au sa- vant professeur de l’une de nos écoles, au praticien habile et sage, à l’homme probe et désintéressé, à celui enfin qu’entouraient, de son vivant, les sympathies de chacun et l’estime de tous. Mais non, aucun de ses contemporains ne lui a survécu, pour lui adresser un dernier adieu. C’est lui seul qui a dépassé les limites ordinaires de la vie, et qui, pendant longtemps oublié, comme s’il n’eût déjà plus été de ce monde, semble à présent ressusciter au milieu de nous, pour nous rappeler lui-même ce qu’il était autrefois. J’essaierai, Messieurs, de retracer devant vous et devant son cercueil , cette longue et honnête existence, avec les souve- nirs que m’avait confiés sa bienveillante affection. Puissé-je, pour sa mémoire, être l’interprète du corps des officiers de santé militaires, auquel il s’honorait d’appartenir et dont il était resté l’un des représentants les plus dignes par la vertu du caractère ! — 4 — Ambroise-Mathis-Louis Willaume, docteur en médecine de la faculté de Paris, ancien chirurgien principal des ar- mées , ex chirurgien en chef et premier professeur de l’hôpital militaire d’instruction de Metz, membre correspon- dant de l’Académie de médecine et de plusieurs sociétés sa- vantes nationales et étrangères, président à vie de la société des sciences médicales de la Moselle, officier de l’ordre im- périal de la Légion d’honneur, chevalier de l’ordre royal de Wurtemberg, etc., est né le 18 juillet 1772, à Metz, où ses parents étaient venus se fixer, après avoir longtemps vécu à a campagne. 11 attribuait même à cette circonstance l’une des causes probables de sa robuste constitution et de sa virile vieillesse. Sa famille était trop pauvre pour pouvoir le destiner ja- mais à une carrière indépendante; mais elle fut heureuse de lui donner pour parrain un ecclésiastique respectable et riche qui assura d’abord sa première éducation et lui laissa, en mourant, les moyens de compléter de solides études dans un collège de Bénédictins. Il en sortit à. seize ans, après y avoir fait ses humanités d’une manière brillante. Ce fut là, au milieu de ce foyer de travail, que le jeune Willaume puisa le goût des classiques latins^ poètes et prosateurs, dont il sut charmer plus tard les loisirs de sa longue exis- tence, en leur devant peut-être une part des généreuses inspirations de son esprit cultivé. Nulle vocation encore ne se déclarait en lui, lorsqu’il ren- contra, dans la société de Metz, deux chirurgiens-majors des armées royales, retirés du service, avec une certaine aisance, vivant ensemble comme deux frères, et fort esti- més de toute la ville. Il se sent attiré vers eux, les re- cherche, les écoute, admire la simplicité de leur langage, racontant les actions de la chirurgie à travers les exploits de la guerre, et, dès lors, il se décide à suivre leur exemple. C’était au commencement de 1788. Il y avait alors à Metz, entre autres institutions militaires, un hôpital-école où, sous le titre d’ Amphithéâtre, des leçons d’anatomie, de physiologie et de petite chirurgie étaient faites à un certain nombre de jeunes gens, par quelques médecins appelés démonstrateurs , La direction de cet établissement était confiée à M. Robillard, que ses services dans la guerre d’Amérique avaient fait décorer du grand cordon de Saint- Michel. Son accueil fut plein de bonté pour l’aspirant élève, dont la taille avantageuse, la tournure élégante, la physionomie gracieuse et l'expression franche plurent tout d’abord au directeur de cette école. Le nouveau disciple, admis en qualité d’externe, ne tarde pas à faire valoir, dès le début de ses études médicales, les dispositions heureuses de son intelligence, plus encore que les avantages naturels de sa personne. Deux: années s’écoulent ainsi, en préparant son avenir, qu’une circonstance singulière semblait cependant devoir compromettre. L’un de ses parents, établi depuis longtemps en Russie, arrive à Metz, pour affaires, à la fin de 1789; mais, voyant la tranquillité de la France menacée, il obtient de la famille du jeune homme de l’emmener avec lui. Il le place d’abord à Moscou, en qualité d’instituteur, chez un prince géorgien , puis, comme aide-chirurgien, dans