François Pompon: sculpteur animalier

François Pompon,  (1855 – 1933), est un sculpteur français, connu pour ses sculptures animalières dont le style se caractérise par une simplification des formes et des surfaces polies. Éliminant l’accessoire et le détail, il abandonne tout rendu réaliste pour s’attacher à « l’essence même de l’animal »

François Pompon
François Pompon

Fils d’un menuisier-ébéniste de Saulieu, apprenti tailleur de pierre chez un marbrier funéraire à Dijon il se forma aux cours du soir et gagna Paris à 20 ans. Tailleur de pierre le jour, élève de la Petite École la nuit – ancêtre de l’École nationale des arts décoratifs – Dès 1879 il exposa au Salon des portraits, le gagne-pain des sculpteurs. Pompon maîtrisait aussi bien l’art du bronze que la taille directe.

François Pompon (1855-1933) Ours blanc Entre 1923 et 1933 Statue en pierre H. 163 ; L. 251 ; P. 90 cm Paris, musée d'Orsay © Musée d'Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Boegly / Pinon
François Pompon (1855-1933)
Ours blanc
Entre 1923 et 1933
Statue en pierre
H. 163 ; L. 251 ; P. 90 cm
Paris, musée d’Orsay
© Musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais / Sophie Boegly / Pinon

En 1890, François Pompon entre dans l’atelier d’Auguste Rodin (1840-1917), où il travaille comme praticien au dépôt des marbres, rue de l’université. Il y dirige l’atelier dès 1893, transmettant les comptes, payant les marbres et supervisant le travail. Il devient l’un des meilleurs assistants de Rodin auprès duquel il reste quinze ans durant et avec lequel il participe à la réalisation des « Portes de L’Enfer ».

Dans l’effervescence et l’émulation créées par de jeunes talents, il fait la connaissance d’Ernest Nivet et de Camille Claudel. Il a pendant longtemps exercé son métier de praticien pour d’autres sculpteurs comme Jean Dampt en 1885, Antonin Merciè en 1888, Alexandre Falguière en 1890, ou René de Saint- Marceaux  de 1896 à 1914.

Sculpture d'oiseau par François Pompon (1855-1933), Musée des Beaux-Arts de Dijon
Sculpture d’oiseau par François Pompon (1855-1933), Musée des Beaux-Arts de Dijon

Après 1900, Pompon commence à se désintéresser de la figure humaine pour se consacrer à la représentation des animaux. Intérêt qu’il doit certainement, à l’un des ses professeurs, Pierre Rouillard, grand sculpteur animalier. Il trouve ses modèles d’animaux domestiques, l’été, à la ferme et dans les basses-cours à la campagne…. Et d’animaux sauvages et exotiques, l’hiver au Jardin des Plantes à Paris. Sur son établi portatif Pompon modèle sur le vif à la terre glaise l’animal choisi, qu’il retravaille ensuite dans son atelier.

Sculpture de sanglier courant, par François Pompon (1855-1933). Musée des Beaux-Arts de Dijon.
Sculpture de sanglier courant, par François Pompon (1855-1933). Musée des Beaux-Arts de Dijon.

Pompon s’intéressait à l’art d’ Extrème-Orient et il fut profondément marqué par le Japonisme en vogue. Il admirait aussi l’art égyptien exposé au musée du Louvre, comme le Taureau Apis, Horus ou Babouin.

En 1906, le fondateur-éditeur A. A. Hébrard acheta sa Poule cayenne en toute propriété. (Hébrard éditera les œuvres de Pompon jusqu’en 1924). Pompon contrôlait chaque pièce qui sortait des ateliers, ciselant lui-même et exécutant les patines quand il ne réalisait pas intégralement certaines pièces à son profit, si bien que l’on rencontre ces pièces sans cachet de fondeur (cela faisait partie des arrangements entre Pompon et Hébrard). C’est chez Hébrard qu’il expérimentera avec bonheur les patines « japonisantes» mouchetées, subtilement nuancées et riches en couleurs.

Tête d'Orang-outang, 1930, marbre noir, François Pompon;  Musée des beaux-arts de Dijon.
Tête d’Orang-outang, 1930, marbre noir, François Pompon;
Musée des beaux-arts de Dijon.

Cependant le style de pompon n’est remarqué que quinze ans plus tard. Pompon toujours fidèle au Salon des artistes français y exposa la Taupe en 1908 mais ce fut au Salon d’automne de 1922 que son Ours blanc agrandi le révéla . L’artiste obtient tardivement son premier succès public, à l’age de 67 ans.

Traduit en pierre, l’Ours entra en 1929 au musée du Luxembourg. Les petits modèles furent fondus en bronze par Claude Valsuani ancien chef d’atelier d’Hébrard qui s’était mis à son compte. Pompon connut dix ans de gloire internationale, exposé au Japon, au Brésil, aux États-Unis. N’ayant pas d’enfant, il légua en 1929 sa sculpture à l’État français. Plus de trois cents pièces en terre cuite, plâtre et bronze aujourd’hui aux musée de Dijon et de Saulieu.

A visiter:

Musée François Pompon à Saulieu en Bourgogne

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