Les techniques de l’émaillage

 L’émail est un terme générique définissant plusieurs techniques dont la particularité est de faire appel au feu pour fixer une matière vitreuse sur un support métallique.

Les différentes techniques d’émaillage

L’émail champlevé

L’artiste creuse des cavités dans l’épaisseur du métal selon le dessin prévu, à l’aide de burins et d’échoppes. L’émail en poudre humide y est déposé puis subit les cuissons lui permettant de se fixer au métal. La couleur est ainsi cernée par le métal que l’outil a épargnées, d’où le nom de « taille d’épargne » qui s’applique également à cette technique. Des ponçages successifs de plus en plus fins éliminent alors l’émail excédentaire et redonnent à la pièce le poli nécessaire. Une dorure donne à la pièce son aspect définitif et la rend inaltérable. Le champlevé est la technique des émaux limousins du Moyen Age.

Garniture De Cheminée En Bronze Doré Et émail peint, XIXe Siècle. (c) Galerie Atena, Proantic
Garniture De Cheminée En Bronze Doré Et émail peint, XIXe Siècle.
(c) Galerie Atena, Proantic

 L’émail cloisonné

Connue dès l’Antiquité, cette technique consiste à fixer par soudure de fines cloisons d’or, d’argent ou de cuivre sur le support de métal, créant ainsi un réseau d’alvéoles qui maintiennent l’émail de façon précise à la place souhaitée. L’émaillage et la finition sont de même nature que pour la technique du champlevé.

Boite En émail Cloisonné XIXème. (c) Antiquités Guillaume Rullier
Boite En émail Cloisonné XIXème.
(c) Antiquités Guillaume Rullier

 L’émail peint

La plaque est recouverte de fondant sur ses deux faces et subit une première cuisson : l’envers est ainsi protégé des attaques du temps et l’endroit préparé à recevoir le décor. Ce dernier s’obtient par la superposition de nombreuses couches d’émail coloré, déposé à la spatule, qu’un nombre identique de cuissons permet de fixer. Des couleurs vitrifiables, broyées suffisamment fines pour être maniées au pinceau, permettent de rehausser certains détails. De même, la pose de minces feuilles d’or ou d’argent, appelées « paillons », noyées dans l’émail, confère à la couleur un éclat particulier. La technique de l’émail peint apparaît à Limoges à la fin du 15èmesiècle.

Etui à Couture émail et Bronze Doré. 18è. (c) Luc de Laval Antiquités à Vannes
Etui à Couture émail et Bronze Doré. 18è.
(c) Luc de Laval Antiquités à Vannes

 La grisaille

Dérivée de l’émail peint, elle consiste à superposer un émail blanc sur un fond noir. Par grattage, à l’aide d’outils extrêmement fins, l’artiste obtient une gamme très étendue de gris, qui convient admirablement à l’art du portrait. Elle fit la renommée de Limoges à la Renaissance.

 Vase soliflore en émail sur cuivre de Jules Sarlandie. (c) Galerie Laurent Goudard, Proantic
Vase soliflore en émail sur cuivre de Jules Sarlandie.
(c) Galerie Laurent Goudard, Proantic

  L’émail de basse-taille

La plaque de métal est ouvragée par gravure, martelage, ciselage ou tout autre procédé similaire. Des émaux translucides sont cuits sur le support ainsi préparé et permettent de mystérieux et chatoyants jeux de transparence.

Coupe en émail de Limoges et cristal de Baccarat. (c) Antiquités Secrettand, Proantic
Coupe en émail de Limoges et cristal de Baccarat.
(c) Antiquités Secrettand, Proantic

 Émaux de plique

La plaque est percée de part en part à l’endroit des surfaces colorées. L’émail est logé dans ces ouvertures et demeure, après cuisson, apparent sur l’endroit et l’envers de la plaque. L’effet est comparable à celui du vitrail mais sur des formats beaucoup plus réduits cependant.

En savoir plus:

http://www.museebal.fr/

Vous aimez aussi