la maison d’un feld-maréchal. La formalité d’un examen superficiel suffisait à cet emploi, mais l’aptitude du candi- dat n’eut pas besoin de la bienveillance des juges, dont le nom ne resta pas moins gravé dans son souvenir recon- naissant. Il trouve, à la mort du feld-maréchal, une position sem- blable chez un autre personnage russe, dont les relations pouvaient le conduire à la fortune. Mais ce n’est pas la fortune que recherche Ambroise Willaume; il rêve une autre destinée, au milieu des magnificences qui l’entourent, et l’idée fixe de revoir la France, avec laquelle la Russie — 6 — venait de rompre, comme toutes les puissances européennes? le besoin de retrouver les siens et le tourment de la nos- talgie le décident à braver les dangers d’une évasion, pour retourner dans son pa^s natal. Il s’attache, comme médecin encore, à la compagnie d’un jeune seigneur de St-Pétersbourg bien disposé en sa faveur, et qui, entreprenant un voyage, au mois de septembre 1794, lui facilite les moyens de traverser l’ Allemagne, alors en armes, pour regagner la France par la Suisse. Mais considéré comme suspect, il est arrêté à Huningue et con- duit de brigade en brigade jusqu’à Metz, où il est incarcéré provisoirement. Reconnu enfin, il recouvre sa liberté, em- brasse ses parents et cherche aussitôt un emploi dans les armées de la République. Ses anciens condisciples le présentent au chirurgien en chef de l’armée de la Moselle, le célèbre Percy, qui était dans toute la force de l’âge et du talent, trois fois lauréat dans les concours académiques, entouré d’une grande con- sidération et revêtu d’une haute autorité. L’heureux élève, sur sa bonne mine, est accueilli par un tel maître avec au- tant de bienveillance que par son premier directeur, et, félicité de la courageuse entreprise de son retour, il est pourvu d’une commission de sous*aide pour l’un des hôpi- taux temporaires de Metz. Voici, Messieurs, les termes de cette commission, selon le fier langage de l’époque : « Citoyen , tu n’es pas revenu de si loin sur le sol de la ce liberté, pour rendre tes talents inutiles à tes concitoyens. «En conséquence, je te requiers d’aller à l’hospice du « Midi, à Metz, remplir les fonctions de chirurgien de cc 3 e classe que je te confie provisoirement, sauf à moi à en « rendre compte à qui de droit. « 40 nivôse an ni. « Percy, « Chirurgien en chef de l’armée de la Moselle. » — 7 — Mais à peine le jeune chirurgien est-il installé dans cet hôpital encombré de malades , dont la plupart sont des conscrits bretons, qu’il s’y trouve au milieu du typhus et ne tarde pas lui-même à être atteint par l’épidémie. La désolation de sa mère disait : « N’a-t-il touché le sol natal <c que pour y rentrer ! » Mais sa vigilante sollicitude auprès de lui, les soins éclairés d’un médecin de la ville, et l’assis- tance active de M. Percy le sauvent enfin et lui permettent de reprendre bientôt ses fonctions. L’armée de la Moselle ayant été réunie à l’armée du Rhin, le chirurgien en chef se rend au quartier général établi à Strasbourg et y appelle Ambroise Willaume en ces termes : « Vous vous trouverez, citoyen, à Strasbourg, avant la fin « du mois et m’y attendrez, en cas que vous y arriviez le « premier. Je vous ai choisi pour me seconder dans le sui- te croît d’occupations dont je viens d’être chargé. 48 thermidor an m. « Salut fraternel. « Percy. » C’était déjà le mérite de l’élève sanctionné par le juge- ment du maître. Là aussi se trouvaient deux chefs éminents du corps de santé, Lorentz et Thomassin, dont les noms se rattachent à de beaux souvenirs, dans les annales de la médecine et de la chirurgie militaires. Commissionné aide-major à Strasbourg, Ambroise Wil- laume est d’abord attaché à un hôpital provisoire, dit des Enfants de la patrie , devenu ensuite hôpital de l’Univer- sité, ne contenant que des blessés, et desservi par deux chirurgiens-majors de mérite, MM. Cavalier et Monier. Ceux-ci avaient étudié les préceptes de l’art à l’école de Desault, l’illustre maître de l’immortel Bichat et de la plupart des élèves entraînés à cette époque vers la chirurgie des armées. — 8 — Le jeune Willaume, appartenant à la division de