L’inrō: accessoire du kimono

Les inrō, sont de petites boîtes  à vocation utilitaire en bois laqué ou sculpté, en bambou, parfois en cuir, en céramique ou en métal, originaires du Japon. Ils faisaient office de poche pour le Kimono et servait, à l’origine, à transporter avec soi le ou les sceaux à cacheter ainsi que la cire vermillon, des médicaments.

 

Japon, Inro En Laque, Fin De l'époque Edo (c) Cristina Ortega et Michel Dermigny, proantic
Japon, Inro En Laque, Fin De l’époque Edo
(c) Cristina Ortega et Michel Dermigny, proantic

Les inrō font partie des objets appelés sagemono (objets pendants) et sont portés uniquement par les hommes. Les Kimonos n’ayant pas de poche, on les accroche à la ceinture du kimono (appelée obi) par une cordelette, pour y ranger différentes choses. Cette cordelette est glissée entre la ceinture et le vêtement. Afin qu’elle ne tombe pas, un taquet, généralement un netsuke, bloque celle-ci au bord supérieur de l’obi.

(c) Biarritz Antiques, Proantic.
JAPON. Inro époque Edo (1603-1868) (c) Biarritz Antiques, Proantic.

Ils sont formés de compartiments s’emboîtant les uns sur les autres. Le nombre de compartiments peut varier de 1 à 7, plus le couvercle. Les différents composants sont réunis entre eux par une cordelette. Cette dernière coulisse dans des canaux (himotoshi) situés de part et d’autre de chaque compartiment. La cordelette est maintenue tendue par un « clip » (ojime) pour fixer les compartiments entre eux.

Cet accessoire est d’usage courant au Japon dès la période Temmon(1532-1554). L’inrō était décoré d’une simple couche de laque uniformément noire à la période Tensho (1573-1591).

Inro Laque Or Et Netsuke , XIXe Siècle. (c) Eclecticnimes, Proantic
Inro Laque Or Et Netsuke , XIXe Siècle.
(c) Eclecticnimes, Proantic

Très rapidement, dès la fin du XVIe siècle, les artiste japonais vont sublimer cet objet usuel pour le transformer en une précieuse oeuvre d’art dont le décor reflète la mythologie et l’imaginaire japonais. Les matériaux employés pour leur confection s’anoblissent. Ils sont agrémentés d’une multitude de décors sculptés, en laque ou recouverts d’écaille de tortue. La laque employée pour les Inrô est mis en valeur par des inclusions d’ivoire, de nacre, d’or et d’argent.

Inro Boîte Laque Dorée à 5 Compartiments . Japon XIXème. (c) Luc de Laval Antiquités, Proantic

Les plus beaux sont gainés dans un étui généralement lui-même recouvert de laque unie. Une découpe sur une de ses faces (parfois sur les deux) permet d’apercevoir une partie du décor de l’inrō. Cet étui sert de protection à l’inrō qu’il renferme.

Lors de la période meiji (1868-1912)), les Japonais adoptent le costume occidental avec des poches, ce qui a pour conséquence de voir leur utilisation décroître. Néanmoins, la production d’inrō se perpétua et, de nos jours encore, il arrive parfois de voir certains Japonais arborer cet objet traditionnel lors de grandes occasions.

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