les Bronzes de Vienne

Au XVIIIème siècle, les artisans viennois sont réputés  pour leur savoir faire dans le travail de l’or et de l’argent, et  pour les commandes réalisées en Orfèvrerie pour les cours Royales. Au XIXème siècle, grâce à la mécanisation,  la production de figurines en bronze augmente, ce qui permettra aux amateurs plus nombreux de  pouvoir acquérir ces pièces à moindre coût.

C’est surtout en France que la tradition des figurines  en bronze de Vienne est répandue, elle sera importée à Vienne par Mathias Bermann, en 1850.  Ce dernier était spécialisé dans les ornements métalliques pour les pipes, c’est à cette date qu’il commence à fondre et peindre des figurines. C’est le début des bronzes de Vienne qui allaient connaître une renommée mondiale.

Vers la fin du 19ème siècle, âge d’or du travail des métaux à Vienne, de nombreux ateliers se créent. La ville comptait environ 120 artisans constitués en une association : les « Wiener Bronzen« . Le plus célèbre et le plus doué d’entre eux était certainement Franz Xaver Bergmann. Au cours du 19ème siècle, les artistes créèrent près de 10.000 modèles de figurines en bronze.  Ces œuvres réputées étaient exportées vers de grandes villes telles que New York, Londres, et Paris.

Les bronzes de Vienne sont bien connues pour leur grande qualité technique ainsi que pour le grand soin porté au détail, au mouvement et à l’expression. Ces sculptures ont été produites dans de petites usines et ateliers d’artistes avec des finitions à la main très soignées (peinture, patine…). Chacune de ces œuvres est une pièce unique, la ciselure est réalisée à la main et les détails diffèrent entre deux pièces.

Ces bronzes sont célèbres pour leur représentation naturaliste et se distinguent par un large éventail de sujets extrêmement variés, Les artistes emprunteront aux différents styles, Renaissance, Baroque, Art Nouveau. La production comprend non seulement des représentations d’animaux (oiseaux, chameaux, chats, chiens, chevaux, ours, taureaux, reptiles, rongeurs …) mais également d’humains (représentations de métiers, nationalités, inspirations orientales…) et des sujets érotiques .

La valeur d’un bronze de Vienne dépend de son époque, de la finesse de la ciselure et de la qualité des couleurs qui le décore. Les imitations sont reconnaissables à leur réalisation plus grossière, les critères qui permettent de déterminer l’origine d’un bronze de Vienne sont l’estampille, qui prouve qu’il a été réalisé à partir d’un moule original,  la ciselure, la patine et la peinture.

Pour protéger la qualité de la fabrication, les ateliers Viennois décident d’estampiller leur production. Cette estampille garantit l’origine, Bronze de Vienne, et la nature des métaux employés qui composeront l’alliage utilisé pour la fabrication ( plus de 50% de cuivre jaune et de zinc ).

De nos jours, quelques petites entreprises, perpétuant la tradition des bronzes viennois, continuent de produire des objets d’art d’excellente qualité.

Franz Xaver Bergmann 1861-1936

Franz Xaver Bergmann, sculpteur autrichien né en 1861, était le fils aîné de Franz Bergmann (1838-1894) qui fut le fondateur d’une fabrique de bronzes à Vienne en 1860. Franz Xaver Bergmann en orientait la production vers des statuettes en bronze très réalistes, parfaitement ciselées dans le moindre détail avec la plus grande minutie. Parallèlement aux statuettes animalières et exotiques, Bergmann conçoit et réalise des petites séries de bronzes érotiques.

Les pièces les plus classiques, dont beaucoup avaient été conçues par son père, étaient signées d’un « B » dans une cartouche en forme de vase. Dans un souci de discrétion, les bronzes érotiques étaient, pour leur part, signés « NamGreb » soit « Bergman » inversé.

Certains animaux sculptés, tels des ours, ouverts par le biais d’un bouton ou d’un minuscule levier, révélaient une figurine érotique soigneusement dissimulée à l’intérieur de l’animal. Les statuettes de jeunes femmes de style Art Nouveau étaient le plus souvent recouvertes d’un voile qui, escamoté par le biais du même mécanisme, en découvrait la nudité. Doté d’un esprit inventif autant qu’ingénieux, Bergmann renouvelait constamment ses trouvailles.

Dès l’automne 1929, l’ampleur de la crise économique mondiale touche de plein fouet l’industrie du bronze viennois et la fonderie Bergmann fermera ses portes en 1930.  Le stock de bronzes résiduels et les moules de la Société Bergmann seront vendus en 1960 à Karl Fuhrmann, futur fondateur de la société Fuhrmann and Co.

La société viennoise Fuhrmann and CO continue aujourd’hui la fabrication traditionnelle des bronzes de Bergmann. Les plus beaux modèles se retrouvent dans le catalogue actuel. De nouvelles éditions enrichissent régulièrement la production.