« De couleurs et d’or » au musée Anne de Beaujeu

Le musée Anne-de-Beaujeu sera l’écrin pendant quelques mois de collections nationales ! Actuellement en rénovation, le musée national du Moyen Âge (plus connu sous le nom de musée de Cluny), situé à Paris, a proposé un ensemble d’œuvres au musée départemental de l’Allier. Peinture, sculpture, manuscrit, tapisserie, mobilier, orfèvrerie… cette sélection inédite vous permettra d’admirer des chefsd’œuvre refétant le rafnement des 15e et 16e siècles. Plusieurs œuvres du musée Anne-de-Beaujeu, très rarement présentées au public et restaurées pour l’occasion, complèteront cet ensemble et montreront la qualité des collections conservées à Moulins. Les Archives départementales de l’Allier et la médiathèque de Moulins Communauté ont également répondu présentes avec le prêt de rares documents et ouvrages enluminés. La couleur sera le fl directeur de ce voyage. L’histoire du goût, la symbolique, les techniques.

Les Archives départementales de l’Allier et la médiathèque de Moulins Communauté ont également répondu présentes avec le prêt de rares documents et ouvrages enluminés.

La couleur sera le fil directeur de ce voyage. L’histoire du goût, la symbolique, les techniques liées aux pigments et aux colorants seront convoquées pour mieux comprendre l’univers coloré du Moyen Âge et de la Renaissance.

Dans un espace dédié, les enfants découvriront les grands thèmes de l’exposition grâce à un parcours adapté et interactif. Un riche programme culturel complètera cette exposition : conférences (dont une ciné-conférence), lectures, concerts, visites commentées, ateliers pour les plus jeunes…

Le chantier de rénovation du musée national du Moyen Âge, qui comprend la construction d’un nouvel espace d’accueil et la restauration de la chapelle, a débuté à l’automne 2015. Ces travaux entraînent la fermeture de certaines salles pour une période de deux ans, notamment la salle des sculptures et peintures des 14e et 15e siècles. Pour permettre la présentation au public des chefs- d’œuvre qui y sont habituellement présentés, le musée de Cluny a généreusement proposé certaines de ces œuvres à des musées français et étrangers dans le cadre d’expositions « hors-les-murs ».

Le musée Anne-de-Beaujeu s’est porté candidat pour répondre à cette formidable invitation. En effet, le musée, installé dans le pavillon Renaissance du palais des ducs de Bourbon, est connu pour ses riches collections du Moyen Âge et de la Renaissance, qui seront ainsi mises en regard avec les œuvres du musée de Cluny.

Les collections conservées au musée Anne-de-Beaujeu forment deux ensembles distincts. Le premier de ces ensembles est étroitement associé à l’histoire du Bourbonnais au 15e et au début du 16e siècle avec le mécénat artistique des ducs de Bourbon et de leur entourage. Il est majoritairement représenté par des sculptures provenant du duché et destinées à des lieux de dévotion ou des espaces laïcs. Il est complété par des fresques et des objets d’art décoratif. Par ailleurs, le Triptyque du Maître de Moulins, chef-d’œuvre de l’art français des années 1500, est conservé à proximité, au sein de la cathédrale de Moulins.

Le deuxième ensemble est constitué de peintures sur bois des 15e et 16e siècles provenant des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Autriche et d’Italie. Cinq de ces œuvres sont des MNR (Musées Nationaux Récupération). Des sculptures, objets d’art, pièces d’armement complètent cet ensemble. Les œuvres les plus notables ont bénéficié d’importantes campagnes de restauration et seront visibles, dans une salle entièrement réaménagée, en 2017.

En correspondance avec ce riche patrimoine, le musée de Cluny nous propose un ensemble d’œuvres des années 1500, dont de remarquables sculptures. Cette sélection est complétée par des œuvres appartenant au musée Anne-de-Beaujeu, provenant de toute l’Europe et datées du 12e au 16e siècle : émaux, pièces d’armement, coffrets, céramiques… Ces pièces remarquables, mais isolées dans le fonds du musée, sont peu connues et ont rarement été exposées.

Elles ont bénéficié de recherches menées par des spécialistes (universitaires et conservateurs) et pour certaines, de restaurations importantes.

 La couleur au Moyen Âge

Les sculptures et les grands édifices médiévaux ont souvent perdu leur polychromie et il est difficile de comprendre la place primordiale des couleurs tout au long du Moyen Âge. Leur fabrication ne cesse de se perfectionner et l’éclat obtenu pour certaines d’entre elles suscite l’admiration et devient synonyme de richesse et de puissance. La couleur sert ainsi à distinguer la place de chaque individu dans la société ; le port étoffes précieuses aux couleurs éclatantes est un privilège de la noblesse et de la grande bourgeoisie, le reste de la population, notamment aux paysans, portent des vêtements aux différents tons de brun.

Pour comprendre toute la place de la couleur au Moyen Âge, il faut imaginer les églises, les châteaux et les grandes demeures avec leurs façades polychromes, leurs vitraux colorés, leurs statues peintes dans des couleurs éclatantes. Le chatoiement des couleurs se retrouve au sein de la demeure privée grâce aux tapis et tapisseries qui recouvrent les sols et les murs. L’importance des couleurs est telle que le peintre chargé de mettre en couleur une œuvre est mieux rémunéré que le sculpteur.

Aujourd’hui, la splendeur des enluminures rappelle la place primordiale tenue par la couleur mais aussi par l’or, qui symbolise la lumière de Dieu. Certaines couleurs prennent une importance nouvelle au Moyen-Âge, associées à une symbolique forte. Le bleu, très discret durant l’Antiquité classique, s’impose ainsi progressivement. Associé à la Vierge Marie puis au roi, il devient la couleur principale, rivale du rouge. C’est à cette époque que les ciels, dans les peintures murales, deviennent bleus. Le vert est aussi bien associé à la chevalerie, à la courtoisie qu’au diable et aux dragons. Le noir devient la couleur du luxe.

En savoir plus:

Jusqu’au 17 septembre 2017

musée Anne-de-Beaujeu

http://www.mab.allier.fr

 

 

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