Heures Italienne, Trésors de la peinture italienne en Picardie (XIVe -XVIIIe siècles)

« Heures italiennes » propose une exploration inédite des collections publiques de peinture italienne conservées dans les musées et dans les églises de Picardie. Inspirée par Henry James (1843-1916), l’opération emprunte son titre à un recueil où l’auteur décrit les monuments et les artistes de la péninsule avec autant de fascination que de pertinence.

La Picardie est riche de plus de 500 tableaux italiens. Ces œuvres, datées entre le XIVe et le XVIIIe siècle, sont conservées dans les collections publiques (musées et monuments historiques) des départements de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme. Elles font l’objet d’une étude et d’une base de données mises en ligne sur le site de l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) depuis 2008.

Raphaël – La Madone de Lorette

Les musées ont souhaité donner une résonance plus large à l’inventaire de leurs collections de peinture italiennes en organisant une exposition patrimoniale sur le territoire même où elles sont conservées. L’abondance des œuvres permet en effet de brosser un panorama assez complet de la peinture italienne des Primitifs à la fin de l’âge baroque. De grandes figures de collectionneurs, pour certains originaires de la région, ont été à l’origine de donations exceptionnelles : le duc d’Aumale à Chantilly, le couple Jacquemart-André à Chaalis, les frères Lavalard à Amiens, la comtesse d’Héricourt à La Fère, Antoine Vivenel à Compiègne.

Cinq anges dansant au pied d'un trône, giovanni di PaoloI.
Cinq anges dansant au pied d’un trône, giovanni di PaoloI. (SIENNE, 1398-ID., 1482)
(c) – Chantilly musée Condé

Pour d’autres musées, les collections sont liées à l’histoire locale (Soissons, Laon, Saint-Quentin) ou résultent d’acquisitions financées par les dommages de guerre (Beauvais). Le musée national du château de Compiègne a bénéficié quant à lui des dépôts du Louvre effectués au XIXe siècle. Quatre villes différentes – sièges de quatre institutions municipales, départementales ou nationales – accueillent les quatre temps forts de la manifestation : plus de 200 tableaux sont prêtés par 13 musées et 11 églises.

Vierge à l'enfant, vers 1500, PIETRO VANNUCCI,. © COURTESY NATIONAL GALLERY OF ART, WASHINGTON
Vierge à l’enfant, vers 1500, PIETRO VANNUCCI,.
© COURTESY NATIONAL GALLERY OF ART, WASHINGTON

En présentant dans quatre villes – Amiens, Chantilly, Beauvais et Compiègne – les grands foyers de création artistique, de Turin à Naples, du XIVe au XVIIIe siècle, « Heures italiennes » propose une double invitation à l’itinérance dans le temps et dans l’espace.

Giovanni Battista GAULLI, dit Il Baciccio, La Querelle d’Achille et d’Agamemnon,
Giovanni Battista GAULLI, dit Il Baciccio, La Querelle d’Achille et d’Agamemnon, vers 1695 © RMN-Grand Palais (MUDO Musée de l’Oise.)

Un voyage dans l’art italien en quatre temps forts,

  • Amiens, Musée de Picardie

Les Primitifs (XIVe -XVe siècles)

10 mars-2 juillet 2017

22 œuvres, tableaux de dévotion, polyptyques originaux ou recomposés, fragments de prédelles ou de plafonds permettent d’évoquer la typologie des peintures des XIVe et XVe siècles ainsi que leur histoire matérielle, du démembrement à la fabrication d’œuvres composites pour le marché de l’art au XIXe siècle.

 

  • Chantilly, Musée Condé (Domaine de Chantilly)

La Renaissance (XVIe siècle)

24 mars-2 juillet 2017

30 tableaux venant des musées et églises de Picardie viennent dialoguer avec la fantastique collection italienne du duc d’Aumale tout au long d’un parcours Renaissance à travers le château. Les nouvelles salles d’arts graphiques présentent une expositi on de précieux dessins du XVIe siècle de la collection du musée Condé, dans laquelle figurent les plus grands noms : Bellini, Fra Bartolomeo, Michel-Ange, le Parmesan, etc.

