La Cariatide: motif décoratif

Une cariatide ou caryatide est une statue représentant un corps ou un buste de femme généralement vêtue de longue tunique soutenant un entablement sur sa tête, que l’on place en guise de colonnes, de piliers ou de pilastres.  L’arrangement particulier de la tête et la richesse des plis de leurs vêtements, présentent un type remarquable résultant de l’alliance de l’architecture et de la sculpture. La  cariatide est engainé ou non, substituée à une colonne en pied de meuble ou en ornement de façade, en sujet détaché ou en haut- relief.

Paire De Bougeoirs Empire, cariatide
Paire De Bougeoirs Empire, cariatide
Olivier d’Ythurbide et Associé (c) Proantic

Vitruve, source fondamentale en ce domaine, apprenait à ses lecteurs de la Renaissance l’origine des cariatides : des statues féminines dans les monuments publics grecs commémorant la défaite des habitants de Carya, coupables de s’être alliés aux Perses et dont la fonction de support exprimait visuellement l’asservissement.

Applique Cariatide En Plâtre Staff
Applique Cariatide En Plâtre Staff, Milieu XX ème.
galerie le grenier d’augustine, (c) Proantic

En architecture, l’équivalent masculin de la cariatide est un atlante ou un télamon. Le terme dérive du nom du titan grec Atlas (en grec ancien « le porteur »), condamné par Zeus à soutenir les cieux jusqu’à la fin des temps. Les atlantes sont formés de figures d’hommes debout ou agenouillés, et étaient employés dans certains temples grecs. Ces éléments architecturaux portent plutôt le nom de télamons dans les temples romains.

Paire de consoles époque Empire, montants cariatide
Paire de consoles époque Empire, montants cariatide
galerie Tant de l’imaginaire (c) Proantic

Les caryatides, comme les  atlantes, ne sont pas d’origine exclusivement grecque ; mais c’est aux Athéniens qu’il faut reconnaître le mérite d’avoir, par les admirables figures de l’acropole d’Athènes, consacré un des plus anciens en même temps qu’un des plus beaux exemples de cet élément de construction et aussi de décoration.

La cariatide, qui semble soutenir le meuble, fut très en vogue à la Renaissance,  l’ornemaniste J. Androuet Du Cerceau fournit un répertoire complet des formes de cariatides : nues ou drapées, avec ou sans bras, en pied ou le bas du corps engainé, portant une corbeille sur la tête (canéphore) ou divers attributs ; il les applique à des façades, des lucarnes, des piédroits ou manteaux de cheminées, des fontaines et des puits, des tombeaux, des meubles, des pièces de vaisselle orfévrée ou des bijoux.

Paire d'appliques, Cariatide style L. XVI
Paire d’appliques, Cariatide style L. XVI
Galerie Philippe de Beauvais (c) Proantic

Comme dans l’Antiquité, sous la Renaissance  puis sous le règne de Louis XVI et surtout au XIXe siècle sous l’Empire , les arts du bois et du métal, la céramique et tous les arts décoratifs ont fait emploi de gracieuses figures féminines, inspirées bien souvent des peintures et des bronzes de Pompéi , et varient leur ornementation à l’aide de ce motif inépuisable de grâce, de charme et de fantaisie.

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