Sous le trait délicat de Fernand du Puigaudeau, une barque sommeille sur les eaux calmes de la Brière, enveloppée d’une lumière matinale, presque chuchotée. Dans cette économie de moyens, l’artiste dévoile un regard poétique, sensible au dialogue secret entre l’eau et le ciel. La lumière évanescente, semble se poser à peine, comme un frisson sur le papier.
L’esquisse n’est pas une fin, mais un commencement, une fenêtre entrouverte sur l’univers d’un peintre qui, dans l’éphémère, capte l’éternité.
Ferdinand Loyen Du Puigaudeau (1864-1930) est issu d’une vieille famille bretonne et est le cousin de Chateaubriand. Il fait partie de la génération des artistes venus après l’impressionnisme. L’école de Pont-Aven est certainement déterminante dans l’œuvre de ce peintre, notamment à travers sa relation directe avec Gauguin. Il n’en reste pas moins que sa démarche picturale demeure très personnelle, son goût de l’indépendance et son tempérament l’empêchant d’être un simple admirateur.
Tout au long des sa vie, il est inspiré par certains thèmes qui lui sont propres, particulièrement des scènes nocturnes et lumineuses à la fois comme des feux d’artifices, des carrousels mais aussi des fêtes villageoises, des paysans au clair de lune, des marines à l’aube, des marais…
Ami de Gauguin, exposé par Durand Rueil grand galeriste parisien, acheté par Degas, beaucoup de grands noms de l’art ont reconnu le talent de ce peintre. Il s’inscrit, sans aucun doute, dans la tradition des maîtres Flamands et Francais du XVIIème tels Aart Van Der Neer ou Georges de La Tour, que la force et la beauté des éclairages nocturnes inspirent…