Rare commode galbée d’époque Louis XV, XVIIIe siècle.

Bois fruitier et hêtre – Décor sculpté rocaille – Peinture ancienne refaite à la colle de peau.

Rare et intéressante commode d’époque Louis XV, remarquable par sa faible largeur (115 cm) et sa forme très galbée, proche du modèle « tombeau » avec une façade en arbalète fortement mouvementée.

Le meuble ouvre par trois tiroirs superposés séparés par des traverses moulurées, creusées de larges canaux évoquant les décors de cuivre des commodes de la période Régence.
Les façades de tiroirs présentent de beaux cartouches asymétriques, aux formes contournées et enroulements, disposés de part et d’autre du centre.

L’ensemble est richement orné d’une sculpture saillante et vivante, où se mêlent coquilles exubérantes, rinceaux feuillagés et fleurons.
Les montants antérieurs sont décorés de longues chutes sculptées se prolongeant jusqu’aux pieds, simulant des sabots dans la continuité du décor. Les côtés, eux aussi galbés en élévation, sont découpés de deux panneaux – celui du haut étant chantourné –, rappelant la structure des commodes tombeau les plus soignées.

La construction est particulièrement robuste : le meuble est bâti en bois fruitier et en hêtre, les tiroirs entièrement réalisés en hêtre avec un débit de bois épais (21 mm) pour les côtés et l’arrière. Les fonds de tiroirs, pris en rainures dans les côtés, l’arrière et la traverse, témoignent d’une technique ancienne et rigoureuse.
Les planchers intermédiaires sur lesquels coulissent les tiroirs, en hêtre massif, sont d’origine et composés de planches disposées perpendiculairement à la façade. L’arrière, également d’origine, est constitué de panneaux enchâssés dans des montants et traverses en hêtre.

État et restaurations anciennes:
Fond du tiroir inférieur postérieur, en sapin mais assemblé selon les mêmes méthodes anciennes.
Serrure manquante sur le tiroir médian, les deux autres conservent leurs grosses serrures en fer d’origine.
Quelques entures anciennes sur les côtés et un pied arrière.
Plateau partiellement refait.

La monture en bronze argenté comprend de fines entrées de serrure rocaille d’origine et des poignées postérieures anciennes, remplaçant vraisemblablement des boutons de tirage.
Finition et décor

La commode a été entièrement repeinte et patinée par nos soins. Le plateau est orné d’un décor en faux-marbre réalisé à la colle de peau de lapin. Le bâti présente un camailleu de verts rehaussé de rechampis blanc cassé. Les teintes ont été obtenues à partir de pigments naturels et terres, puis patinées à la gomme-laque. Les effets d’usure et de relief ont été travaillés à la cale de bois, restituant l’aspect d’une peinture XVIIIe authentiquement vieillie.

Il est à noter que la commode semblait déjà peinte à l’origine, comme en témoignent les chants inférieurs des faces de tiroirs, qui conservent une couche de peinture verte vraisemblablement d’époque.

Tant par son modèle singulier que par sa construction soignée et atypique, cette commode constitue un exemplaire rare. Nous n’avons pas trouvé de comparatif connu, ce qui en renforce l’intérêt historique et décoratif.

Dimensions :
Largeur : 115 cm
Profondeur : 62 cm
Hauteur : 86 cm