La toilette, naissance de l’intime

Le musée Marmottan Monet présente du 12 février au 5 juillet 2015 la première exposition jamais dédiée au thème de La Toilette et à La Naissance de l’Intime. L’exposition re?unit des œuvres d’artistes majeurs du xve siècle à aujourd’hui, concernant les rites de la propreté, leurs espaces et leurs gestuelles. C’est la première fois qu’un tel sujet, unique et incontournable, est présenté sous forme d’exposition. Dans ces œuvres qui reflètent des pratiques quotidiennes qu’on pourrait croire banales, le public découvrira des plaisirs et des surprises d’une profondeur peu attendue.

Nicolas Régnier, « Vanité » ou « Jeune femme à la toilette« , Circa 1626. Huile sur toile, , Lyon, Musée des Beaux-Arts © 2014 DeAgostini Picture Library/Scala, Florence
Nicolas Régnier, « Vanité » ou « Jeune femme à la toilette« , Circa 1626. Huile sur toile, , Lyon, Musée des Beaux-Arts © 2014 DeAgostini Picture Library/Scala, Florence

Des musées prestigieux et des collections internationales se sont associés avec enthousiasme à cette entreprise et ont consenti des prêts majeurs, parmi lesquels des suites de peintures qui n’avaient jamais été montrées depuis leur création. Une centaine de tableaux, des sculptures, des estampes, des photographies et des images animées («chronophotographies») permettent de proposer un parcours d’exception.

L’exposition s’ouvre sur un ensemble exceptionnel de gravures de Dürer, de Primatice, de peintures de l’Ecole de Fontainebleau, parmi lesquels un Clouet, l’exceptionnelle Femme à la puce de Georges de La Tour, un ensemble unique et étonnant de François Boucher, montrant l’invention de gestes et de lieux spécifiques de toilette dans l’Europe d’Ancien Régime.

1. François Boucher, La Gimblette, 1742? Ou années 1760? Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe 2. François Boucher, La jupe relevée, 1742? Ou années 1760? Collection particulière 3. François Boucher, L’enfant gâté, 1742? Ou années 1760? Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle Karlsruhe 4. François Boucher, L’Œil indiscret ou La Femme qui pisse, 1742? Ou années 1760? Collection particulière
1. François Boucher, La Gimblette, 1742?
Ou années 1760? Karlsruhe, Staatliche
Kunsthalle Karlsruhe
2. François Boucher, La jupe relevée, 1742?
Ou années 1760? Collection particulière
3. François Boucher, L’enfant gâté, 1742?
Ou années 1760? Karlsruhe, Staatliche
Kunsthalle Karlsruhe
4. François Boucher, L’Œil indiscret
ou La Femme qui pisse, 1742?
Ou années 1760? Collection particulière

Dans la deuxième partie de l’exposition, le visiteur découvrira qu’avec le xixe siècle s’affirme un renouvellement en profondeur des outils et des modes de la propreté. L’apparition du cabinet de toilette, celle d’un usage plus diversifié et abondant de l’eau inspirent à Manet, à Berthe Morisot, à Degas, à Toulouse Lautrec et encore à d’autres artistes, et non des moindres, des scènes inédites de femmes se débarbouillant dans un tub ou une cuve de fortune.

Les gestuelles sont bouleversées, l’espace est définitivement clos et livré à une totale intimité, une forme d’entretien entre soi et soi se lit dans ces œuvres, d’où se dégage une profonde impression d’intimité et de modernité. La dernière partie de l’exposition livre au visiteur l’image à la fois familière et déconcertante de salles de bains modernes et «fonctionnelles» qui sont aussi, avec Pierre Bonnard, des espaces où il est permis, à l’écart du regard des autres et du bruit de la ville, de s’abandonner et de rêver.


Les changements majeurs des pratiques d’hygiène et d’entretien de soi dans notre histoire occidentale ne se limitent pas à la conquête du «propre». Elles sont davantage. Elles contribuent à un approfondissement de l’«intime». Elles accroissent, autrement dit, la place accordée à ce qui est privé, personnel, à ce qui est au plus secret de chacun. Elles enrichissent et spécifient ce qui se fait entre soi et soi. L’individu y gagne une affirmation et une autonomie n’appartenant qu’à lui.

Les arts visuels le montrent, qui non seulement déshabillent les corps, mais les révèlent se livrant à des pratiques d’hygiène et de beauté de plus en plus précises, de plus en plus privés, dans des espaces qui, progressivement, isolent et dissimulent ceux qui les accomplissent. Cette dynamique se traduit par une « conquête » de l’espace, une transformation du regard sur l’intime, une conquête de gestes aussi, toujours plus nombreux.

