Marie Mela MUTER (1876-1967) Pologne, école de Paris: "Clocher provençal"

Marie Mela MUTER (1876-1967) Pologne, école de Paris: "Clocher provençal"; Huile sur panneau signée en bas à gauche, dimensions: 46,5 x 31 cm à comparer avec le tableau vendu chez Polski Dom Aukcyjny Wojciech Śladowski le 08/11/2018 ( https://polskidomaukcyjny.com.pl/oferta/sztuka-dawna/zaulek?auction=776 ) portant l'étiquette de la même galerie tunisienne: Galerie Selection.
Mela Muter, pseudonyme de Maria Melania Klingsland, née le 25 avril 1882 à Varsovie en Pologne, et morte le 14 mai 1967 à Paris¹, est une artiste-peintre française d'origine polonaise².
Biographie
Mela Muter grandit dans une famille aisée et cultivée de Varsovie. Son frère, Zygmunt Klingsland, deviendra un diplomate polonais à Paris et un critique littéraire apprécié en Pologne³.
En 1899, elle épouse Michal Muttermilch, écrivain, critique et militant socialiste polonais. En 1901, après une année de cours dans une école de dessin pour femmes de J.Kotarbinski, elle arrive avec son mari à Paris et s’inscrit à l'Académie Colarossi puis à l'Académie de la Grande Chaumière⁴, décidé à devenir une peintre professionnelle.
Elle expose dès 1902 à Varsovie à la Société pour la promotion des beaux-arts., et à Paris au Salon des beaux-arts, puis au Salon des indépendants, au Salon d'automne et au Salon des Tuileries^3,4. Elle y est ensuite présente régulièrement et devient un membre important du mouvement artistique appelé l'École de Paris⁴.
Elle est remarquée par le marchand d'art Ambroise Vollard⁴. Influencée initialement par le symbolisme, elle évolue ensuite vers l'expressionnisme⁴, mais elle reste durant tout son parcours à l'écart des modes et des tendances³. Elle voyage en Espagne, mais aussi en Bretagne, en particulier à Concarneau, Audierne, Douarnenez et Pont-Aven⁵. En 1914, le début de la Première Guerre mondiale la fait s'installer à Concarneau. « Concarneau paisible, loin de l'angoisse parisienne, comme hors du danger mais mon cœur était lourd », écrit-elle⁵.
Entre 1917 et 1920, Mela Muter devient la compagne de l'écrivain Raymond Lefebvre, militant pacifiste socialiste puis communiste. La relation avec Raymond Lefebvre provoque son divorce avec Michal Muttermilch. Mais Raymond Lefebvre meurt en 1920 en Russie dans des circonstances inexpliquées lors d'une croisière en mer Blanche³. Elle expose à de multiple reprises à Paris dans l'entre-deux guerres³. En 1921, elle est invitée à faire partie du jury du Salon d'automne. Elle est aussi en contact avec des écrivains tels que Henri Barbusse et Romain Rolland, ou l'architecte Auguste Perret, les compositeurs Maurice Raval et Erik Satie⁴. Elle se lie d'une forte amitié avec Rainer Maria Rilke⁴. Elle se fait aussi naturaliser Française en 1927³.
À l'étranger, elle fait de grandes expositions à Barcelone, en Allemagne, et à Washington au Carnegie Institute. Elle est reconnue particulièrement comme portraitiste⁶. Elle brosse notamment le portrait de ses amis : Clemenceau, Ravel, Satie, ainsi que de Rainer Maria Rilke.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle se sent menacée du fait de ses origines, et de ses idées politiques. Elle quitte Paris pour Avignon et y enseigne le dessin, l'histoire de l'art et la littérature. Elle reçoit des autorités de la ville un petit appartement³. Après la guerre, elle a des problèmes de vue, qui s'améliorent après une opération de la cataracte en 1965, ce qui lui permet de retravailler la peinture. Elle meurt dans son atelier le 14 mai 1967³. Elle est inhumée au cimetière parisien de Bagneux, dans la 94^e division.