M. Mo» nier, assiste avec lui, en 1797, au siège de Kehl, que diri- geait le général Desaix, et saisit là l’occasion de se for- mer à la pratique des opérations chirurgicales les plus délicates. Il est en même temps chargé des fonctions de secrétaire auprès de M. Percy, et acquiert, sous sa dictée savante, l’habitude du style clair, rapide et précis. De là datent leurs relations de plus en plus unies par l’affection du chef et par la reconnaissance du subordonné. Promu, en 1798, au grade de chirurgien-major, et envoyé à l’armée dite d’Angleterre, qui dissimulait les préparatifs de la campagne d’Egypte, il est rappelé à son poste de Stras- bourg, sans avoir la satisfaction de faire partie de cette mé- morable expédition. Mais il passe, en 1799, à l’armée de Suisse, commandée par Masséna, et se trouve à la bataille de Zurich, auprès du favori de la Victoire. Il est attaché, en 1800, à une division du général Moreau, et secourt les blessés de divers combats, notamment à la glo- rieuse bataille de Hœchstadt et à celle d’Hohenlinden, qui entraîne la défaite des Autrichiens et la paix de Lunéville. Percy ne perdant point de vue son cher élève, et crai- gnant pour lui un licenciement trop usité alors dans les am- bulances, l’avait fait nommer, en 1801, chirurgien de l re classe dans un régiment, le 10 e de chasseurs à cheval, commandé par le brillant colonel Auguste Colbert. La guerre éclate de nouveau en 1805, etM. Willaume est élevé au grade de chirurgien principal du 6 e corps de la Grande Armée. Il est témoin de la capitulation d’Ulm, et, à la bataille d’Austerlitz, il montre un si grand dévouement, qu’il est nommé chevalier de la Légion d’honneur. Il se trouve en 1806 à la bataille d’Iéna, où il se distin- gue encore, tandis que cette éclatante journée assure à Napoléon la soumission de la Prusse. — 9 La vie militante du chirurgien d’armée ne l’empêche pas d’accomplir sa tâche médicale, et en 1805, dans une excur- sion rapide à Paris, M. Willaume vient se faire recevoir docteur auprès de la Faculté de médecine. L’inspecteur gé- néral Percy en était devenu l’un des illustres professeurs ; le candidat lui dédie sa thèse, et obtient de la soutenir sous sa présidence. Il a choisi à la hâte pour sujet de ses obser- vations, au milieu des mouvements de la guerre, X expecta- tion en chirurgie (1), comme pour protester d’avance contre un reproche souvent adressé aux chirurgiens militaires, de céder trop vite à la nécessité des opérations, et comme pour faire pressentir les sages préceptes de la pratique appelée de nos jours chirurgie conservatrice. Aussi le professeur Percy présentait-il le récipiendaire comme une sorte de Fabius Cunctator, en disant de lui : N obis unus cunctando restituit rem . Le chirurgien principal passe en 1807 au 9 e corps, com- mandé par le prince Jérôme Napoléon. Il donne de nou- velles preuves de son dévouement au siège de Neisse, en secourant les blessés wurtembergeois, et le général lui fait obtenir pour récompense la croix du Mérite militaire de Wurtemberg. A la dissolution du 9 e corps, il est appelé au grand quar- tier général, à Berlin, où il supplée, comme chirurgien en chef, M. Percy lui-même, envoyé en Espagne, jusqu’à l’ar- rivée de l’inspecteur général Heurteloup. Nommé, en 1808, chirurgien en chef par intérim de l’ar- mée d’Espagne, il reçoit, trois ans après, de son maître, l’avis qu’il vient d’y être maintenu comme chirurgien en chef titulaire ; mais, en arrivant à Madrid, il trouve la posi- tion occupée déjà par M. Gallée, venu de Rennes-. Il doit (1) Essai sur V expectation en chirurgie. —Thèse soutenue le 22 ger- minal an xiii (26 avril 1805), 10 — donc se contenter de la seconde place, en consacrant ses loisirs à l’étude de la topographie, du climat et des maladies de cette contrée. De là, peu de temps après, la publication d’une notice (1) remarquable par la science des recherches, par l’esprit d’analyse et par le talent d’exposition. Après trois ans de résidence en Espagne, M. Willaume, las d’y rester inactif dans une position secondaire, est dési- gné en 1811, sur sa demande et d’après l’avis du conseil de santé, pour le poste sédentaire de la succursale de l’hôtel