François Boucher, « Une dame à sa toilette« , 1738. Huile sur toile,, Collection particulière © Image courtesy of P & D Colnaghi & Co, Ltd, London
François Boucher, « Une dame à sa toilette« , 1738. Huile sur toile,, Collection particulière © Image courtesy of P & D Colnaghi & Co, Ltd, London

1 | Le bain amoureux de la Renaissance

Durant la Renaissance, les bains publics, si fréquents au Moyen Age, achèvent de disparaître. L’eau, dont le partage constituait une occasion festive, est regardée avec méfiance, comme un vecteur possible de maladies. C’est dans l’élite sociale seulement qu’on continue à se baigner : dans quelques prestigieux « appartements des bains » des châteaux, ou, en particulier pour les femmes, dans le retrait de la chambre.

Les « dames au bain » ou « dames à la toilette» peintes par l’Ecole de Fontainebleau, en France à la fin du xvie siècle, témoignent de cette volonté de fermeture nouvelle. Le rite représenté n’est pas simplement hygiénique : les représentations sont liées à des pratiques amoureuses ou symboliques de la fécondité. Par ailleurs, les lieux eux-mêmes sont indécis, avec des ouvertures multiples ; les baignoires tolèrent la présence de plusieurs personnes; et les femmes qui s’y baignent acceptent le voisinage d’adultes de leur sexe, et d’enfants y compris grands.

2 | La toilette «classique» Toilette sèche, toilette sociale

Au xviie siècle, le bain disparaît des pratiques et des représentations. Le geste quotidien de propreté se passe de l’eau, qui est rare, de mauvaise qualité, et dont on pense qu’elle peut faciliter désordres ou contagions. Jean-Baptiste de la Salle le confirme encore, au tout début du siècle suivant : « Il est de la propreté de se nettoyer tous les matins le visage avec un linge blanc pour le décrasser. Il est moins bien de se laver avec de l’eau car cela rend le visage susceptible de froid en hiver et de hâle en été ».

A défaut d’ablutions, qui se réduisent le plus souvent aux mains, les gestes, codés, portent sur la coiffure, le fard, l’habillage. Le lieu archétypal est la chambre, et plus précisément une table : réservée à cet usage, elle est couverte d’un tapis auquel se superpose un linge fin – la toilette proprement dite – sur lequel sont disposés miroir et onguents. Cette toilette peut-être occasion sociale : la femme n’est pas seule, mais une promiscuité existe. Elle admet les domestiques, et des visiteurs y compris de l’autre sexe.

Abraham Bosse (d’après), « La Vue (femme à sa toilette)« , Après 1635. Huile sur toile, © Tours, musée des Beaux-Arts
Abraham Bosse (d’après), « La Vue (femme à sa toilette)« , Après 1635. Huile sur toile, © Tours, musée des Beaux-Arts

3 | Illustres solitaires

Dans le nord de l’Europe au xviie siècle, la toilette fournit l’occasion de représentations moins normées qu’en France. Le nu «résiste» mais, sous l’influence au moins indirecte du caravagisme, se charge d’un réalisme nouveau : les modèles, alors, sont des servantes ou peut-être les compagnes des peintres. De jeunes bourgeoises, aussi, des coquettes, se parent devant leur miroir. L’eau, toujours, est la grande absente de ces toilettes. Les cadrages serrés renforcent l’impression d’intimité, soit que la femme, une domestique soit renvoyée à sa solitude (La Tour), soit que le soin de se faire belle l’isole du reste du monde (Régnier).

4 | Les Lumières : ablutions partielles, discrétions et indiscrétions

Avec le retour progressif de l’eau, au xviiie siècle, la diversité de gestes intimes que les ablutions induisent rend nécessaire l’existence d’une pratique plus « réservée ». Des accessoires s’inventent, comme le pédiluve ou le bidet, très loin encore de quelque banalisation de la baignoire. Sensibilité nouvelle, une phase discrète de la toilette s’impose, qui admet encore la présence de domestiques du même sexe. Les moments de l’entretien de soi se scindent, orchestrant cette première toilette, « privée », et une seconde qui demeure sociale.

La promiscuité auparavant tolérée ne l’est plus. Reste que la configuration de la maison, qui ne comprend pas encore d’espaces spécialisés, et la nouveauté même des rites d’ablution, déterminent « accidents » et indiscrétions cultivées : l’intrus qui entre par mégarde, le voyeur qui s’applique à observer ce qu’il ne devrait apercevoir, la porte entrebâillée où se cache peut-être quelqu’un, deviennent les motifs obligés des œuvres.