Angelo CAROSELLI, L’entremetteuse ou la vieille et le jeune galant © RMN-Grand Palais (MUDO-Musée de l’Oise) / Thierry Ollivier. Œuvre exposée au MUDO-Musée de l’Oise.
  • Beauvais, MUDO-Musée de l’Oise et Le Quadrilatère

Le Naturalisme et le Baroque (XVIIe siècle)

27 avril-17 septembre 2017

L’exposition de plus 80 tableaux est construite autour des grands courants arti sti ques du siècle et illustre différents thèmes picturaux : le mouvement caravagesque, la dévotion de la Contre Réforme, la représentation de la figure humaine et de ses passions ainsi que l’émergence des genres nouveaux comme le paysage ou la nature morte. Les galeries du Quadrilatère offrent un espace d’expérimentation permettant de déployer une programmation culturelle valorisant des démarches artistiques contemporaines.

  • Compiègne, Musées et domaine nationaux du palais de Compiègne

Peintures du XVIIIe siècle

9 mars-21 août 2017

Un ensemble de près de 70 tableaux qui témoigne d’un goût dominant pour Venise et Naples au travers des grands décors (plafonds et dessus-de-porte) et de la peinture d’histoire (récits sacrés et profanes). Un cabinet d’esquisses évoque le fonctionnement des ateliers et la vogue d’un genre en soi où la facture trouve toute sa liberté. Quelques portraits aristocratiques du Grand Tour côtoient des scènes de la vie populaire et des natures mortes d’une veine décorative. Le paysage explore plusieurs voies, avec le succès de la vedute vénitienne, le courant romantique des scènes de naufrages napolitaines ainsi que le goût romain pour l’antique et la campagne arcadienne.

Les Hauts-de-France à l’heure italienne

À la suite de la fusion des sections des associations des conservateurs de Picardie et Nord-Pas-de Calais pour former l’Association des conservateurs des musées des Hauts-de-France en 2016, « Heures italiennes » a pris une nouvelle envergure. Quatorze expositions satellites accompagnent les quatre temps forts, afin que ressortent la diversité et la complémentarité des collections régionales.

  • Abbeville, musée Boucher-de-Perthes, « Rêver l’Italie, voyager par l’image » (15 mars – 25 juin 2017)
  • Amiens, bibliothèque Louis Aragon, « Dessins, estampes et enluminures italiennes de la Bibliothèque et du musée de Picardie » (4 octobre 2017 – 6 janvier 2018)
  • Amiens, musée de Picardie, « J’ai vu Venise avec des transports d’amour : regards d’Albert Maignan sur l’Italie » (10 mars – 2 juillet 2017)
  • Cambrai, musée des beaux-arts, « Guy de Lussigny (1929-2001) : San Gimignano ou la parenthèse italienne, 1957-1968 » (24 mai – 3 septembre 2017)
  • Chaalis, abbaye royale, « De Paris à Chaalis, les tableaux de Nélie Jacquemart », (9 mars – 17 septembre 2017)
  • Chantilly, musée Condé (Domaine de Chantilly), Cabinet d’arts graphiques, « Bellini, Michel-Ange, le Parmesan. L’épanouissement du dessin à la Renaissance » (24 mars – 20 août 2017)
  • Compiègne, musée Antoine Vivenel, « Dans les petits papiers d’un collectionneur : estampes et dessins italiens du musée Antoine Vivenel, XIVe -XVIIIe siècles », (1er avril – 2 juillet 2017)
  • Dunkerque, Frac Nord – Pas de Calais, « Focus : Design Radical » (23 septembre 2017 – 31 décembre 2017)
  • La Fère, musée Jeanne d’Aboville, « Secondes italiennes. La peinture italienne au musée Jeanne d’Aboville » (29 avril – 24 septembre 2017)
  • Laon, musée d’art et d’archéologie, « D’après les grands maîtres italiens : gravures, dessins et tableaux autour de Duflos » (28 mars – 27 août)
  • Senlis, musée d’art et d’archéologie, « L’art du multiple : gravures d’interprétation d’après les maîtres italiens » exposition-dossier (5 avril – 2 juillet 2017) ; « L’art du multiple : copier Caravage, Marie-Madeleine en extase » (9 septembre 2017 – 14 janvier 2018)
  • Soissons, musée Saint-Léger, « La Grande Bouffe » (28 octobre 2017 – 11 mars 2018)

Le Pavillon de verre du Musée du Louvre-Lens a pour vocation d’offrir une vitrine à la vitalité muséale du territoire, en présentant des expositions conçues exclusivement à partir des collections d’art de la région où il est implanté. Grâce à un accrochage inédit confrontant les œuvres italiennes de Picardie et du Nord – Pas-de-Calais – « Peintures italiennes de Hauts-de-France (XVIe -XVIIIe siècles), dialogues et correspondances », à partir du 18 octobre 2017 – le musée offrira une conclusion idéale aux expositions « Heures italiennes ».

En savoir plus: 
www.heuresitalienne.com

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