Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène

Les Arts Florissants, fondés en 1979 par le chef d’orchestre franco-américain William Christie, sont un acteur majeur de la redécouverte du répertoire baroque. L’enthousiasme suscité par la production désormais historique d’Atys de Lully, à l’Opéra-Comique en 1987, a conduit Les Arts Florissants à travailler depuis trois décennies avec les plus grands metteurs en scène Jean-Marie Villégier, Alfredo Arias, Pierre Barrat, Luc Bondy, Robert Carsen, Clément Hervieu-Léger, Andreas Homoki, Adrian Noble, Pier Luigi Pizzi… et chorégraphes Francine Lancelot, Trisha Brown, Jiří Kylián, Blanca Li, José Montalvo, Robin Orlyn.

Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène
Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène

Près de 150 costumes de scène provenant de différentes productions des Arts Florissants seront présentés dans cette exposition, du tonnelet Louis XIV aux plumes des Incas ou au travesti haute couture. L’exposition montrera également des reproductions de maquettes de décors et de costumes, des photographies, des extraits de films, etc., le tout en musique.

Cette exposition est l’occasion de retracer l’histoire de l’Ensemble, et de redécouvrir les productions lyriques des Arts Florissants et la variété de leurs esthétiques depuis le mythique Atys en 1987.

Atys, 1987, Patrice Cauchetier, salle d’exposition «Costumer le pouvoir», 2013 © CNCS
Atys, 1987, Patrice Cauchetier, salle d’exposition «Costumer le pouvoir», 2013 © CNCS

Parcours de l’exposition

Salle d’honneur, rez-de-chaussée

En avant-première de l’exposition, le visiteur rencontrera deux des grands maîtres de la vie culturelle sous le règne de Louis XIV, Lully et Molière, avec les costumes du Malade imaginaire (mise en scène JeanMarie Villégier, costumes Patrice Cauchetier. Théâtre du Châtelet, 1990. Prêt du CMBV). Première rencontre aussi avec William Christie, le fondateur des Arts Florissants, ou plutôt avec son costume de musicien du roi soleil. Et encore avec Jean-Marie Villégier et Patrice Cauchetier, complices bien-aimés des Arts Florissants.

Au premier étage. Le portail d’entrée de l’exposition rend hommage, en images, aux grands compositeurs de l’opéra baroque, salués par William Christie.

Salles 1 et 2

Rencontre avec les héros, les démons et les dieux…

L’opéra baroque traite le plus souvent de la terre, du ciel et des enfers et de leurs habitants et trouve la plupart de ses thèmes dans l’histoire antique et dans les récits mythologiques. Rencontre avec quelques personnages divins ou humains, diversement costumés. selon les esthétiques choisies par les metteurs en scène et leurs costumiers.

Salle 1. Les habitants de l’Olympe. Jupiter, Junon, Apollon, Neptune, Mercure, Le Temps, Flore et Melpomène, nymphes et fées, zéphyrs et satyre…

Salle 2. Les habitants des Enfers. Pluton, un démon, une sorcière, Tisiphone, les Parques. Les héros : Ulysse et Pénélope, Hercule, Déjanire et Iole, l’Amour !

Costumes provenant de productions citées plus haut et du Retour d’Ulysse dans sa patrie, Monteverdi (mise en scène Adrian Noble, costumes Anthony Ward. Festival d’Aix-en-Provence, 2000. Prêt de la Ville). Hercule, Handel (mise en scène Luc Bondy, costumes Rudy Sabounghi. Festival d’Aix-en-Provence, 2004. Prêt de la Ville). Pygmalion, Rameau (mise en scène Trisha Brown, costumes Elizabeth Cannon. Festival d’Aix-en-Provence, 2010. Prêt de la Ville). Didon et Enée, Purcell (mise en espace Vincent Boussard, costumes Chantal de La Coste Messelière. New York, BAM, 2010. Prêt des Arts Florissants).

Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène
Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène

Salles 3 et 4

En Italie, la création du genre opéra, dans la première moitié du XVIIe siècle, avec les costumes des productions du Couronnement de Poppée, Monteverdi (mise en scène et costumes Pier Luigi Pizzi. Teatro Real, Madrid, 2010. Prêt du Théâtre), d’Il Tito, Cesti (mise en scène et costumes Alain Germain.

Strasbourg, Opéra national du Rhin, 2001. Prêt de l’Opéra) et d’Il Sant’Alessio, Landi (mise en scène Benjamin Lazar, costumes Alain Blanchot. Théâtre de Caen, 2007. Prêt du Théâtre). Trois visions différentes des premiers opéras, avec des livrets inspirés d’histoires de l’Antiquité romaine.

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Salle 5

En Angleterre, Purcell et Shakespeare…

En Angleterre, l’opéra prend un ton bien local, avec le « semi opera » qui réunit pièces parlées, chantées et instrumentales. Un exemple avec The Fairy Queen, (La Reine des Fées) inspiré du Songe d’une Nuit d’été de Shakespeare. Costumes de la production de The Fairy Queen, Purcell (mise en scène Adrian Noble, costumes Deirdre Clancy. Festival d’Aix-en-Provence, 1989. Prêt de la Ville). Vision poétique « tissée de grâce, d’air et de nuit ».

Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène
Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène

Salle 6

En France, Louis XIV et Lully…

Comment, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, un roi danseur et un musicien venu d’Italie – Louis XIV et Lully – vont révolutionner la vie musicale en France, avec entre autres la création de l’Académie royale de musique, ancêtre de l’Opéra de Paris, et la tragédie en musique. Le visiteur retrouve Jean-Marie Villégier et Patrice Cauchetier. Costumes de la production d’Atys, Lully (mise en scène Jean-Marie Villégier, costumes Patrice Cauchetier. Opéra-Comique, 1987. Prêt de l’ONP). Passé à la légende, ce spectacle fut un des déclencheurs du renouveau de l’opéra baroque en France et reste une pierre angulaire dans l’histoire des Arts Florissants.

Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène
Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène

Salle 7

Petite mise en espace pour Christian Lacroix.

L’exposition le montre bien, les productions d’opé- ras baroques demandent des forces nombreuses et de beaux budgets… C’est grâce au partenariat fidèle avec de grands théâtres que Les Arts Florissants se sont produits dans ces splendides spectacles. Souvent, comptant sur leurs propres forces, ils ont adopté « la mise en espace », version plus légère, dont ils se sont fait une spécialité. Costumes de Christian Lacroix, pour des mises en espace de Vincent Boussard (Actéon, Charpentier, Didon et Enée, Purcell. Théâtre des Champs-Élysées, 2001 / Les Arts Florissants, La Descente d’Orphée aux enfers, Charpentier. Cité de la Musique, 2004. Coll. CNCS).

Salle 8

Regarder et écouter, c’est tout…

Les spectacles des Arts Florissants ont très souvent été enregistrés et filmés. Un programme d’extraits est présenté dans cette petite salle, réservée à l’écoute.

Salle 9

Drames religieux, autour du pouvoir et du divin…

Deux œuvres, drames intimes dont les sujets, biblique et chrétien, traitent de thèmes religieux, mises en scène aujourd’hui dans ces productions avec le souci des valeurs universelles et intemporelles de tolérance. Les esthétiques sont discrètes et efficaces. David et Jonathas, Charpentier (mise en scène Andreas Homoki, costumes Gideon Davey. Festival d’Aix-en-Provence, 2012. Prêt de la Ville). Theodora, Handel (mise en scène Stephen Langridge, costumes Alison Chitty. Théâtre des Champs-Élysées, 2015. Prêt du Théâtre).

