Jacques Barraband : Le peintre des oiseaux au temps de Napoléon Ier

L’artiste s’est consacré à peindre les oiseaux et les fleurs avec une délicatesse du détail et un raffinement des couleurs. Ses œuvres d’une grande beauté artistique et d’une précision scientifique ont contribué à la connaissance des sciences naturelles. On observe une grande diversité des supports : huile sur toile, gravure porcelaine, tapisseries.

Jacques Barraband (1767-1809) est un peintre dessinateur et illustrateur Français spécialisé en Zoologie et particulièrement les oiseaux. Il a collaboré avec la manufacture de porcelaine de Sèvres et avec celle de Dilh et Guérhard, il a aussi travaillé pour les ateliers de tapisserie d’Aubusson et de Beauvais.

Le Nébuleux étalant ses parures.
(c) Jacques Barraband

Jacques Barraband se distingue lors du Salon de 1798 avec une peinture sur porcelaine représentant un faisan doré et trois perroquets perchés sur une terrasse et des branches d’arbre.  L’exposition  marque le début de son succès. Les années qui suivent seront rythmées par nombre de collaborations prestigieuses. En 1802, il participe ainsi à la réalisation du cabinet de platine de la Casa del Labrador au palais d’Aranjuez. Il fournit également quarante-quatre aquarelles d’espèces d’oiseaux pour la célèbre Description de l’Egypte, avant de rejoindre la manufacture de porcelaine de Sèvres entre 1803 et 1806, où il confectionne des vases pour l’Empereur.

Plaque en porcelaine de la manufacture de Dihl et Guérhard Peinte en 1798 par Jacques Barraband
(c) Maître Antoine Briscadieu.

Reconnu et apprécié par Napoléon Ier, il a laissé une oeuvre aujourd’hui très recherchée. Il est à mettre au même rang que d’autres peintres demeurés célèbres dans ce domaine : Audubon, Martinet, Gould, Lear.

Il a laissé de nombreuses aquarelles et dessins, gravés pour la plupart, de son vivant (environ 650). C’est lui qui introduira la gravure imprimée en couleurs en France selon deux techniques : les planches gravées étaient aquarellées à la main ou bien plusieurs plaques étaient utilisées pour une même gravure (une par couleur).

Illustration par Jacques Barraband. « Perruche Ara Guarouba femelle »

En 1808, il obtient une médaille d’or pour deux oiseaux qu’il avait mis à l’exposition, et qui furent acquis par l’Impératrice Joséphine. L’Impératrice Joséphine demande à Jacques Barraband de reproduire les oiseaux de ses serres chaudes du domaine de la Malmaison.

L’illustration ornithologique

L’illustration ornithologique débute au paléolithique, 14000 ans avant notre ère, on peut observer des représentations d’oiseaux sur les murs des grottes de Lascaux en Dordogne. On en trouve des exemples également chez les Sumériens, les égyptiens, les grecs, les romains…

Au-delà de la recherche décorative, le Moyen-âge aura un souci éducatif à travers cette représentation.

La Perruche à face bleue. Jacques barraband

Dès le XVIIème siècle, les oiseaux ont nourri les analyses scientifiques. Les naturalistes ont répertorié un nombre croissant d’espèces. Ils se sont intéressés à l’Afrique et aux terres lointaines. Les savants ont fait appel à des dessinateurs pour conforter leur travail et le restituer sur le papier de livres prestigieux.  Vers la fin du XVIIIème siècle, on assiste à une démocratisation des encyclopédies qui représentent des animaux.

Buffon écrit son « Histoire naturelle » de 1749 à 1783 (90 volumes). On aura aussi « Ornithologie » en 1760 (6 volumes), illustrée par François-Nicolas Martinet qui travaillera également pour Buffon.

On observe un renouveau au XIXème siècle grâce à l’évolution des techniques de gravure (comme la lithographie ou la gravure sur bois debout inventées au XVIIIème) qui favorisent le détail et la duplication.

Dès le début du XIXème siècle, l’exotisme et la représentation de pays lointains sont fréquents et constituent une sorte de paradis perdu. A cette époque, les savants, lors d’expéditions, faisaient toujours appel à des dessinateurs. A leur retour, des artistes comme Jacques Barraband, travaillaient à partir de ces dessins sur le vif et les observations recueillies sur le terrain. Ils se rendaient également dans les cabinets où ils observaient les collections (comme au Muséum). Ainsi, Barraband peignait les oiseaux qu’il n’avait que rarement vus de leur vivant.

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