Sabre d'Officier Royaliste. Révolution Française

Sabre d’officier Royaliste de l’armée émigrée en Angleterre, époque Révolution Française.
Ce sabre nécessite une analyse détaillée
LAME : C'est une lame d'officier d'infanterie XVIIIème siècle, française à 2 gouttières, la plus proche du dos de la lame se transformant en 2 gorges plus étroites. Les gravures, en partie effacées montrent un trophée d'armes surmontée d'une "Tête de Turc" Contre tranchant sur les 22 cm près de la pointe.
Longueur de la lame : 76 cm Largeur au ricasso 3.2 cm, épaisseur au ricasso 0.6 cm
FOURREAU : C’est le fourreau d’origine, il date de la seconde moitié du XVIIIème siècle. En cuir noir cousu, avec 2 parties en laiton découpées en demi-rosaces. La chape est munie d’un bouton décoré en suite avec le reste de la monture, qui permet le port de l’arme au baudrier.
La bouterolle terminée par un dard en laiton. Toutes les parties en laiton laiton présentent encore d'importants restes de dorure.
POIGNEE : C'est la poignée réglementaire du sabre d'infanterie britannique de 1822, qui a été modifiée : Au niveau de la garde, l'emblème de la royauté britannique a été remplacé par une fleur de Lys.
La fusée est recouverte de Galuchat (peau de raie très fine) .Le filigrane est beaucoup plus rapproché que sur la poignée Britannique d'origine, il est plus dans le goût Français.
a dorure d'origine de la monture est quasiment intacte.
Nous avons donc un sabre dont la lame et le fourreau sont attribuables de façon certaine à un officier français d'infanterie, XVIIIème siècle. Et une poignée dérivant d'un sabre d'infanterie britannique 1822 modifiée dans un goût français.
Lors des troubles de la révolution, de nombreux nobles émigrèrent en Angleterre, s'enrôlant parfois comme simples soldats dans ce que l'on appela "L'armée des émigrés" ou « Armée des nobles à pied » Souvent ils s’enrôlèrent à des grades très inférieurs à leur rang. Par la suite, certains régiments restèrent sur le sol anglais et certains nobles même après la chute de l'Empire restèrent en Angleterre, même si un grand nombre d’entre eux revint à l’époque de la Restauration.
Ce ne fut qu'en Mars 1825 sous Charles X que fut décidée l'indemnisation des nobles spoliés par la Révolution.
On a donc ici une lame et un fourreau indiscutablement d'origine française de l'Ancien Régime, auxquels on a adapté la poignée du sabre d'officier d'infanterie Britannique de 1822. On peut donc conclure à une arme ayant appartenu à un officier français ayant rejoint l’Armée des Nobles pendant la Révolution, et qui ayant continué sa carrière en Angleterre, aura remis son sabre au goût du jour en 1822 tout en remplaçant l'emblème Britannique par la Fleur de Lys.
Ref G 11XX