François Eisen, « Jeune femme à sa toilette« , 1742. Huile sur bois,, Abbeville, Musée d’Abeille © RMN-Grand Palais /Thierry Ollivier
François Eisen, « Jeune femme à sa toilette« , 1742. Huile sur bois,, Abbeville, Musée d’Abeille © RMN-Grand Palais /Thierry Ollivier

 5 | Après 1800, la clôture de l’espace

Au début du xixe siècle, la notion de ce qui est privé change profondément. Madame de Genlis, auteure du Dictionnaire des étiquettes (1818), l’écrit : «Il faut avouer qu’il y avait quelquefois des choses de très mauvais goût… Par exemple la coutume parmi les femmes de s’habiller devant des hommes et celle de se faire peindre à sa toilette».

Admise auparavant, la présence d’autrui, visiteur ou même domestique, n’est désormais plus acceptée, et celui ou celle qui se lave ferme soigneusement la porte à tout regard. Orchestrant ce « dérobement », les peintres, qui aspirent au même moment à un surcroît de grandeur, rompent avec les thèmes libertins du siècle précédant et bornent leur représentation des gestes intimes aux apprêts de la coiffure ou du vêtement. Seule la gravure, médium populaire qui prospère grâce à la presse illustrée, ose encore traiter des corps. Encore le fait-elle avec un érotisme discret : elle suggère et ironise, plutôt qu’elle ne montre.

6 | Fin xixe siècle : spécialisation du lieu et corps nouveau de la baigneuse

Dans le troisième quart du xixe siècle, les villes, en Angleterre d’abord et ensuite seulement en France, se lancent à la «conquête de l’eau». Il faut du temps pour que l’ «eau courante» soit distribuée dans tous les immeubles, et plus encore pour qu’elle accède aux étages et à tous les logements. Mais l’eau, quoiqu’il en soit, devient un bien plus accessible, et la pratique d’ablutions quotidiennes, une exigence hygiénique. La «femme à la toilette», alors, redevient un thème pictural.

Le genre du nu s’en trouve renouvelé : les corps nouveaux sont imparfaits, parfois lourds, vieillissants, ou adolescents, trop aigus, aux antipodes des anatomies idéales du nu académique. Les gestes sont neufs, quelquefois brusques, sans l’élé- gance, non plus, des poses traditionnelles, et, évoquant humeurs et odeurs, ils dégagent une sensualité plus animale. Le décor, celui, intime de la chambre ou du cabinet de toilette encombré de brocs et de bassines, est trivial, et «moderne» pour cela.

Edgar Degas, « Femme dans son bain s’épongeant la jambe« , Vers 1883. Pastel sur monotype, Paris, musée d’Orsay, legs du comte Isaac de Camondo, 1911 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski
Edgar Degas, « Femme dans son bain s’épongeant la jambe« , Vers 1883. Pastel sur monotype, Paris, musée d’Orsay, legs du comte Isaac de Camondo, 1911 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski

 7 | La toilette dans tous ses états modernes

A la fin du xixe siècle, Degas accomplit une nouvelle révolution dans la représentation de la toilette. Thèmes et accessoires ne sont pas neufs : la femme dans toutes les poses possibles, la bassine et le broc dans la chambre ou le cabinet de toilette, puis la baignoire de la salle de bain. Mais le traitement est inédit, par les points de vue (bas ou plongeants) et cadrages (resserrés sur les corps) et par le traitement des surfaces et des couleurs qui, en particulier dans les pastels, évoque la sensation que procurent une chair vivante, une douce chevelure, et la volupté de toucher serviettes, tapis et autres tissus.

Après 1900, Pierre Bonnard reprend cette stratégie d’incarnation par la couleur. Le décor évolue au fil du temps : Marthe, sa compagne, est au tub, puis dans la salle de bain. Un rapport nouveau, cependant, s’établit entre la femme et la toilette. Il s’agit moins de se laver que de ressentir, moins de se parer que de s’oublier, ou plutôt de se retrouver. La salle de bain devient refuge contre le monde, la toilette, un temps où le temps n’existe plus.

Eugène Lomont, « Jeune femme à sa toilette« , 1898. Huile sur toile, 54 x 65 cm, Beauvais, Musée départemental de l’Oise © RMN Grand Palais / Thierry Ollivier
Eugène Lomont, « Jeune femme à sa toilette« , 1898. Huile sur toile, 54 x 65 cm, Beauvais, Musée départemental de l’Oise © RMN Grand Palais / Thierry Ollivier

8 | Avant-gardes : le nu féminin, un problème formel ?

Au commencement du xxe siècle, le nu féminin constitue pour les artistes des «avant-gardes» un défi : comment traiter le corps, la sensualité de la femme, dans un langage qui ne soit pas simplement imitatif ? Le problème s’est imposé en premier lieu à Cézanne, qui a choisi de peindre dans la nature des baigneuses qui ne soient plus des nymphes : hardiesse radicale. Picasso, dessinateur compulsif, croque dans sa maison les femmes, ses compagnes successives, dans la situation du bain. Le travail graphique tient de l’exercice.

