Le service de table « Papillon » de Sarreguemines

La faïencerie de Sarreguemines créée en 1790, produit de la faïence fine, du grès et de la porcelaine. Elle connaît une croissance très importante au XIXème siècle ; vers 1900, elle emploie plus de 3000 ouvriers. La qualité de ses réalisations lui permet de remporter de nombreuses médailles aux expositions nationales ou internationales.

La plus grande partie de la production des faïenceries de Sarreguemines est consacrée aux arts de la table : Services en grès, en faïence fine ou en porcelaines, dont on  recense une cinquantaine de formes et quelque 1500 types de décors différents.

Service de table Sarreguemines, Modèle Papillon.
(c) Artémisia, Proantic.

La seconde moitié du XIXème siècle est une période faste pour les arts de la table. La bourgeoisie qui s’est enrichie au cours du siècle se dote pour ses réceptions de grands services de tables qui deviennent des indicateurs de puissance et de richesse.

C’est au XIXe siècle que la notion de « service » désignant l’ensemble de la vaisselle s’installe peu à peu, se traduisant par une harmonisation des plats, assiettes, verres et couverts.  Avec l’adoption du service à la russe au 19ème siècle, la valorisation de la table ne passe plus par l’abondance des plats, mais par la vaisselle et les décorations.

Le service à la russe se déroule suivant une organisation différente. Les plats sont apportés les uns après les autres aux convives. Tout le monde mange la même chose en même temps. Cette coutume s’impose progressivement à partir du milieu du 19ème siècle entraînant un changement dans la manière de dresser la table. Dans les milieux aisés, les assiettes et les couverts se multiplient en fonction du nombre de plats qui seront servis. Les assiettes sont empilées les unes sur les autres et sont encadrées, à droite et à gauche, par des séries de couteaux et de fourchettes.

Les grands services de table apparaissent à Sarreguemines vers 1845. Parmi les succès de la manufacture figurent les modèles Papillon et Rouen, datant de la fin du second Empire, ou encore le service Obernai, créé en 1902 par l’illustrateur Henri Loux.

Un seul service pouvait être composé de plus de 100 objets ; et la soupière en constituait la pièce maîtresse.

La manufacture propose des services pour six, douze, dix-huit ou vingt-quatre couverts. Pour douze couverts, les options offertes sont 74, 90 ou 116 pièces. Dans les formules proposées les assiettes sont très nombreuses: il existe un jeu d’assiettes creuses mais plusieurs plates car il fallait pouvoir en changer après chaque service. Les assiettes étaient accompagnées de pièces de formes variées ( divers plats, soupière, saucière,  saladier, présentoir à gâteaux…..)

A cette période apparaissent un grand nombre d’accessoires qui accroissent le confort des convives et qui marque aussi la richesse de la table. La table se meuble de petits objets en faïence: des beurriers, des salières, des moutardiers, des huiliers-vinaigriers, des porte-couteaux, des porte-menu, des port- cure-dents…..

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