des Invalides, alors installée à Louvain. Mais à peine y est-il arrivé, qu’il se voit obligé d’en partir, à cause de l’invasion de la Belgique, et il se transporte avec la succursale à Arras, où il peut encore se livrer au travail. L’année d’après, la Société des sciences de Mâcon met au concours la question suivante : Les anciens avaient-ils des établissements publics en faveur des indigents , des en - fants orphelins ou abandonnés , des malades et des militaires blessés; et, s’ils rien avaient pas, qii est-ce qui en tenait lieu? M. Willaume, pour répondre à cette question, rédige avec le baron Percy, son généreux collaborateur, un savant mé- moire qui obtient le prix proposé par la Société (2). Il publie, la même année (3) , un mémoire fort intéressant sur la sépulture des anciens peuples , mémoire dont son illustre maître avait conçu l’idée à Madrid. Un cimetière d’une forme particulière recevait beaucoup de corps qui n’y étaient pas inhumés, mais qui, placés dans des niches ou fosses fermées, pouvaient s’y momifier complètement, sous l’in- fluence de la chaleur et de la sécheresse du climat. Tel est le motif de ce travail. (1) Notice physique, médicale et historique sur le climat, le sol et tes productions de l’Espagne, par A. Willaume. Paris, 1812. (2) Mémoire couronné par la Société des sciences , belles-lettres et arts, de Mâcon, en 1812. (3) Magasin encijclopédique. Paris, 1812. — 11 — D’autres sujets d’étude occupent les loisirs du savant chirurgien, qui se repose ainsi des fatigues de la guerre, et il en reçoit, le 5 mars 1815, la récompense qui lui était bien due, par sa promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur. Le Gouvernement rétablissait, en 1816, les hôpitaux mili- taires d’instruction. M. Willaume, qui pouvait bien pré- tendre à la place de premier professeur à Paris, est envoyé au même titre , et avec le grade de chirurgien en chef, à Metz,, sa ville natale. Il y revient ainsi, après vingt ans d’ab- sence, et y retrouve d’excellents collègues : Rampont, Lacre- telle, et Sérullas, devenu ensuite pharmacien en chef du Val-de-Grâce, et l’un des savants chimistes de l’Institut. Il aborde à quarante-trois ans le professorat, et parvient tout de suite à captiver l’attention et l’attachement des élèves, par l’autorité de son expérience, de sa parole et sur- tout de son caractère. Combien d’entre eux, devenus des maîtres, à leur tour, seraient en droit de signaler tout ce qu’a fait M. Willaume, à Metz, pour y organiser le ser- vice et l’enseignement de l’hôpital-école , eh y instituant les vrais principes de l’ordre, les saines doctrines de la science et les traditions pratiques de l’art ! C’est là que, durant une période d’une vingtaine d’années, il fait insérer dans les Mémoires de médecine militaire (1) une série de travaux intéressants. Mais nous n’avons besoin ici que d’énumérer les plus remarquables de ces publica- tions, selon leur ordre chronologique, et avec le regret de ne pouvoir même, Messieurs, yous en présenter une simple analyse. C’est d’abord l’histoire fort curieuse de Y extraction d'un calcul vésical formé sur un fragment de tuyau de pipe de (1) Recueil des mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires, rédigé sous la surveillance du Conseil de santé. terre; c’est ensuite la relation dune maladie cutanée syphi- litique guérie par un traitement peu usité ; puis, successive- ment, une observation de tubercules volumineux suppurés , simulant un anévrysme de la carotide primitive ; — Y histoire dune opération d anévrysme poplité pratiquée selon la mé- thode de Scarpa ; — une notice biographique sur M. Char- meil , chirurgien en chef de l’hôpital militaire de Metz ; — une observation de rupture spontanée , ou du moins sans cause connue , de la cloison recto-vésicale ; — Y éloge histori- que de M. Coste, inspecteur général du service de santé; — des exemples des bons effets de la dissolution de chlorure d’oxyde de sodium sur les ulcères ; • — et une (seconde) ob- servation d anévrysme poplité, diffus, guéri par la ligature temporaire de l’artère fémorale au bas de l’espace ingui- nal, etc., etc. Si nous ajoutions au choix de ces publications