Salle 10

En noir et blanc…

Où le visiteur quitte Jean-Marie Villégier pour rencontrer le metteur en scène Robert Carsen, autre compagnon de route des Arts Florissants. Voici le « néo baroque », images glacées et brûlantes, d’aujourd’hui comme de tous les temps, élégantes comme le Grand Siècle et comme des images haute couture. En noir et blanc, inspirés du new look de Dior, costumes des Boréades, Rameau (mise en scène Robert Carsen, costumes Michael Levine. ONP, 2003. Prêt du Théâtre) et d’Alcina, Handel (mise en scène Robert Carsen, costumes Tobias Hoheisel. ONP, 1999. Prêt du Théâtre), éclaboussés du rouge de la robe de la magicienne dans Armide, Lully (mise en scène Robert Carsen, costumes Gideon Davey. Théâtre des Champs-Élysées, 2008. Prêt du Théâtre). Avant d’arriver au feu d’artifice des Indes galantes, l’exposition évoquera en maquettes de costumes et en photographies de scène la fin de l’âge baroque, avec les productions d’œuvres de Mozart (Les Noces de Figaro, L’Enlèvement au sérail) et de Duni (La Fée Urgèle)… jouées par Les Arts Florissants.

Salle 11

L’opéra français à l’heure de Jean-Philippe Rameau…

Et quand vint le Siècle des Lumières, Jean-Philippe Rameau domina le paysage musical comme Voltaire dominait le domaine de la pensée. C’est le temps des grandes polémiques stylistiques entre anciens et modernes, lullystes et ramistes (ou rameauneurs !), de la Querelle des bouffons, entre musique française (le grand genre) et musique italienne (avec l’opéra bouffe), et même des discussions acharnées entre Rameau et les Encyclopédistes. Costumes d’Hippolyte et Aricie, Rameau (mise en scène Jean-Marie Villégier, costumes Patrice Cauchetier. ONP, 1996. Prêt du Théâtre). Monde de la tragédie et monde du divertissement cohabitent mais les costumes rendent à chacun son style, inspiré des peintres du temps.

Salle 12

« Rameau maître à danser » ou Les Fêtes galantes…

Compositeur de cour, Rameau participe aux festivités avec ces deux actes, joués au château de Fontainebleau devant Louis XV, le second célébrant une naissance royale, celle du futur Louis XVI. C’est le temps des fêtes galantes qu’évoque cette production colorée et légère, comme échappée d’un rendez-vous amoureux : Daphnis et Eglé, La Naissance d’Osiris, Rameau (mise en scène Sophie Daneman, costumes Alain Blanchot. Théâtre de Caen, 2014. Prêt du Théâtre). Les costumes de Serse (Xerxès), de Handel, plus solennels, dans des tons pastel, rappellent combien ce siècle de Louis XV fut influencé par un Orient rêvé (mise en scène Gilbert Deflo, costumes William Orlandi. Théâtre des Champs-Élysées, 2003. Prêt du Théâtre).

Salle 13

Les Indes galantes…

Et pour conclure, loin des sujets mythologiques ou religieux, une œuvre de Rameau symbolique de la fête sous le règne de Louis XV. Sorte de voyage à travers des univers contrastés, dont les étapes (ou actes, ou entrées) n’ont aucun lien entre elles, juste pour le plaisir, passant des Turcs généreux, aux Incas du Pérou, puis au royaume des Fleurs, avant de terminer chez Les Sauvages… Musique populaire dont William Christie dit « Les airs collent à la peau et à l’oreille : on pourrait presque en faire des tubes ». Pour la grande salle, délire coloré, plein de fantaisie et de gaîté des costumes des Indes galantes, Rameau (mise en scène Andrei Serban, costumes Marina Draghici. ONP, 1999. Prêt du Théâtre).

En savoir plus:

Barockissimo ! Les Arts Florissants en scène
Jusqu’au 18 septembre 2016
Centre national du costume de scène, Moulins

http://www.cncs.fr/barockissimo-les-arts-florissants-en-sc%C3%A8ne

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