Eugène Deveria (1805-1865) Jeune Femme De Profil

Eugène Devéria (1805-1865) 
Jeune Femme de Profil
Crayon noir sur papier
21 x 19 cm
Cachet de l'atelier au verso de la feuille

C'est un dessin particulièrement attachant. Il y a d'abord bien sur la prouesse technique consistant à saisir  - sans doute sur le vif - le portrait d'une jeune fille en "profil perdu" de manière convaincante. Mais la sensibilité et le talent de l'artiste en font une oeuvre de l'intimité, il s'agit non pas de s'attacher à rendre l'apparence comme dans un portrait traditionnel, mais de saisir un instant. celui où la jeune fille se détourne et se dérobe au portrait.

Il s'agit sans doute d'un des membres de sa famille une soeur ou une fille de l'artiste. Il est d'ailleurs resté dans ce cercle d'après ce qui est indiqué au dos du montage.

Eugène Devéria , né à Paris le 22 avril 1808 et mort à Pau le 3 février 1865, est un peintre romantique et historique. Avec Eugène Delacroix et Louis Boulanger, il est l'un des principaux représentants du mouvement romantique français en peinture. 
La famille Devéria est une famille d'artistes avec non seulement Achille et Eugène, mais aussi Laure, la cadette, qui montre un réel talent de dessinatrice et expose avec succès au Salon. Elle meurt prématurément en mai 1838. 
Dans les années 1820-1830, le domicile parisien de Devéria attire artistes et musiciens : "Le romantisme était chez lui à Devéria comme on le disait alors...". se souviendra des années plus tard le poète Théophile Gautier, grand ami d'Eugène.
Il étudie à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris sous la direction de Girodet-Trioson et de Guillaume Guillon Lethière.
 
Le jeune peintre reçoit de nombreuses commandes officielles : un tableau, destiné au plafond d'une salle du Louvre, intitulé "Puget présentant son Milon de Crotone à Louis XIV", des portraits de personnages historiques pour le musée de l'Histoire de France que Louis-Philippe voulait créer à Versailles ; il participe à la construction de l'église Notre-Dame-de-Lorette à Paris, à Fougères en Bretagne . Il accepte en 1838 la proposition de quitter la capitale pour Avignon où on lui propose de refaire tout le décor peint de la cathédrale Notre-Dame des Doms. L'ampleur de la tâche, l'insalubrité du lieu et une crue épouvantable où il manque de périr avec sa famille épuisent le peintre qui, malade, affaibli, quitte la cité papale pour se rétablir en Béarn. En 1841, guéri, il s'installe définitivement à Pau où il restera jusqu'à sa mort.