Le salon des tapisseries du musée Jacquemart-André

Toujours soucieux de mettre en avant les magnifiques œuvres de leur collection, les André n’ont eu de cesse d’aménager leur demeure au profit de la présentation des œuvres, parfois même au détriment de leur confort personnel.

Ce salon, dit des tapisseries, vous introduit dans une série de salons plus intimes qu’Edouard André et sa femme affectaient à leur vie privée et à leurs affaires. Ce salon est l’antichambre précédant leur cabinet de travail. Il offre la particularité d’avoir été adapté aux dimensions des tentures qui le décorent, qu’Edouard André possédaient déjà avant la construction de l’hôtel.

Tapisseries dit des « Jeux russiens », Musée jaquemart-André.

Ces trois tapisseries faisaient partie d’un ensemble de six tapisseries dit des « Jeux russiens », tissé à la manufacture de Beauvais d’après les cartons de Jean-Baptiste Le Prince, un élève de Boucher. Ce sont des pièces historiques offertes par le roi Louis XVI au chancelier de l’évêque de Bâle.

Jean-Baptiste Leprince, La danse, tapisserie de basse lice de la série des Jeux russiens, laine et soie, manufacture de Beauvais,, Paris, Musée Jacquemart-André

Elles représentent « La Danse », « Le Musicien » et « La Diseuse de bonne aventure ». L’artiste avait fait au milieu du XVIIIe siècle un voyage de cinq ans en Russie où il devint peintre officiel de la cour impériale et voyagea jusqu’aux confins de la Sibérie.. Il en rapporta d’innombrables dessins et ses tableaux « russiens » eurent beaucoup de succès. Il mit au goût du jour un exotisme slave assez fantaisiste qui succéda à la mode des « chinoiseries ». Ainsi, au Salon de 1765, il exposa quinze toiles, toutes sur des sujets russes. Les couleurs bleu pâle et rose donnent à cet ensemble harmonieux une fraîcheur remarquable et font tout l’attrait de ce salon.

Jean-Baptiste Leprince, La Diseuse de bonne aventure, tapisserie de la série des Jeux russiens,,

Le parquet est recouvert d’un tapis de la Savonnerie sur lesquel se dresse un chevalet qui présente le seul ornement peint du salon, une gouache du vénitien Guardi. Quant aux meubles, ils portent des estampilles prestigieuses : Othon, Joseph, Riesener.

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