Il témoigne que le peintre explore, non pas au fil des années mais éventuellement le même jour et parfois dans une seule matinée, une variété de solutions : expériences qui vont d’une approche réaliste, traits appuyés, corps évidemment pesants et que l’ombre rend plastiques, à une ligne inspirée du trait «classique», ou encore délibérément schématique, qui déconstruit et reconstruit les corps en soulignant leur structure et leurs articulations. Chez les peintres modernes dans la première moitié du xxe siècle, la question formelle prime sur celle du motif.

Il ne s’agit plus de représenter le corps de la femme ni ses occupations de toilette «telles qu’ils sont», mais de traiter ces motifs de sorte à ce qu’ils provoquent une émotion qui dépasse celle du regard pénétrant par effraction dans un lieu où il ne devrait pas entrer. Aux courbes associées au nu féminin, aux roses et aux bleutés qui rendaient sa carnation ou construisaient le décor, se substitue une géométrie qui admet droites et angles (Kapek), et des couleurs qui jouent des dissonances (Kupka), recourent aux primaires (Léger) ou font usage des noirs et des gris (Lam).

Pablo Picasso, « Femme à la montre« , 30 avril 1936. Huile sur toile, 65 x 54,2 cm, Paris, musée Picasso -Dation Pablo Picasso, 1979 © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda, © Administration Picasso 2015
Pablo Picasso, « Femme à la montre« , 30 avril 1936. Huile sur toile, 65 x 54,2 cm, Paris, musée Picasso -Dation Pablo Picasso, 1979 © RMN-Grand Palais / René-Gabriel Ojéda, © Administration Picasso 2015

 9 | Onguents et cosmétiques : la publicité et la peinture

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, les efforts d’entrepreneuses comme Helena Rubinstein, Esthée Lauder ou Elisabeth Arden, achèvent d’imposer le concept de «maison de beauté» et de diffuser les premières « lignes » cosmétiques. Désormais, les bourgeoises se maquillent. Dix ans plus tard, la photographie publicitaire naissante vient soutenir les campagnes en faveur des «produits et soins de beauté». Ce phénomène, auquel participent des femmes photographes (la Française Laure Albin Guyot ou l’Allemande Germaine Krull) influence le regard que la société porte sur la toilette et elle en renouvelle les représentations. Corollaire, elle conforte une imagerie lisse et rassurante comme celle, d’une virtuosité admirable, de Cagnaccio di San Pietro dans l’Italie de Mussolini, qui relègue la femme chez elle, occupée soit de son intérieur et de ses enfants, soit de se faire belle pour plaire à celui qu’elle aime.

10 | Julio González, le Grand Fer

Julio González est, comme Pablo Picasso dont il fut l’ami proche, un Espagnol de Paris. Vers 1930, c’est-à-dire à l’époque du Grand Fer, il conduit avec ce dernier un dialogue qui concerne le renouvellement de la sculpture. Sculpteur sur métal, González a pour matériau le fer et non plus le bronze, et pour technique la soudure et non plus la fonte. Les formes qui lui sont familières sont acérées et coupantes. La série de dessins rassemblés dans cette exposition montre comment, à l’instar de Picasso, il utilise les moyens du graphisme pour explorer les formes. Postérieure à la sculpture d’un peu moins de dix ans, le dessin Femme se coiffant de 1940 met en évidence les contours du corps féminin : le sein révélé dans l’entrebâillement du peignoir, le profil du visage, la longue chevelure qu’il s’agit de brosser. Les bras relevés dans la sculpture rappellent quant à eux le dessin Femme en chemise se coiffant de 1909. Mais les motifs explicites dans ces œuvres sont épurés dans le Grand Fer par un processus d’abstraction.

11 | Notre temps

Aux alentours de l’an 2000, il devient difficile d’individualiser dans les arts visuels un thème particulier qui serait la toilette. Les conquêtes matérielles, celle de l’eau et celle de la salle de bains, sont acquises depuis longtemps. La question du nu, ou du moins celle du nu se parant, n’est plus d’actualité. Dès lors, les œuvres qui mettent en scène la toilette doivent s’interpré- ter en fonction d’interrogations esthétiques plus générales. La sérigraphie de Jacquet et la peinture d’Erro participent d’un postmodernisme de la citation qui détourne les œuvres de l’histoire de l’art; les objets insolites de Dietman relèvent de l’ironie et du jeu verbal. Chez les photographes, cependant, le corps féminin demeure un sujet essentiel. Le rapport à la mode et à la publicité se combine avec les progrès technologiques, suggère des expériences insolites et stimule des recherches nouvelles : ainsi chez Erwin Blumenfeld au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, ou au seuil du xxie siècle chez Bettina Rheims.

En savoir plus:

http://www.marmottan.fr/

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