"Charles Despiau. Buste De Marc Worms cire Perdue Valsuani"
Coup de projecteur sur l’un des plus grands sculpteurs de l’entre-deux-guerres Ses sculptures ont inspiré nombre d’artistes, de Paul Belmondo à Gunnar Nilsson, et figurent aujourd’hui à l’inventaire des musées les plus prestigieux du monde, du Centre Pompidou à Paris au Museum of Modern Art de New York : Charles Despiau (1874-1946) est sans nul doute l’un des plus grands sculpteurs de l’entre-deux-guerres. Pourtant, son œuvre reste aujourd’hui méconnue, longtemps restée confidentielle et absente des ouvrages d’histoire de l’art de référence. A cet oubli, une raison, celle d’un parcours brillant entaché d’une condamnation au lendemain des heures les plus sombres de notre histoire. En 1946, quelques mois avant sa mort, l’artiste est interdit de vente et d’exposition durant deux ans, accusé de collaboration pour avoir effectué en 1941 un « voyage d’étude » en Allemagne avec ses amis André Derain et Maurice de Vlaminck, à l’invitation du sculpteur favori d’Hitler, Arno Breker, dont il signe l’introduction au catalogue de ses œuvres. « Des circonstances atténuantes lui avaient toutefois été accordées car ce voyage était pour lui l’occasion de promouvoir l’art français. Sa biographe Elisabeth Lebon soulignait d’ailleurs dans sa thèse, présentée en 1995, qu’il était un sculpteur qui ne s’occupait pas de politique », note Thierry de Crisnay .
De Mont-de-Marsan à Meudon : un artiste remarqué par Auguste Rodin
Originaire de Mont-de-Marsan, dans les Landes, Charles Despiau rejoint en 1891 la capitale, remarqué par son professeur de dessin qui lui obtient une bourse d’étude. Alors qu’il étudie la peinture aux Beaux-Arts de Paris, il rencontre Marc Worms qui deviendra son plus fidèle compagnon jusqu’à sa mort en 1946. Témoin de cette amitié indéfectible, un portrait en bronze fondu autour de 1936-1937 à partir d’un plâtre créé en 1901. « Ce buste de Marc Worms reste l’un des seuls témoignages de l’activité de Despiau durant cette première année de vie artistique émancipée de l’école qu’il a quitté un peu plus tôt, détaille Thierry de Crisnay. Les années 1900-1901 sont financièrement très difficile pour le jeune couple qu’il forme alors avec .Mari RUDEL En effet, en quittant les Beaux-Arts, il perd sa bourse départementale et doit trouver d’autres moyens de subsistance. Nous pouvons aisément supposer qu’il consacra alors l’essentiel de son temps disponible et de ses moyens à la réalisation du buste de son ami. »
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