Pendule « au puits » de Bréant

Un objet ou un meuble de Proantic nous livre ses secrets !  Une antiquité qui présente un intérêt par sa rareté, son usage, son mode de fabrication, son auteur, son contexte historique….
Pendule « au puits » de Bréant, Fin Du XVIIIe Siècle

Epoque : Fin du XVIIIème siècle.

Galerie:  Pellat de Villedon sur Proantic

Pendule « au puits »,  ornée de deux groupes en biscuit attribués à la manufacture Locré (Paris).  Mouvement squelette et cadran émaillé signé Bréant, inventeur du modèle «au puits». Fin du XVIIIe siècle.

La pendule squelette voit son mouvement surmonter un puits à la balustrade et les supports en bronze doré. Les arcs le surmontant sont ornés de colombes se bectant, semblant se perdre derrière les branches des arbres de biscuit. La base d’acajou est enrichie de plaques de bronzes ciselé et doré à motifs pointés en frise, marquées par la mode de la toute fin du XVIIIe siècle.

Jacques-Thomas Bréant (1753-1807)

Le cadran émaillé est signé Bréant, qui est l’inventeur du modèle « au puits» et qui l’a protégé en le déposant. Jacques-Thomas Bréant (1753-1807) est reçu maître en 1783 à Paris. Il est installé au Palais-Royal, pour son magasin, et rue Saint-Martin, pour son atelier. Il commence son activité avec les montres, les pendules et des objets de décoration de bronze. Il travaillait avec de nombreux bronziers, dont le célèbre C. Galle. Il fournit des pendules au duc d’Orléans, au marquis de Laval, d’Aulnay, à la comtesse de Faudoas, de Vascoeil et au comte de Villefranche.

Manufacture de Locré

Jean-Baptiste Locré de Roissy naît à Paris en 1726.Sur son acte de baptême, son père Guillaume Locré est déclaré «tussolieren drap d’or, d’argent, de soie ; fils du Sieur Jean Locré, de même vacation ».Jean-Baptiste grandit dans un environnement passionné par la réalisation de pièces d’exception à destination de la société parisienne et de la Cour Royale. Jeune homme, Locré part faire ses armes à l’étranger dans l’Etat Libre de Saxe et s’établit à Leipzig où il fait l’apprentissage de savoir-faire manufacturiers innovants. Il rentre ensuite à Paris, ville de son enfance et de son inspiration, et y pose les fondations, rue de la Fontaine-au-Roy, de sa propre Maison en 1771. Jean-Baptiste Locré a l’audace de lancer sa manufacture sans la protection officielle d’un puissant du Royaume, ce qui fait de sa Manufacture la seule Maison libre de Paris.

La Maison Locré fait le bonheur de Paris dès le XVIIIe et son succès est évoqué dans un rapport du ministère des manufactures de Louis XV qui déclare dès 1773 que les pièces de la« Manufacture de Locré» se distinguent par«l’éclat des couleurs et de la dorure» tandis que, dès 1777, la Maison Locré est citée dans LAlmanach Dauphin. En 1773, il s’associe avec Laurent Russinger qui devient son second, maîtrisant la technique de la porcelaine dure. La Maison Locré est prisée à la cour du Roi de France et Madame du Barry, favorite du roi Louis XV, choisit la Maison Locré pour ses commandes personnelles en 1777.

En 1787, Locré est ruiné à cause des coûts de la manufacture. Il la vend à Russinger qui la déménage afin de construire de nouveaux ateliers. Ruiné lui aussi, Russinger cède la manufacture à la famille Pouyat, il reste cependant à la tête de la production. L’année 1810 marque le décès de Russinger et de Locré, causant progressivement la faillite de manufacture. En 1820, les fours des premiers ateliers s’éteignent. En 1825, Jean Marx Clauss fait revivre la manufacture dans des locaux loués à Alexandre Dodé, gendre de Russinger. La manufacture de Locré voit défiler trois générations de Clauss avant d’être reprise par Achille Bloch en 1887.

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