Outre un pastel, nous connaissons de ce dernier deux huiles illustrant des batteuses de blé, l'une se trouvant désormais au Musée des Beaux-Arts de Quimper, la seconde, mesurant 50 x 65 cms, ayant été vendue environ 25 000 euros par Artcurial le 8 décembre 2015 (lot 104).
Je précise que si cette huile fut annoncée par la salle des ventes de 1892, le récent catalogue raisonné de DELAVALLÉE la date de 1886-1887.
Nous pensons fort logiquement que notre peinture, constitue l'oeuvre préparatoire à cette dernière, nous devinons d'ailleurs des traits au crayon sous-jacents, quelques repentirs (angle du fléau modifié par exemple), une matière assez fluide permettant une certaine vitesse d'exécution et des réserves visibles.
Si le cadrage est identique, nous relevons de nombreuses différences avec la toile vendue par Artcurial à commencer par l'ajout de deux batteuses et le décalage vers la droite de la batteuse initiale.
La cîme de l'arbre central a également été supprimée afin de permettre la parfaite visibilité du fléau levé par la paysanne (voir photo comparative), un détail d'importance qui nous permet de comprendre les modifications et améliorations qui auraient été apportées par Henri DELAVALLÉE.
Les couleurs utilisées (bleu-vert des arbres par exemple) et l'utilisation de touches parallèles nous font penser aux pastels réalisés par l'artiste à cette période (Cf La ferme de 1886).
Un rare et superbe sujet pour les amateurs de l'école de Pont-Aven ou de peintures bretonnes !
BIOGRAPHIE :
Élève brillant, Henri Delavallée s'inscrit à la Sorbonne ainsi qu'à l'École des beaux-arts où il fut l'élève de Carolus-Duran et Luc-Olivier Merson.
En 1881, il vient à Pont-Aven et y séjourne régulièrement les années suivantes, faisant en 1886 la connaissance de Paul Gauguin et Émile Bernard.
Il se rend en 1887 à Bourron-Marlotte, travaillant alors avec Camille Pissarro et Georges Seurat et en 1889 au hameau de Landemer, à Gréville, commune natale de Jean-François Millet. Il peint alors des tableaux divisionnistes et pointillistes.
Il revient à Pont-Aven en 1894, s'installant dans l'hôtel Julia, de Julia Guillou (1848-1927) mais, attiré par l'exotisme, il part en compagnie de son épouse pour Constantinople, ne revenant en France qu'en 1901, vivant jusqu'en 1910 parfois à Paris, parfois à Apremont et parfois à Pont-Aven où le couple s'installe définitivement à partir de 1910.
Il meurt à Pont-Aven en 1943.
Ses oeuvres sont présentes dans plusieurs musées : Musée des beaux-arts de Brest, Musée Départemental breton, Musée de Quimper...
PROVENANCE : Château du Bois de la Motte, Pleslin-Trigavou (Côtes d'Armor), ancienne collection de Maître Daniel OFFRET, commissaire-priseur à Drouot dans les années 80-90
Huile sur carton
27 x 32 cms (vendu sans cadre)
Non signé
Bon état général, oeuvre venant d'être entièrement nettoyée, les petits défauts présents (légers manques dans le ciel en haut à gauche, marques de frottements d'un ancien encadrement...) n'ont volontairement pas fait l'objet de retouches pour garder la peinture dans son état originel
Photos prises au soleil
VENTE AVEC FACTURE DE NOTRE GALERIE
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