différentes communications de M. Willaume à la Société des sciences médicales de la Moselle et certains cas recueillis à la Cli- nique du chirurgien en chef, professeur de l’hôpital d’in- struction, ou relatés par ses élèves, nous aurions un réper- toire précieux de sa pratique chirurgicale. Il est un fait cependant que je ne puis passer sous silence. En voici l’indication sommaire : Un jeune sous-officier se présente, en 1829, à l’hôpital du Gros-Caillou, pour une tumeur érectile de la région temporale gauche. Mon père, alors chirurgien en chef, l’examine avec soin, et reconnais- sant l’incertitude du parti à prendre, il me charge de pré- senter le malade au professeur 'Dupuytren. Le célèbre chi- rurgien en chef de l’Hôtel-Dieu hésite aussi à tenter une opération, et conseille au malade de se rendre dans son pays, pour y attendre la diminution ou le développement de sa tu- meur. Ce jeune homme était de Metz; il voit bientôt le mal augmenter et s’aggraver, au point que le chirurgien en chef de l’hôpital militaire juge nécessaire de pratiquer la liga- — 13 — ture de l’artère carotide primitive. La tumeur reste d’abord stationnaire, mais peu à peu elle s’affaisse, s’amoindrit insensiblement et finit par disparaître. J’avais informé M. Dupuytren de ce qui avait été fait par M. Willaume, et aussitôt l’éminent professeur exposa le fait, dans l’une de ses mémorables leçons de clinique, en donnant les plus beaux éloges à l’opérateur et à la chirurgie militaire. M. Willaume enfin a été le collaborateur de Percy, pour plusieurs articles du grand Dictionnaire des sciences médi- cales; et il retrouvait, dans cette précieuse communauté de Iravail, les inspirations de la reconnaissance pour celui qui avait été, dès le début et dans tout le cours de sa carrière, son protecteur et son ami. Nous arrivons, Messieurs, au terme réglementaire de cette longue existence d’activité, à l’époque de la retraite, notifiée en 1835 à M. Willaume, avec la rigueur de la loi et selon la formule administrative, sans qu’aucune récom- pense, sans qu’une simple faveur y apporte une compen- sation méritée. C’est, il est vrai, à l’âge de 64 ans, après âl ans de services et 14 campagnes, que le digne chef de l’hôpital d’instruc- tion doit se séparer de ses collaborateurs et de ses élèves. Il leur adresse, en les quittant, un discours plein de l’élo- quence du cœur et de la raison, sur l’état du service de santé militaire en France; mais il n’a plus le temps, il n’a plus le droit de prononcer ce discours d’adieux qui était une sorte de testament, destiné à tous les officiers de santé de l’armée. M. Willaume, à dater de ce moment, obligé de vivre à peu près avec le seul revenu de sa pension de retraite, se livre pendant quelques années à la médecine civile, en voyant sa clientèle s’augmenter de plus en plus de la confiance pu- blique. Mais la fortune n’est point ce qu’il recherche, pas — 14 — plus à la fin qu’au commencement de sa pratique militaire ; c’est l’habitude de faire le bien qui le guide, c’est sa noble nature qui l’entraîne à devenir le médecin généreux des pauvres, et non le médecin complaisant des riches., en amoindrissant ainsi les ressources de sa dernière existence. Devenu membre du jury de médecine du département et président de la Société des sciences médicales de la Moselle, médecin consultant du collège, de l’école normale, etc., il aurait dû peut-être finir ses jours dans sa ville natale ; mais, en 1845, il se décide à s’en éloigner par le besoin d’un repos absolu. Il vient se fixer à Paris, qu’il désirait d’ailleurs depuis longtemps habiter, et il laisse à Metz des regrets dont il em- porte avec lui le plus précieux témoignage. Ses collègues de la Société des sciences médicales lui décernent, à l’unani- mité, le titre de président à vie et une médaille d’honneur. Lui, en remercîment, fait don à la ville de sa bibliothèque, la seule richesse qu’il ait amassée. Plein d’admiration pour Ambroise Paré autant que de reconnaissance pour Percy, qu’il lui comparait sous quelques rapports, M. Willaume avait beaucoup étudié l’histoire et les travaux du fondateur de la chirurgie fran- çaise, en recueillant sur lui de nombreux documents. Il en a fait l’objet d’une savante publication (1), pour le prix pro- posé par la Société de médecine de Bordeaux, sur l’éloge de ce grand génie , en dédiant son travail au conseil général de la Mayenne, qui avait voté l’érection de la statue à Laval. Puisse aussi le conseil général de la Moselle consacrer par un buste la noble figure d’Ambroise Willaume, comme celle de l’un des hommes qui honorent le plus la ville de Metz ! Après avoir ainsi payé le tribut de son admiration à l’
illustre Paré, M. Willaume avait à cœur d’acquitter la dette de sa reconnaissance envers le baron Percy, et, sur le point de quitter Metz, il prononça l’éloge de son bien-aimé chef, dans une séance solennelle de la Société de médecine. Permettez-moi, Messieurs, de joindre seulement à cet hommage le souvenir que M. Willaume adressa encore, en 1850, à celui dont l’image était inaugurée au Val-de-Grâee. Mais si je dois m’abstenir de citer ce nom-là, je puis du moins l’unir au sien, dans ma pensée comme dans la vôtre. Fixé enfin dans un quartier éloigné du centre de la ca- pitale, M. Willaume y vivait depuis une vingtaine d’an- nées déjà, comme s’il eût dû y mourir en arrivant. Il avait conservé, dans l’âge de la sénilité ordinaire, la plénitude de la santé, la vigueur de l’esprit et la fermeté du carac- tère. Il appliquait toutes ses facultés à une étude constante, passant des journées entières à lire et voulant, disait-il, apprendre chaque jour quelque chose de plus. Que n’est-ce ici le lieu de faire connaître plusieurs de ses apprécia- tions, si justes, si délicates, sur les différents ouvrages de science ou de littérature dont il faisait le délassement de sa vie ! Je dois m’excuser même d’un aussi long discours; mais comment abréger une existence aussi remplie, mêlée au- trefois à de si grands événements et trop oubliée aujour- d'hui, sinon méconnue ? Quelques mots encore, Messieurs, et nous serons au terme. M. Willaume a suivi assidûment, pendant les premières années de son séjour à Paris, les séances de l’Académie de médecine, dont il était l’un des membres correspondants depuis 1831, et à laquelle il avait adressé quelques commu- nications, à diverses époques. Il appartenait aussi, comme associé ou correspondant, à plusieurs autres Académies ou Sociétés savantes, nationales et étrangères, sans avoir cessé de se tenir au courant de — 16 — leurs travaux, dont il prenait toujours note du faisait des extraits, comme pour ses lectures de chaque jour. Le goût de l’étude était si prononcé en lui, que vers les derniers temps même de sa longévité, il publiait un travail (1) aussi intéressant que bien fait sur les armes à feu, en le dédiant aux jeunes chirurgiens militaires. Affranchi des infirmités de la vieillesse jusque dans un âge nonagénaire, il finit cependant par ressentir, l’an dernier, les atteintes d’une maladie, toujours grave, des voies uri- naires, et il en éprouvait parfois les plus cruelles souffrances. Mais les secours de l’art et les soins de l’affection ne lui ont pas manqué. Ceux de ses anciens élèves ou de ses con- frères qu’il aimait à voir, ceux de nos jeunes camarades de l’école du Val-de-Grâce qui ne l’ont point connu, mais qui unissent autour de cette tombe leurs sympathies à nos re- grets, quelques amis et de bons parents, parmi lesquels nous reconnaissons l’un de ses neveux, artiste aussi digne parle cœur que par le talent (1), vous tous enfin. Messieurs, qui venez donner à la mémoire de l’homme de bien un der- nier hommage d’attachement et d’estime, vous ne l’aurez pas abandonné. Enfin , la fidèle compagne de sa vieillesse ne l’a pas quitté un seul instant; elle a rempli humblement auprès de lui l’office pénible de garde-malade, et c’est en la bénis- sant au milieu de ses douleurs, que le 19 mars 1863, Am- broise Willaume a cessé de vivre. Adieu, maintenant, cher et vénéré maître; adieu pour toujours !
Prix: 110 €
credit
Artiste: Ambroise Wuillaume Chirurgien Grande Armée Napoléon Officier De La Légion D’honneur
Epoque: 19ème siècle
Style: Empire - Consulat
Etat: Bon etat cf photos

Matière: Original d epoque

Référence (ID): 918692
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